-Vous avez reçu pour la première du Belattar Show, vendredi 13 février, Joey Starr, Clémentine Autain, et Mourad Benchellali (détenu 2 ans à Gantanamo), un beau panel de diversité, à tout point de vue. Était-ce une façon d’afficher la couleur dès le départ ?
Yassine Belattar: Oui, mais visiblement ça a l’air de déranger certaines personnes en France. A la programmation on avait fait un vrai boulot en dénichant Mourad Benchellali. Et ça surprend tellement que les critiques vont bon train. Mais c’était important de montrer le ton dès le début. On ne va pas recevoir que des gens concernés par la télévision, c’est aussi à nous d’être concerné par ce qui leur arrive.
Le problème de la télévision française aujourd’hui, c’est que l’on reçoit des gens par rapport à leur actualité ou à leur présence dans Paris-Match. Un mec comme Mourad Benchellali, ce n’est pas quelqu’un que l’on va croiser partout. Il n’y a pas d’aspect communautaire là dedans, je le reçois parce qu’il est intéressant. S’il s’était appelé Steven Seagal, je l’aurais reçu aussi. Nous, on invite des gens intéressants et passionnants.
-Trois invités pour réagir à l’actualité de la semaine, pas de promotion et des questions que l’on ne pose pas ailleurs, c’est la promesse du Belattar Show. Est-ce plus facile quand on reçoit des amis comme Joey Starr, ou Olivier Besancenot, auditeur fidèle de vos matinales sur Génération ?
YB: Eh bien, Besancenot, oui, et, Joey, aussi… ce sont mes amis. Mais après ce n’est pas facile de les interviewer quoi qu’il en soit. Ce sont de fortes personnalités. Je sais très bien faire la séparation entre mes amis et mes invités.
-Vos résultats d’audience, ne sont pas passés inaperçus après la première : 37 000 spectateurs, selon Médiamétrie, soit 0,4% de part d’audience sur la TNT, alors que la chaîne réunit habituellement une moyenne de 200 000 téléspectateurs sur le même créneau. Comment réagissez-vous à cela ? Est-ce une donnée importante pour vous ?
YB: Je ne réagis pas, et je n’ai pas à expliquer ces chiffres. Pour moi, c’est normal. On a la chaine avec nous, et pour elle aussi c’est normal. Encore une fois, une émission qui commence, ne marche pas. Le contraire, ça n’existe pas. Même les gens les plus concernés ne cartonnent pas. Regardez Julien Courbet qui commence une nouvelle émission… faut laisser les gens s’installer. A partir du moment où j’ai satisfaction de la chaine sur le contenu, c’est ce qui compte.
Et, en toute humilité, je suis un jeune animateur, je commence une émission assez ambitieuse, quand même, je n’attendais pas que la première donne tout de suite satisfaction. Moi-même, je ne suis pas satisfait de ce que j’ai fait. Ce sont des choses qui se mettent en place au fur et à mesure.
J'ai proposé de m’enfermer dans un château et prendre des cours de musique pendant 3 mois pour faire une finale au bout...mais ils ont refusé le projet. Ça aurait pu marcher!
-Malgré quelques cafouillages et maladresses, votre émission, enregistrée dans les conditions du direct, est très prometteuse pour les sujets qu’elle ose aborder, et pour le ton aussi, qui rappelle l’audace des humoristes des années 80-début des années 90. Pourquoi est-ce si important pour vous de rire des problèmes de notre société ?
YB: Plus les problèmes de notre société sont graves, plus il faut en rire, je pense. Sinon, la télé devient anxiogène. On n’est pas là pour donner des leçons, mais évoquer, au moins, ce qui se passe. Il est important de sensibiliser les français à l’actualité de manière décontractée, sinon on les rend responsables de ce qui se passe.
-Et vous pensez atteindre cet objectif ?
YB: C'est en toute modestie. Je ne sais pas si je vais réussir à l’atteindre, mais je ferai tout pour. Vous savez, on a des auteurs qui travaillent jour et nuit pour cette émission. Ils n’ont même pas le temps de faire une sieste l’après-midi. Oui, c’est un peu Gantanamo ici.
-Pourquoi avoir choisi la formule, surexploitée, du late show* à l’américaine, mais là, avec moins de moyens ?
YB: Ce n’est pas surexploité, il n'y a que Foucault qui s’y était essayé et ça n'a pas marché. Ardisson, ce n’est pas un late Show américain qu’il fait, mais un late show français. Maintenant, il y a nous.
-Mais pourquoi, avoir choisi ce format ?
YB: Parce qu’on est tellement fans des américains, qu’on s’est dit que nous allions faire comme eux au lieu de faire semblant de faire comme eux.
-Non, sérieusement ?
YB: Sérieusement, c’est ça !
-Vous avez signé pour combien de temps avec la chaîne ?
YB: Jusqu’en juin. Si au bout de la quatrième ça ne marche pas, je m’enfermerai dans un château pour chanter du raï.
