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Un colloque inédit sur la finance islamique organisé à Alger

 Nisrine
Dimanche 18 Novembre 2018

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La finance islamique est une hypocrisie totale (la finance non islamique aussi, et toutes les deux sont des rapaces, bien entendu). Voici comment la finance islamique prétend éviter le prêt avec intérêt. Tu veux acheter une maison proposée à 100.000 euros par le vendeur (mettons pour simplifier que tu n'as aucun apport initial).

Dans la finance non islamique, tu empruntes 100.000 euros à une banque, tu les donnes au propriétaire qui te donne alors sa maison, et tu passes les 10 ou 15 années suivantes à rembourser la banque avec intérêt, ce qui fait que tu auras rendu 140.000 euros à la fin (et pas 100.000).

Voila comment fonctionne la finance islamique : la banque achète 100.000 euros la maison au propriétaire, puis elle te prête 140.000 euros que tu utilises
pour racheter immédiatement la maison à la banque, et tu passes les 10 ou 15 années suivantes à rembourser ***sans intérêt*** les 140.000 euros que tu as empruntés à la banque. C'est tout ? Oui. Il y juste la petite différence de prix entre l'achat par la banque et la revente, mais attention : ce ne sont pas des intérêts, oh non !

C'est une faute de frappe. On est désolé, on s'est trompé, le prix est passé de 100.000 à 140.000. Et l'acheteur a accepté. Il a signé. Étant donné qu'une parole est une parole, qu'un contrat est un contrat, l'acheteur doit rembourser les 140.000 euros.

Que se passe-t-il quand il n'y a pas de faute de frappe, et quand, par exemple,
la banque revend la maison au prix coûtant (plus 50 euros : le prix du papier,
de l'encre, et des 15 secondes nécessaires à écrire le nom de l'acheteur dans la case prévue et à appuyer sur la commande d'impression en trois exemplaires) ? Rien, parce que ça ne se produit jamais. Il y a toujours cette faute de frappe et, tenez vous bien, elle est exactement du même montant que les intérêts qui auraient dû être remboursés à une banque non islamique. Toujours. Merveilleux, non ?

D'ailleurs, comment pourrait-il en être autrement ? Lectrice, lecteur, tu n'imagines quand même pas qu'une banque quelle qu'elle soit pourrait fonctionner sans faire la même chose qu'une autre banque ? Tu imagines, toi, qu'une banque perde de l'argent (et beaucoup) par rapport à toutes les autres ? Allons, allons...