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Banlieues: une partie de la droite incrimine la polygamie  16/11/2005

Plusieurs responsables politiques de droite ont brandi l'argument de la polygamie comme explication de la crise dans les banlieues.

Leurs déclarations ont provoqué la colère des associations de lutte contre le racisme.

"Ces discours prennent sciemment le risque de renforcer la xénophobie et le racisme", après trois semaines de violences, s'est indignée la Ligue des droits de l'Homme.

"En désignant du doigt un groupe spécifique et ultra-minoritaire de population, (les hommes politiques) excluent, rejettent, au risque d'aggraver encore la situation", a estimé pour sa part le Mrap.

Successivement, le ministre délégué à l'Emploi, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale et le ministre de l'Intérieur ont mis en cause ouvertement la polygamie.

Dans un entretien publié par L'Express, Nicolas Sarkozy souligne cependant qu'il n'y a pas à lutter contre la polygamie puisqu'elle est interdite en France mais il faut, aux dires du ministre de l'Intérieur, repenser "les conditions de mise en oeuvre du regroupement familial".

Lundi, lors de son allocution radio-télévisée consacrée aux événements de ces trois dernières semaines, Jacques Chirac a prôné l'application "stricte" des règles du regroupement familial, une politique qu'il a lui-même mis en place dans les années 70 lorsqu'il était Premier ministre.

"C'est la réussite de notre politique d'intégration qui est en jeu", a déclaré le chef de l'Etat.

Pour Gérard Larcher, ministre délégué à l'Emploi, dont les propos sont rapportés par le Financial Times mercredi, les mariages multiples au sein de la population immigrée française sont un des facteurs de la discrimination raciale.

Interrogé par Reuters, l'entourage de Gérard Larcher a relativisé ces déclarations, "extraites d'une conversation a bâtons rompus dans laquelle Gérard Larcher évoquait tous les facteurs qui contribuent à la situation que l'on connaît" devant des représentants de la presse étrangère.

"La polygamie n'est pas une des causes prépondérantes (des) événements actuels", a-t-on insisté de même source.


Mais Bernard Accoyer, chef des députés UMP a renchéri.

La polygamie, "c'est l'incapacité d'apporter une éducation telle qu'elle est nécessaire dans une société organisée, normée", a-t-il déclaré au micro de RTL.

Le député de Haute-Savoie a contesté la gestion de ce dossier par les gouvernements de gauche, de 1981 à 1992.

"Il y a eu (pendant cette période) un grand nombre de familles polygames qui sont venues en France. Et cela pose, maintenant, des problèmes qui sont, notamment, en partie la cause des désordres que nous avons eus", a-t-il dit.

Ensuite, de 1997 à 2002, pendant que Lionel Jospin dirigeait le gouvernement, "les chiffres du regroupement familial ont doublé", passant "à peu près, de 17.000 à plus de 30.000 par an", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, le président du Front national,, Jean-Marie Le Pen, se félicite que l'un des "tabous sur le désastre de l'immigration incontrôlée" ait sauté à la faveur de la crise dans les banlieues.

Pour la Ligue des droits de l'Homme, "ni la polygamie, dont les premières victimes sont les femmes, ni le droit de vivre en famille n'expliquent la crise sociale qui s'exprime".

Elle estime, dans un communiqué, qu'"il est nauséabond et irresponsable de faire ainsi des étrangers la cause de la situation que connaît notre pays".

Le Mrap (Mouvement contre la racisme et pour l'amitié des peuples) exprime sa "consternation devant l'hystérie politique".

Par leurs propos, Gérard Larcher et Bernard Accoyer "ethnicisent une révolte révélatrice d'une faillite du modèle français d'intégration en renonçant à prendre en compte l'exclusion, la pauvreté, le chômage dans les zone de non-droit social que sont les cités populaires", dit l'organisation.


Le prince héritier d'Abou Dhabi jette l'anathème sur Al-Qaïda et Zarqaoui  16/11/2005

Le prince hériter d'Abou Dhabi, cheikh Mohammad Ben Zayed Al-Nahyane, en visite en Jordanie, a appelé les oulémas à jeter l'anathème sur le réseau Al-Qaïda et l'extrémiste jordanien Abou Moussab Al-Zarqaoui dont le groupe a revendiqué les attentats d'Amman.

