Notre bonne vieille Terre et ceux qui y habitent sont mis à rude épreuve, tout particulièrement cette année. Un siècle après la grippe espagnole, une nouvelle pandémie est venue frapper le monde et faire des ravages aux quatre coins de la planète. Les plus puissants dirigeants actuels montrent sans réserve leur soif de pouvoir et leur ego souvent hors normes.
Terrorisme, manque de tolérance et de dialogue constructif, caricatures à mes yeux provocantes, meurtres, catastrophes en tous genres dont le tremblement de terre survenu dans la région égéenne, notamment à Izmir, en Turquie, où je vis depuis deux mois après 17 années passées à Istanbul, font la une de l’actualité. Ce sont tous des thèmes plus « vendeurs » que les sujets culturels ou philosophiques pour de nombreux médias de la presse télévisée et écrite dans le monde, qui permettent aussi d’alimenter sur les réseaux sociaux des échanges d’une verve et d’une haine parfois indescriptibles qui ne font que monter les enchères de la violence.
Les relations diplomatiques entre la France, mon pays d’origine, et la Turquie, mon pays d’adoption où je vis et dont j’ai aussi pris la nationalité, sont actuellement au plus mal. Vieilles de 484 ans - suite au traité d’Alliance entre le roi François Ier et le sultan Soliman le Magnifique en 1536 - elles constituent pourtant l’une des plus longues relations diplomatiques de l’histoire… La situation actuelle est-elle vraiment représentative de la vie quotidienne de part et d’autre ? Pour moi, la réponse est non. A mon avis, tant les Français que les Turcs sont bien plus préoccupés par la situation sanitaire et la dégradation économique du pays où ils vivent que celle engendrée par les ires de leurs présidents respectifs.
Terrorisme, manque de tolérance et de dialogue constructif, caricatures à mes yeux provocantes, meurtres, catastrophes en tous genres dont le tremblement de terre survenu dans la région égéenne, notamment à Izmir, en Turquie, où je vis depuis deux mois après 17 années passées à Istanbul, font la une de l’actualité. Ce sont tous des thèmes plus « vendeurs » que les sujets culturels ou philosophiques pour de nombreux médias de la presse télévisée et écrite dans le monde, qui permettent aussi d’alimenter sur les réseaux sociaux des échanges d’une verve et d’une haine parfois indescriptibles qui ne font que monter les enchères de la violence.
Les relations diplomatiques entre la France, mon pays d’origine, et la Turquie, mon pays d’adoption où je vis et dont j’ai aussi pris la nationalité, sont actuellement au plus mal. Vieilles de 484 ans - suite au traité d’Alliance entre le roi François Ier et le sultan Soliman le Magnifique en 1536 - elles constituent pourtant l’une des plus longues relations diplomatiques de l’histoire… La situation actuelle est-elle vraiment représentative de la vie quotidienne de part et d’autre ? Pour moi, la réponse est non. A mon avis, tant les Français que les Turcs sont bien plus préoccupés par la situation sanitaire et la dégradation économique du pays où ils vivent que celle engendrée par les ires de leurs présidents respectifs.
Arrêter la prolifération d’informations anxiogènes
Stop, arrêt sur images ! Il me semble plus que temps, d’une part, d’arrêter la prolifération d’informations uniquement anxiogènes et, d’autre part, de poser ses valises, de réfléchir sérieusement à ce qu’il faut à chacun d’entre nous pour être heureux et vivre ensemble en harmonie.
L'histoire ne fait que se répéter, par cycles. L’origine des guerres, mais aussi des révolutions, est souvent le fruit d’une lutte de pouvoirs, de dégradations économiques, de l'intolérance envers ceux qui sont différents de par leur couleur de peau, leur culture, leur religion. Mais finalement, quand ils sont heureux, ils rient comme vous et moi et, lorsqu'ils sont malheureux, ils pleurent comme vous et moi...