-On vous a vu apparaître dans le PAF après les évènements qui ont éclaté à Villiers-le-Bel en 2007. Vous finalisez d’ailleurs un documentaire intitulé « Souriez-vous êtes Villiers » (fin avril 2009). A l'origine de celui-ci, une vidéo amateur qui contredit en partie la version de la Police. Pouvez-vous nous en dire plus ?
YB: C'est une enquête journalistique qui essaie de comprendre pourquoi on en est arrivé hâtivement à ces conclusions et aux conséquences qui ont suivi à Villiers-le-Bel. Le documentaire traite de l'enquête et de son approche médiatique. C’est facile d’incriminer toute une ville et ses habitants sans en assumer les conséquences. Aujourd’hui, il est compliqué pour certaines personnes d’aller chercher du boulot. C’est ce que j’appellerais du racisme télévisuel et il faut faire attention à ça.
L’humour que j’utilise dans le traitement de ce film est très léger. Ce n’est pas là où je vais exprimer toute ma palette humoristique. C’est un peu « Michaelmooresque », en toute modestie. On ne va pas faire aussi bien que lui parce que c’est compliqué, mais il y a quelques happening assez marrants qui font que le spectateur ne va pas avoir envie de s’immoler à la fin du film. Il faut faire attention à ça aussi.
Je ne me sers pas du film pour exprimer ce que je sais faire. Mais il faut qu’à un moment cela puisse aussi apporter quelque chose au film.
Le Belattar Show, vendredi 22h10 sur France 4.
Invités du vendredi 27 février:
* Bruno Solo
* Quitterie Delmas, ex-militante MoDem
* Mohammed Ulad Mohand, producteur et réalisateur
*talk-show de deuxième partie de soirée.
Yassine Belattar: Oui, mais visiblement ça a l’air de déranger certaines personnes en France. A la programmation on avait fait un vrai boulot en dénichant Mourad Benchellali. Et ça surprend tellement que les critiques vont bon train. Mais c’était important de montrer le ton dès le début. On ne va pas recevoir que des gens concernés par la télévision, c’est aussi à nous d’être concerné par ce qui leur arrive.
Le problème de la télévision française aujourd’hui, c’est que l’on reçoit des gens par rapport à leur actualité ou à leur présence dans Paris-Match. Un mec comme Mourad Benchellali, ce n’est pas quelqu’un que l’on va croiser partout. Il n’y a pas d’aspect communautaire là dedans, je le reçois parce qu’il est intéressant. S’il s’était appelé Steven Seagal, je l’aurais reçu aussi. Nous, on invite des gens intéressants et passionnants.
-Trois invités pour réagir à l’actualité de la semaine, pas de promotion et des questions que l’on ne pose pas ailleurs, c’est la promesse du Belattar Show. Est-ce plus facile quand on reçoit des amis comme Joey Starr, ou Olivier Besancenot, auditeur fidèle de vos matinales sur Génération ?
YB: Eh bien, Besancenot, oui, et, Joey, aussi… ce sont mes amis. Mais après ce n’est pas facile de les interviewer quoi qu’il en soit. Ce sont de fortes personnalités. Je sais très bien faire la séparation entre mes amis et mes invités.
-Vos résultats d’audience, ne sont pas passés inaperçus après la première : 37 000 spectateurs, selon Médiamétrie, soit 0,4% de part d’audience sur la TNT, alors que la chaîne réunit habituellement une moyenne de 200 000 téléspectateurs sur le même créneau. Comment réagissez-vous à cela ? Est-ce une donnée importante pour vous ?
YB: Je ne réagis pas, et je n’ai pas à expliquer ces chiffres. Pour moi, c’est normal. On a la chaine avec nous, et pour elle aussi c’est normal. Encore une fois, une émission qui commence, ne marche pas. Le contraire, ça n’existe pas. Même les gens les plus concernés ne cartonnent pas. Regardez Julien Courbet qui commence une nouvelle émission… faut laisser les gens s’installer. A partir du moment où j’ai satisfaction de la chaine sur le contenu, c’est ce qui compte.
Et, en toute humilité, je suis un jeune animateur, je commence une émission assez ambitieuse, quand même, je n’attendais pas que la première donne tout de suite satisfaction. Moi-même, je ne suis pas satisfait de ce que j’ai fait. Ce sont des choses qui se mettent en place au fur et à mesure.
J'ai proposé de m’enfermer dans un château et prendre des cours de musique pendant 3 mois pour faire une finale au bout...mais ils ont refusé le projet. Ça aurait pu marcher!
-Malgré quelques cafouillages et maladresses, votre émission, enregistrée dans les conditions du direct, est très prometteuse pour les sujets qu’elle ose aborder, et pour le ton aussi, qui rappelle l’audace des humoristes des années 80-début des années 90. Pourquoi est-ce si important pour vous de rire des problèmes de notre société ?
YB: Plus les problèmes de notre société sont graves, plus il faut en rire, je pense. Sinon, la télé devient anxiogène. On n’est pas là pour donner des leçons, mais évoquer, au moins, ce qui se passe. Il est important de sensibiliser les français à l’actualité de manière décontractée, sinon on les rend responsables de ce qui se passe.
