Je lis votre rubrique régulièrement. Je suis content de voir qu’une approche psychologique musulmane est menée sur les problèmes de foi touchant la vie courante des musulmans. De ce fait, chacun de vos sujets traités m’intéresse. Je m’y retrouve parfois et éprouve de la compassion pour d’autres.
Qu’Allah nous protège, vous facilite votre mission et qu’Il vous gratifie de Ses bienfaits ici bas et dans l’Au-delà. Amin.
Je suis malade... Une maladie intérieure... Je souhaite que tout se termine.
Concernant ma personne, j’ai 32 ans. Pas marié, pas d’enfant, pas de travail, pas d’objectif, pas d’envie, pas de courage, pas de volonté, pas de tawakul, pas d’ihsane, pas de taqwa et je me demande si j’ai encore une imân... Je ne veux plus rien, si ce n’est que tout se termine. Je n’irai pas au suicide parce que je ne suis ni courageux ni lâche. Un homme a répondu à un autre à propos du courage de se suicider : « Ce n’est pas du courage mais de la lâcheté face aux épreuves de la vie. »
J’avais des rêves étant jeune : être un bon musulman, honnête, sincère, respectueux, franc, serviable et tout cela pour Allah. Fonder une famille musulmane avec une épouse muhtajibah et donner naissance à des enfants auxquels j’apprendrais principalement l’islam. Parce que l’islam est TOUT et sans Islam, il n’y a rien...
Je faisais quelques bêtises jusqu’à ma majorité al hamdulillah et ma prise de conscience véritable, par la Grâce d’Allah azza wa jal. Je pensais être cleptomane jeune, puis Allah Ta’ala m’a donné la force d’arrêter. Je vivais d’argent illicite jusqu’au jour où Allah me fasse haïr les gains interdits.
J’ai obtenu un diplôme valorisant (alors que je voulais échouer parce que je ne savais quoi en faire). J’ai progressé professionnellement jusqu’à décrocher un poste d’encadrement à responsabilité (alors que je ne souhaitais pas de responsabilité mais ce fut la décision de mes supérieurs). Al hamdoulillah ‘ala kouli hal, Allah m’a toujours comblé de ses bienfaits même lorsque je n’en voulais pas. J’ai acquis des situations qui auraient fait le bonheur de tous mes amis ou d’une quelconque personne alors qu’elles étaient pour moi un fardeau. Je n’en voulais pas. Je ne m’y sentais pas à ma place. Je ne m’en sentais pas les compétences.
Puis j’ai tout abandonné. Depuis, je chute... Je suis passé d’un salaire avoisinant le cumul de trois SMIC au chômage puis à plus rien... L’argent que je gagnais, je le redistribuais. Pour moi, c’était un don de la part d’Allah. Je n’ai jamais eu envie d’amonceler des biens en abondance. Je n’ai ni voiture, ni appartement ni compte d’épargne... Chaque chose que j’ai entreprise ou ai tenté d’entreprendre se définit par un abandon de ma part... Le moindre effort n’a de résultante que l’abandonm aussi intense soit-il.
Depuis que je suis tout petit, les gens pensent et disent de moi que je suis quelqu’un de bien. Je suis assez doué pour donner des conseils, orienter, prévenir. J’ai toujours été prévenant, serviable, parfois à mes dépens parce que j’espérais la récompense ailleurs inchaAllah... Je sais qu’une partie de moi est bonne mais je sais qu’une autre partie est mauvaise. Et c’est cette partie de moi qui est ce que je suis au jour d’aujourd’hui. Mais comme toute chose, l’avis des gens s’estompe avec le temps et maintenant je suis « l’incompris » pour mon silence, mon absence, mon évolution (au jama’, aux réunions d’amis, aux festivités)...
Je n’ai pas d’amis proches. Ou ceux qui ont voulu l’être je m’en suis éloigné. Je souhaite être seul et rester seul. Je ne peux rien apporter à personne et je ne ressens plus le besoin de vivre avec les autres.
J’ai eu plusieurs propositions de demande en mariage. Je ne me sentais pas prêt à assumer. Puis le jour où je me suis dit « A’oudhou bilahi, lance-toi ! », les personnes qui se proposaient étaient à l’instant même sur le point de s’engager. Cela m’est arrivé par cinq fois.
Qu’Allah nous protège, vous facilite votre mission et qu’Il vous gratifie de Ses bienfaits ici bas et dans l’Au-delà. Amin.
Je suis malade... Une maladie intérieure... Je souhaite que tout se termine.
Concernant ma personne, j’ai 32 ans. Pas marié, pas d’enfant, pas de travail, pas d’objectif, pas d’envie, pas de courage, pas de volonté, pas de tawakul, pas d’ihsane, pas de taqwa et je me demande si j’ai encore une imân... Je ne veux plus rien, si ce n’est que tout se termine. Je n’irai pas au suicide parce que je ne suis ni courageux ni lâche. Un homme a répondu à un autre à propos du courage de se suicider : « Ce n’est pas du courage mais de la lâcheté face aux épreuves de la vie. »
J’avais des rêves étant jeune : être un bon musulman, honnête, sincère, respectueux, franc, serviable et tout cela pour Allah. Fonder une famille musulmane avec une épouse muhtajibah et donner naissance à des enfants auxquels j’apprendrais principalement l’islam. Parce que l’islam est TOUT et sans Islam, il n’y a rien...