Au lieu de pointer du doigt et seulement parler de sujets qui fâchent et de se focaliser sur les affrontements et les oppositions stériles, il me paraît primordial et urgent de mettre son énergie et son temps à profit pour la réflexion et le débat d’idées, ensemble, entre personnes de bonne volonté. Il est temps de développer l’ouverture d’esprit, la philosophie pour les nuls, le partage, la solidarité, le respect mutuel, la tolérance, la saine curiosité de l’Autre différent de nous, de par ses habitudes de vie, sa croyance. Toutes ces valeurs, ajoutées au partage et à la solidarité sont, à mes yeux, profitables à tous. Nous avons peur de ce que nous ne connaissons pas et mieux se connaître contribue à ne plus avoir peur de la différence mais à l'accepter comme une richesse !
Inverser la balance et plus montrer le beau, l’utile, l’agréable, ce qui fait du bien à tout le monde peut aider ceux qui ont les nerfs à fleur de peau à trouver une source positive et régénératrice. Plus les énergies positives sont réunies et plus nous en profiterons nous-mêmes en premier et pourrons en faire profiter notre entourage. Certes, toutes ces bonnes intentions font pour le moment moins d'écoute et sont moins vendeuses. Mais que faut-il privilégier : l’entretien de l’ego, du pouvoir, la violence et la haine ou bien un monde où la tolérance, le respect envers la planète, la faune et la flore et ceux qui y habitent vivent en harmonie ?
L'histoire ne fait que se répéter, par cycles. L’origine des guerres, mais aussi des révolutions, est souvent le fruit d’une lutte de pouvoirs, de dégradations économiques, de l'intolérance envers ceux qui sont différents de par leur couleur de peau, leur culture, leur religion. Mais finalement, quand ils sont heureux, ils rient comme vous et moi et, lorsqu'ils sont malheureux, ils pleurent comme vous et moi...
Au lieu de pointer du doigt et seulement parler de sujets qui fâchent et de se focaliser sur les affrontements et les oppositions stériles, il me paraît primordial et urgent de mettre son énergie et son temps à profit pour la réflexion et le débat d’idées, ensemble, entre personnes de bonne volonté. Il est temps de développer l’ouverture d’esprit, la philosophie pour les nuls, le partage, la solidarité, le respect mutuel, la tolérance, la saine curiosité de l’Autre différent de nous, de par ses habitudes de vie, sa croyance. Toutes ces valeurs, ajoutées au partage et à la solidarité sont, à mes yeux, profitables à tous. Nous avons peur de ce que nous ne connaissons pas et mieux se connaître contribue à ne plus avoir peur de la différence mais à l'accepter comme une richesse !
Inverser la balance et plus montrer le beau, l’utile, l’agréable, ce qui fait du bien à tout le monde peut aider ceux qui ont les nerfs à fleur de peau à trouver une source positive et régénératrice. Plus les énergies positives sont réunies et plus nous en profiterons nous-mêmes en premier et pourrons en faire profiter notre entourage. Certes, toutes ces bonnes intentions font pour le moment moins d'écoute et sont moins vendeuses. Mais que faut-il privilégier : l’entretien de l’ego, du pouvoir, la violence et la haine ou bien un monde où la tolérance, le respect envers la planète, la faune et la flore et ceux qui y habitent vivent en harmonie ?
« Là où est la haine, que je mette l'amour »
Je souhaite partager quelques extraits (ici) évoqués par certains intervenants lors de la rencontre de prière et de partage du 22 avril dernier organisée par le Comité du vicariat apostolique d’Istanbul pour les relations interreligieuses dont je faisais partie.
