Le Comité de bienfaisance et de soutien aux Palestiniens (CBSP) lance cette année le site jedonnemazakat.org. Sa campagne Ramadan 2013 s'élève à 450 000 €.
La France, pays riche ? En 2010, 4,8 millions de personnes gagnaient moins de la moitié du niveau de vie médian, c’est-à-dire 803 € pour une personne seule, et 8,8 % des enfants vivaient en situation de pauvreté. En islam, c’est non pas la notion de « charité » qui prévaut, mais celle de « droit du pauvre » : ceux qui ont les moyens se doivent d’acquitter la zakât, l’aumône légale instituée par le Coran.
La zakât al-maal, troisième pilier de l’islam, équivaut à un prélèvement annuel de 2,5 % sur le montant total des revenus épargnés de l’année (si l’on possède au minimum le nissab, soit environ 3 690 €).
La zakât al-Fitr, obligatoire elle aussi, est fixée à 5 € par personne : le chef de famille doit verser la zakât al-Fitr pour toute personne qui est à sa charge (exemple : une famille composée de deux adultes et de deux enfants doit s’acquitter de 20 €). Son versement doit être effectué au plus tard avant la prière matinale de l’Aïd al-Fitr, qui, cette année, aura lieu le 8 août si l'on en croit les calculs astronomiques.
Les sommes récoltées permettent ainsi aux plus pauvres de célébrer dans des conditions dignes la fête de fin de jeûne de Ramadan.
La zakât al-maal, troisième pilier de l’islam, équivaut à un prélèvement annuel de 2,5 % sur le montant total des revenus épargnés de l’année (si l’on possède au minimum le nissab, soit environ 3 690 €).
La zakât al-Fitr, obligatoire elle aussi, est fixée à 5 € par personne : le chef de famille doit verser la zakât al-Fitr pour toute personne qui est à sa charge (exemple : une famille composée de deux adultes et de deux enfants doit s’acquitter de 20 €). Son versement doit être effectué au plus tard avant la prière matinale de l’Aïd al-Fitr, qui, cette année, aura lieu le 8 août si l'on en croit les calculs astronomiques.
Les sommes récoltées permettent ainsi aux plus pauvres de célébrer dans des conditions dignes la fête de fin de jeûne de Ramadan.
Les mosquées bien rôdées
Nombreux sont ceux qui donnent directement à leurs proches, membre de la famille, ami ou voisin : « On connaît toujours quelqu’un de plus démuni que soi », témoigne Abbas, directeur d’une société de conseil.
Ou alors à la mosquée qu’ils ont l’habitude de fréquenter. Les lieux de culte sont pour cela bien rôdés. À Mulhouse (Alsace), la mosquée An-Nour met en place une commission chargée de la redistribution de la zakât al-Fitr, selon des critères bien définis, dans le but d’« offrir la possibilité aux parents de rendre leurs enfants heureux en ce jour de fête ». C’est ainsi qu’en 2012, après entretien individuel passé avec 72 personnes, ce sont finalement 46 personnes qui ont pu bénéficier de la zakât al-Fitr, dont la collecte s’est élevée à 6 520 €. Autres destinataires : les étudiants du campus universitaire, « dont beaucoup viennent d’Afrique », ont été les heureux bénéficiaires des 7 000 € récoltés par l’association Annour, porteuse du projet de Grande Mosquée d’Orléans-Sud .
Ou alors à la mosquée qu’ils ont l’habitude de fréquenter. Les lieux de culte sont pour cela bien rôdés. À Mulhouse (Alsace), la mosquée An-Nour met en place une commission chargée de la redistribution de la zakât al-Fitr, selon des critères bien définis, dans le but d’« offrir la possibilité aux parents de rendre leurs enfants heureux en ce jour de fête ». C’est ainsi qu’en 2012, après entretien individuel passé avec 72 personnes, ce sont finalement 46 personnes qui ont pu bénéficier de la zakât al-Fitr, dont la collecte s’est élevée à 6 520 €. Autres destinataires : les étudiants du campus universitaire, « dont beaucoup viennent d’Afrique », ont été les heureux bénéficiaires des 7 000 € récoltés par l’association Annour, porteuse du projet de Grande Mosquée d’Orléans-Sud .