Je faisais quelques bêtises jusqu’à ma majorité al hamdulillah et ma prise de conscience véritable, par la Grâce d’Allah azza wa jal. Je pensais être cleptomane jeune, puis Allah Ta’ala m’a donné la force d’arrêter. Je vivais d’argent illicite jusqu’au jour où Allah me fasse haïr les gains interdits.
J’ai obtenu un diplôme valorisant (alors que je voulais échouer parce que je ne savais quoi en faire). J’ai progressé professionnellement jusqu’à décrocher un poste d’encadrement à responsabilité (alors que je ne souhaitais pas de responsabilité mais ce fut la décision de mes supérieurs). Al hamdoulillah ‘ala kouli hal, Allah m’a toujours comblé de ses bienfaits même lorsque je n’en voulais pas. J’ai acquis des situations qui auraient fait le bonheur de tous mes amis ou d’une quelconque personne alors qu’elles étaient pour moi un fardeau. Je n’en voulais pas. Je ne m’y sentais pas à ma place. Je ne m’en sentais pas les compétences.
Puis j’ai tout abandonné. Depuis, je chute... Je suis passé d’un salaire avoisinant le cumul de trois SMIC au chômage puis à plus rien... L’argent que je gagnais, je le redistribuais. Pour moi, c’était un don de la part d’Allah. Je n’ai jamais eu envie d’amonceler des biens en abondance. Je n’ai ni voiture, ni appartement ni compte d’épargne... Chaque chose que j’ai entreprise ou ai tenté d’entreprendre se définit par un abandon de ma part... Le moindre effort n’a de résultante que l’abandonm aussi intense soit-il.
Depuis que je suis tout petit, les gens pensent et disent de moi que je suis quelqu’un de bien. Je suis assez doué pour donner des conseils, orienter, prévenir. J’ai toujours été prévenant, serviable, parfois à mes dépens parce que j’espérais la récompense ailleurs inchaAllah... Je sais qu’une partie de moi est bonne mais je sais qu’une autre partie est mauvaise. Et c’est cette partie de moi qui est ce que je suis au jour d’aujourd’hui. Mais comme toute chose, l’avis des gens s’estompe avec le temps et maintenant je suis « l’incompris » pour mon silence, mon absence, mon évolution (au jama’, aux réunions d’amis, aux festivités)...
Je n’ai pas d’amis proches. Ou ceux qui ont voulu l’être je m’en suis éloigné. Je souhaite être seul et rester seul. Je ne peux rien apporter à personne et je ne ressens plus le besoin de vivre avec les autres.
J’ai eu plusieurs propositions de demande en mariage. Je ne me sentais pas prêt à assumer. Puis le jour où je me suis dit « A’oudhou bilahi, lance-toi ! », les personnes qui se proposaient étaient à l’instant même sur le point de s’engager. Cela m’est arrivé par cinq fois.
Lalla Chams en Nour, psychanalyste
Cher Youssef,
Tout d’abord, je souhaite vous remercier de votre longue lettre et de votre confiance. Je ne sais pas si je pourrais répondre à toutes vos interrogations, que je n’ai pas pu reproduire dans leur intégralité, car la lecture complète de votre lettre demande sans doute trop de temps pour nos amis internautes, et qu’il m’est impossible de répondre par écrit à vos nombreuses questions.
Mais je vais essayer de tirer de votre courrier quelque chose qui peut vous aider vous et aussi ceux qui nous lisent et partagent vos interrogations.
Comme vous le dites en début de lettre, cela fait du bien de partager les témoignages des autres, c’est pourquoi je vous réponds ici mais en prenant le soin de préserver votre anonymat.
Justement, votre texte tourne autour du découragement, du manque de confiance en vous, de l’absence de projet, si ce n’est celui d’en finir avec la vie, acte interdit par Allah, comme vous le dites, et je sais donc que votre foi sincère vous empêchera de commettre cette erreur.
Les exemples que vous prenez montrent que vous êtes dans une période de déprime et qu’il serait plus prudent de vous faire aider à plus long terme. Parfois, quand on se sent enfermé dans un cercle vicieux, et que l’on recommence toujours les mêmes erreurs, il vaut mieux avoir recours à un tiers, plus objectif et dont l’expérience peut vous être utile.
Ni les amis ni la famille ne peuvent vous aider à faire ce que recommande aussi le célèbre hadith : « Qui se connaît soi-même connaît son Seigneur. » Il me semble important que vous appliquiez justement ce que demande le Prophète – paix et salut sur lui – quand il précise que le grand jihad se mène contre soi-même.
Contre le découragement, par exemple. Ce découragement qui vous donne des idées noires a certainement sa racine quelque part dans votre passé et c’est de cela dont il faudrait parler avec un thérapeute, pour vous libérer et vous permettre de déployer vos dons, vos capacités de service du Vivant, car c’est cela aussi la tâche de l’homme sur la Terre : se mettre à Son service.