Hayat Nur Artıran, présidente de la Fondation Internationale Şefik Can pour l'éducation et la culture de Mevlâna, a notamment rappelé ces paroles du Prophète : « L'humanité entière ressemble à un grand arbre. Les racines de l'arbre, ses branches, ses feuilles, ses fleurs et ses fruits ne se ressemblent aucunement, mais l'arbre tire précisément toute sa valeur de ces différences. » Elle a aussi rappelé le verset 48 de la sourate La Table Servie où Dieu a dit : « Nous avons donné à chacun d'entre eux une règle et une Loi. Si Dieu l'avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Mais il a voulu vous éprouver par le don qu'il vous a fait. Cherchez à vous surpasser les uns et les autres dans les bonnes actions. »
Hayat Nur Artıran, présidente de la Fondation Internationale Şefik Can pour l'éducation et la culture de Mevlâna, a notamment rappelé ces paroles du Prophète : « L'humanité entière ressemble à un grand arbre. Les racines de l'arbre, ses branches, ses feuilles, ses fleurs et ses fruits ne se ressemblent aucunement, mais l'arbre tire précisément toute sa valeur de ces différences. » Elle a aussi rappelé le verset 48 de la sourate La Table Servie où Dieu a dit : « Nous avons donné à chacun d'entre eux une règle et une Loi. Si Dieu l'avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Mais il a voulu vous éprouver par le don qu'il vous a fait. Cherchez à vous surpasser les uns et les autres dans les bonnes actions. »
Mgr Rubén Tierrablanca González, vicaire apostolique d'Istanbul, a invité les participants à s'adresser à Dieu avec la prière pour la paix de Saint-François qui commence par : « Seigneur, fais de nous un instrument de ta paix, là où est la haine, que je mette l'amour. Là où est l'offense, que je mette le pardon. Là où est la discorde, que je mette l'union. Là où est l'erreur, que je mette la vérité. »
Esin Çelebi Bayru, 22e arrière-petite-fille de Mevlâna, a souhaité terminer son intervention par le message suivant de Rumi, tiré du Mesnevi (ou Mathnawi) : « Il n'y a point de différence entre les Prophètes puisqu'ils montrent le chemin allant vers Dieu. Leurs chemins est un seul chemin, s'il y a une erreur, elle n'appartient pas au chemin mais à ceux qui l'empruntent. »
Par ailleurs, dans la Torah, l’enseignement divin dans la religion judaïque, l’extrait suivant « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » que l’on retrouve aussi dans l’Ancien Testament est on ne peut plus nécessaire et d’actualité.
Enfin, pour terminer, I have a dream! Je rêve de mettre en place en Turquie des lieux de rencontre destinés au « vivre ensemble en paix » où seules auront la place les notions et valeurs citées plus haut… Ce pays devenu le mien, pour moi synonyme de pluriculturalisme si riche et plein d’enseignement, est, me semble-t-il, le lieu idéal pour poser de nouvelles fondations pour demain. Utopie ou rêve réalisable ? L’avenir le dira.
*****
Nathalie Ritzmann est journaliste. Originaire de Mulhouse, elle vit en Turquie depuis de nombreuses années. Elle est l'auteure du blog Du bretzel au simit, écrit régulièrement pour Le Petit Journal d'Istanbul et est également la correspondante Turquie du Monde de la Bible.
Lire aussi :
Face au Covid-19, la solidarité interreligieuse appelée à la rescousse pour « servir un monde blessé »
Les religions face à la crise du Covid-19 : ce qu'en disent les représentants des cultes de France
Esin Çelebi Bayru, 22e arrière-petite-fille de Mevlâna, a souhaité terminer son intervention par le message suivant de Rumi, tiré du Mesnevi (ou Mathnawi) : « Il n'y a point de différence entre les Prophètes puisqu'ils montrent le chemin allant vers Dieu. Leurs chemins est un seul chemin, s'il y a une erreur, elle n'appartient pas au chemin mais à ceux qui l'empruntent. »
Par ailleurs, dans la Torah, l’enseignement divin dans la religion judaïque, l’extrait suivant « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » que l’on retrouve aussi dans l’Ancien Testament est on ne peut plus nécessaire et d’actualité.
Enfin, pour terminer, I have a dream! Je rêve de mettre en place en Turquie des lieux de rencontre destinés au « vivre ensemble en paix » où seules auront la place les notions et valeurs citées plus haut… Ce pays devenu le mien, pour moi synonyme de pluriculturalisme si riche et plein d’enseignement, est, me semble-t-il, le lieu idéal pour poser de nouvelles fondations pour demain. Utopie ou rêve réalisable ? L’avenir le dira.
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Nathalie Ritzmann est journaliste. Originaire de Mulhouse, elle vit en Turquie depuis de nombreuses années. Elle est l'auteure du blog Du bretzel au simit, écrit régulièrement pour Le Petit Journal d'Istanbul et est également la correspondante Turquie du Monde de la Bible.
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