De bons relais
La même fourchette « entre 7 000 € et 8 000 € » est collectée chaque année à Givors (Rhône). De 1999 à 2008, « la somme était reversée au Secours Islamique France (SIF) », explique l’association Iqra, gestionnaire de la Grande Mosquée de Givors, qui a ouvert ses portes au printemps dernier. « Puis de 2008 à 2013, elle a servi à soutenir le projet de mosquée », suivant en cela un avis juridique (fatwa) le leur permettant. Cette année, Iqra compte reverser « la majorité de la somme au SIF ».
Car les mosquées constituent également de bons relais pour l’appel aux dons humanitaires durant le mois de Ramadan. Ainsi, la Grande Mosquée de Strasbourg (Alsace) avait reversé 10 000 €, en 2012, aux réfugiés syriens et, en 2011, à la Somalie ; à l’instar de la mosquée Averroès de Montpellier, qui avait remis au SIF 46 000 € de zakât al-Fitr pour ce pays d’Afrique de l’Est en proie à une extrême famine.
Car les mosquées constituent également de bons relais pour l’appel aux dons humanitaires durant le mois de Ramadan. Ainsi, la Grande Mosquée de Strasbourg (Alsace) avait reversé 10 000 €, en 2012, aux réfugiés syriens et, en 2011, à la Somalie ; à l’instar de la mosquée Averroès de Montpellier, qui avait remis au SIF 46 000 € de zakât al-Fitr pour ce pays d’Afrique de l’Est en proie à une extrême famine.
Dons humanitaires
Riz (25 kg), farine, huile, datte, sucre, sel… Les colis alimentaires du SIF contiennent aussi des produits locaux (semoule, maïs…) selon les spécificités des pays. Ils permettent à une famille de 5 à 7 personnes de rompre décemment le jeûne durant le mois de Ramadan, tout en ayant les apports nutritifs satisfaisants.
Cependant, c’est tout au long du mois du Ramadan que les ONG déploient leurs efforts, qu’il s’agisse d’aider financièrement les familles, de subvenir aux besoins des nécessiteux par l’envoi de colis alimentaires ou de confectionner les cadeaux de l’Aïd délivrés aux enfants.
« 450 000 € ont été débloqués pour la campagne Ramadan 2013 », annonce Mouloud Bouzidi, directeur du Comité de bienfaisance et de soutien aux Palestiniens (CBSP). En sont bénéficiaires 15 000 familles sans ressources, dont « certaines ont des orphelins à nourrir », habitant en Palestine (Cisjordanie, Gaza) et dans les camps de réfugiés au Liban et en Jordanie.
« Nous avons quatre axes de travail », explique M. Bouzidi. « 100 € donnés par famille pour le Ramadan, pour subvenir aux besoins de la famille, généralement versés en début de mois ; les colis alimentaires d'une valeur de 40 €, contenant des produits de première nécessité (riz, lait, beurre…) ; les cadeaux de l’Aïd pour les enfants, d’une valeur de 20 €, contenant des vêtements ou des jouets ; enfin, la zakât al-Fitr distribuée un, deux ou trois jours avant l’Aïd, pour honorer notre engagement par rapport à nos donateurs, et qui permettent aux familles, par exemple, de confectionner les gâteaux et de faire les préparatifs de l’Aïd. »
Cette année, le CBSP lance un site dédié jedonnemazakat.org. « Malgré la crise, on constate une stabilité des dons, constate M. Bouzidi. Le donateur est quelqu’un d’averti, il agit par devoir. »
Du côté du Secours islamique France, la collecte 2012 attachée au programme de sécurité alimentaire Ramadan s’est élevée à 1,3 million d’euros : outre la zakât al-Fitr, « pendant le Ramadan, nos donateurs participent également à d’autres projets (puits, parrainage, urgence…) liés à l’enfance, l’eau ou encore l’assainissement », souligne Tassadit Lebik, responsable de l’appel à la générosité au sein du SIF. « Les Territoires palestiniens représentent près de 22 %, les réfugiés syriens au Liban 12 %, le Tchad 11 %, le Pakistan 8 %, le Sénégal 5 %, la Somalie 4 %, la Tchétchénie 4 %, les 22 % restants sont partagés (par ordre d’importance) entre l'Ethiopie, Djibouti, le Soudan, le Kenya, l'Afghanistan et le Maghreb », détaille Mme Lebik.