-Et vous pensez atteindre cet objectif ?
YB: C'est en toute modestie. Je ne sais pas si je vais réussir à l’atteindre, mais je ferai tout pour. Vous savez, on a des auteurs qui travaillent jour et nuit pour cette émission. Ils n’ont même pas le temps de faire une sieste l’après-midi. Oui, c’est un peu Gantanamo ici.
-Pourquoi avoir choisi la formule, surexploitée, du late show* à l’américaine, mais là, avec moins de moyens ?
YB: Ce n’est pas surexploité, il n'y a que Foucault qui s’y était essayé et ça n'a pas marché. Ardisson, ce n’est pas un late Show américain qu’il fait, mais un late show français. Maintenant, il y a nous.
-Mais pourquoi, avoir choisi ce format ?
YB: Parce qu’on est tellement fans des américains, qu’on s’est dit que nous allions faire comme eux au lieu de faire semblant de faire comme eux.
-Non, sérieusement ?
YB: Sérieusement, c’est ça !
-Vous avez signé pour combien de temps avec la chaîne ?
YB: Jusqu’en juin. Si au bout de la quatrième ça ne marche pas, je m’enfermerai dans un château pour chanter du raï.
-On vous a vu apparaître dans le PAF après les évènements qui ont éclaté à Villiers-le-Bel en 2007. Vous finalisez d’ailleurs un documentaire intitulé « Souriez-vous êtes Villiers » (fin avril 2009). A l'origine de celui-ci, une vidéo amateur qui contredit en partie la version de la Police. Pouvez-vous nous en dire plus ?
YB: C'est une enquête journalistique qui essaie de comprendre pourquoi on en est arrivé hâtivement à ces conclusions et aux conséquences qui ont suivi à Villiers-le-Bel. Le documentaire traite de l'enquête et de son approche médiatique. C’est facile d’incriminer toute une ville et ses habitants sans en assumer les conséquences. Aujourd’hui, il est compliqué pour certaines personnes d’aller chercher du boulot. C’est ce que j’appellerais du racisme télévisuel et il faut faire attention à ça.
L’humour que j’utilise dans le traitement de ce film est très léger. Ce n’est pas là où je vais exprimer toute ma palette humoristique. C’est un peu « Michaelmooresque », en toute modestie. On ne va pas faire aussi bien que lui parce que c’est compliqué, mais il y a quelques happening assez marrants qui font que le spectateur ne va pas avoir envie de s’immoler à la fin du film. Il faut faire attention à ça aussi.
Je ne me sers pas du film pour exprimer ce que je sais faire. Mais il faut qu’à un moment cela puisse aussi apporter quelque chose au film.
Le Belattar Show, vendredi 22h10 sur France 4.
Invités du vendredi 27 février:
* Bruno Solo
* Quitterie Delmas, ex-militante MoDem
* Mohammed Ulad Mohand, producteur et réalisateur
*talk-show de deuxième partie de soirée.
Bio
Yassine Belattar, 26 ans, est né en 1982 à Conflans Sainte Honorine de parents originaires de Marrakech (Maroc). Il Grandit à L’Etang-la-Ville près de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Yassine, obtient un BEP Comptabilité, mais sa véritable formation il l’acquière sur le terrain, à la radio et en bossant assidûment ses classiques : Coluche et Desproges.
Dès l’âge de 10 ans il fait ses premiers pas sur une antenne pirate des Yvelines, Strange FM, puis c’est la confirmation sur Générations, qu’il intègre à 21 ans où il décroche, à force de ténacité, une modeste Chronique (horoscope, programme télé).
Il est rejoint peu après, par celui qui est aujourd’hui son partenaire, Thomas Barbazan. De 2003 à 2008 ils sont ensemble aux manettes de La Matinale sur cette même radio. En 2006-2007, il tient une chronique dans l’émission de Pascale Clarke, En Aparté sur C+. Les évènements de Villiers-le-Bel, en novembre 2007, le révèlent au PAF. A la radio, il donne la parole aux auditeurs de ces quartiers et à la télé il épingle les politiques et les médias.
Le jeune humoriste est, depuis le 13 février 2009, aux commandes du Belattar Show sur France4
Dès l’âge de 10 ans il fait ses premiers pas sur une antenne pirate des Yvelines, Strange FM, puis c’est la confirmation sur Générations, qu’il intègre à 21 ans où il décroche, à force de ténacité, une modeste Chronique (horoscope, programme télé).
Il est rejoint peu après, par celui qui est aujourd’hui son partenaire, Thomas Barbazan. De 2003 à 2008 ils sont ensemble aux manettes de La Matinale sur cette même radio. En 2006-2007, il tient une chronique dans l’émission de Pascale Clarke, En Aparté sur C+. Les évènements de Villiers-le-Bel, en novembre 2007, le révèlent au PAF. A la radio, il donne la parole aux auditeurs de ces quartiers et à la télé il épingle les politiques et les médias.
Le jeune humoriste est, depuis le 13 février 2009, aux commandes du Belattar Show sur France4