Pour cela, il est utile d’avoir tous ses moyens, c’est sans doute un geste d’amour pour Lui que de vouloir échapper aux murmures du Décourageur en soi…
Vous semblez vous tourmenter pour des questions qui ont une importance parfois secondaire. L’hypocrisie, c’est trahir la parole du cœur, c’est simple. Si vous ne sentez plus parler votre cœur, c’est que vous êtes déconnecté de votre intuition profonde. C’est là où pourrait intervenir un thérapeute, car il s’agit là d’un problème psychologique, dont il est tout à fait possible de sortir.
Je suis consciente qu’une réponse comme celle-ci ne peut suffire à vous aider, mais j’espère qu’elle pourra contribuer à vous redonner le courage de faire quelque chose pour vous. Plus vous vous sentirez en harmonie avec vous-même, plus vous pourrez respecter les recommandations divines du Coran, pensez-y.
Vous pouvez aussi lire ou relire Ibn Ata Allah, Sagesses, ou encore Abd er Rahmane Sulami, Les Guérisons de l’âme, vous devriez y trouver quelques réponses.
N’oubliez pas que le Coran exhorte les hommes à endurer l’épreuve, car Il est Miséricordieux. Cela devrait vous aider à ne jamais perdre espoir.
Une dernière chose : je trouve votre projet de voyage à La Mecque en vélo une superbe idée, surtout si vous y invitez votre mère à vous rejoindre. Dieu peut vous y éclairer et vous guider.
Tout d’abord, je souhaite vous remercier de votre longue lettre et de votre confiance. Je ne sais pas si je pourrais répondre à toutes vos interrogations, que je n’ai pas pu reproduire dans leur intégralité, car la lecture complète de votre lettre demande sans doute trop de temps pour nos amis internautes, et qu’il m’est impossible de répondre par écrit à vos nombreuses questions.
Mais je vais essayer de tirer de votre courrier quelque chose qui peut vous aider vous et aussi ceux qui nous lisent et partagent vos interrogations.
Comme vous le dites en début de lettre, cela fait du bien de partager les témoignages des autres, c’est pourquoi je vous réponds ici mais en prenant le soin de préserver votre anonymat.
Justement, votre texte tourne autour du découragement, du manque de confiance en vous, de l’absence de projet, si ce n’est celui d’en finir avec la vie, acte interdit par Allah, comme vous le dites, et je sais donc que votre foi sincère vous empêchera de commettre cette erreur.
Les exemples que vous prenez montrent que vous êtes dans une période de déprime et qu’il serait plus prudent de vous faire aider à plus long terme. Parfois, quand on se sent enfermé dans un cercle vicieux, et que l’on recommence toujours les mêmes erreurs, il vaut mieux avoir recours à un tiers, plus objectif et dont l’expérience peut vous être utile.
Ni les amis ni la famille ne peuvent vous aider à faire ce que recommande aussi le célèbre hadith : « Qui se connaît soi-même connaît son Seigneur. » Il me semble important que vous appliquiez justement ce que demande le Prophète – paix et salut sur lui – quand il précise que le grand jihad se mène contre soi-même.
Contre le découragement, par exemple. Ce découragement qui vous donne des idées noires a certainement sa racine quelque part dans votre passé et c’est de cela dont il faudrait parler avec un thérapeute, pour vous libérer et vous permettre de déployer vos dons, vos capacités de service du Vivant, car c’est cela aussi la tâche de l’homme sur la Terre : se mettre à Son service.
Pour cela, il est utile d’avoir tous ses moyens, c’est sans doute un geste d’amour pour Lui que de vouloir échapper aux murmures du Décourageur en soi…
Vous semblez vous tourmenter pour des questions qui ont une importance parfois secondaire. L’hypocrisie, c’est trahir la parole du cœur, c’est simple. Si vous ne sentez plus parler votre cœur, c’est que vous êtes déconnecté de votre intuition profonde. C’est là où pourrait intervenir un thérapeute, car il s’agit là d’un problème psychologique, dont il est tout à fait possible de sortir.
Je suis consciente qu’une réponse comme celle-ci ne peut suffire à vous aider, mais j’espère qu’elle pourra contribuer à vous redonner le courage de faire quelque chose pour vous. Plus vous vous sentirez en harmonie avec vous-même, plus vous pourrez respecter les recommandations divines du Coran, pensez-y.
Vous pouvez aussi lire ou relire Ibn Ata Allah, Sagesses, ou encore Abd er Rahmane Sulami, Les Guérisons de l’âme, vous devriez y trouver quelques réponses.
N’oubliez pas que le Coran exhorte les hommes à endurer l’épreuve, car Il est Miséricordieux. Cela devrait vous aider à ne jamais perdre espoir.
Une dernière chose : je trouve votre projet de voyage à La Mecque en vélo une superbe idée, surtout si vous y invitez votre mère à vous rejoindre. Dieu peut vous y éclairer et vous guider.
La rubrique « Psycho », qu’est-ce que c’est ?
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme » , mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme » , mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com