Le budget Ramadan varie d’une année à l’autre, « selon les besoins des bénéficiaires » ; cette année, ce sera « entre 2 et 3 millions d’euros », annonce-t-on au SIF.
« 450 000 € ont été débloqués pour la campagne Ramadan 2013 », annonce Mouloud Bouzidi, directeur du Comité de bienfaisance et de soutien aux Palestiniens (CBSP). En sont bénéficiaires 15 000 familles sans ressources, dont « certaines ont des orphelins à nourrir », habitant en Palestine (Cisjordanie, Gaza) et dans les camps de réfugiés au Liban et en Jordanie.
« Nous avons quatre axes de travail », explique M. Bouzidi. « 100 € donnés par famille pour le Ramadan, pour subvenir aux besoins de la famille, généralement versés en début de mois ; les colis alimentaires d'une valeur de 40 €, contenant des produits de première nécessité (riz, lait, beurre…) ; les cadeaux de l’Aïd pour les enfants, d’une valeur de 20 €, contenant des vêtements ou des jouets ; enfin, la zakât al-Fitr distribuée un, deux ou trois jours avant l’Aïd, pour honorer notre engagement par rapport à nos donateurs, et qui permettent aux familles, par exemple, de confectionner les gâteaux et de faire les préparatifs de l’Aïd. »
Cette année, le CBSP lance un site dédié jedonnemazakat.org. « Malgré la crise, on constate une stabilité des dons, constate M. Bouzidi. Le donateur est quelqu’un d’averti, il agit par devoir. »
Du côté du Secours islamique France, la collecte 2012 attachée au programme de sécurité alimentaire Ramadan s’est élevée à 1,3 million d’euros : outre la zakât al-Fitr, « pendant le Ramadan, nos donateurs participent également à d’autres projets (puits, parrainage, urgence…) liés à l’enfance, l’eau ou encore l’assainissement », souligne Tassadit Lebik, responsable de l’appel à la générosité au sein du SIF. « Les Territoires palestiniens représentent près de 22 %, les réfugiés syriens au Liban 12 %, le Tchad 11 %, le Pakistan 8 %, le Sénégal 5 %, la Somalie 4 %, la Tchétchénie 4 %, les 22 % restants sont partagés (par ordre d’importance) entre l'Ethiopie, Djibouti, le Soudan, le Kenya, l'Afghanistan et le Maghreb », détaille Mme Lebik.
Le budget Ramadan varie d’une année à l’autre, « selon les besoins des bénéficiaires » ; cette année, ce sera « entre 2 et 3 millions d’euros », annonce-t-on au SIF.
Entre 10 et 20 millions d'euros distribués au titre de la zakât al-Fitr
11 % de la campagne Ramadan du Secours islamique France demeure ainsi ancré dans l'Hexagone. Outre les Tables du Ramadan installées à Saint-Denis, « nos bénéficiaires peuvent faire partie du programme "épicerie solidaire" (identification avec les services sociaux des mairies de Saint-Ouen et de Saint-Denis) », précise Mme Lebik, sans compter la distribution de 5 000 colis de convivialité dans les prisons et des foyers Adoma ou encore la distribution de repas en partenariat avec différentes associations comme les Etudiants musulmans de France (EMF) dans plusieurs villes de France.
Si l'on prend en compte le nombre minimal de musulmans en France estimé à 2,4 millions selon le rapport de l'INED 2011 ou alors la dernière estimation de 4,1 millions selon le rapport de l'INED 2013, on peut calculer une large fourchette variant entre 10 et 20 millions d'euros de zakât al-Fitr récoltée par an, quand bien même tous les musulmans ne s'acquittent pas de cette aumône (par manque de moyens financiers ou parce qu'ils ne savent tout simplement pas le caractère obligatoire de ce don). La générosité, elle, ne connaît pas la crise.
Si l'on prend en compte le nombre minimal de musulmans en France estimé à 2,4 millions selon le rapport de l'INED 2011 ou alors la dernière estimation de 4,1 millions selon le rapport de l'INED 2013, on peut calculer une large fourchette variant entre 10 et 20 millions d'euros de zakât al-Fitr récoltée par an, quand bien même tous les musulmans ne s'acquittent pas de cette aumône (par manque de moyens financiers ou parce qu'ils ne savent tout simplement pas le caractère obligatoire de ce don). La générosité, elle, ne connaît pas la crise.