"Les dignitaires religieux et oulémas qui vivent parmi nous se doivent de se prononcer sur le terrorisme (...) et de jeter l'anathème sur eux", a dit cheikh Mohammad dans une déclaration à la chaîne de télévision Al-Arabiya, basée à Dubaï, en référence au réseau d'Oussama ben Laden et Zarqaoui.

Il commentait les attentats suicide contre trois hôtels à Amman le 9 novembre, qui ont fait 58 tués et qui ont été revendiqués par le groupe du chef d'al-Qaïda en Irak, Abou Moussab al-Zarqaoui.

"En l'absence d'une position sincère, de tels actes contraires à la religion et à l'humanité vont se poursuivre", a ajouté cheikh Mohammad, commandant en chef adjoint des forces armées des Emirats arabes unis.

"Le terrorisme est perpétré au nom de l'islam, et il n'y a pas de raison d'en rejeter la responsabilité sur autrui (...). Nous sommes les mieux placés pour l'affronter et le combattre", a-t-il encore dit.

TV5 rapatrie une de ses équipes sous 'surveillance étroite' en Tunisie  15/11/2005

La chaîne francophone internationale TV5 Monde a indiqué mardi que son équipe présente ces derniers jours en Tunisie avait été "confrontée à une surveillance étroite" samedi, sans violence physique ni intimidation, et que la direction de la chaîne avait décidé de la rapatrier.

Le ministère français des Affaires étrangères avait annoncé mardi qu'un nouvel "incident" visant des médias étrangers s'était produit à Tunis, impliquant cette fois TV5, alors que le Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) doit s'ouvrir mercredi dans la capitale tunisienne. Le ministère avait évoqué un "incident" sans donner de précisions.

Dans un communiqué, TV5 a expliqué que son équipe était "en mission en Tunisie pour y effectuer un reportage sur l'action de l'Union européenne en Afrique du Nord".

Cette équipe "a été confrontée à une surveillance étroite d'agents en civil". "Il a été constaté que les personnes interviewées dans le cadre de ce reportage étaient par ailleurs soumises à des questions de la police", a précisé la chaîne.

"Dans ces conditions, la direction de la chaîne a décidé de rapatrier son équipe à Paris", a ajouté TV5.

La chaîne a souligné que "cet incident n'a cependant donné lieu à aucune violence physique ni intimidation particulière" de son équipe.

TV5 a également "précisé que ce reportage n'avait aucun rapport avec le Sommet mondial de la société de l'information".

L'incident a eu lieu "samedi et il n'y avait plus d'équipe de TV5 mardi en Tunisie", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la chaîne, sans pouvoir préciser la date du retour de cette équipe à Paris. L'équipe de TV5 comptait deux collaborateurs, a indiqué une autre porte-parole de la chaîne.

Un porte-parole du Pentagone confirme l'usage de phosphore blanc à Falloujah  15/11/2005

L'armée américaine a utilisé du phosphore blanc lors des opérations contre la ville irakienne de Falloujah fin 2004, a confirmé un porte-parole du Pentagone interrogé mardi par la BBC.

"Nous l'avons utilisé comme arme incendiaire contre des combattants ennemis", a déclaré le lieutenant-colonel Barry Venable en réponse à une question.

La chaîne d'information italienne RaiNews 24 affirmait le 8 novembre, dans un reportage, que les forces américaines avaient utilisé le phosphore blanc à Falloujah en novembre 2004. Selon la Rai, cet agent provoquant des brûlures mortelles aurait servi contre des civils, parmi d'autres armes chimiques.

"Le phosphore blanc est une arme conventionnelle. Ce n'est pas une arme chimique", a répliqué mardi le porte-parole américain: "Il n'est pas illégal".

"Nous l'utilisons en priorité comme un agent obscurcissant, pour des écrans de fumée ou pour illuminer des cibles", a-t-il précisé. "C'est toutefois une arme incendiaire qui peut être utilisée contre des combattants ennemis".

Le lieutenant-colonel Venable a expliqué à la BBC la technique d'emploi du phosphore blanc mise en oeuvre à Falloujah.

"Quand vous avez des forces ennemies à couvert, que votre artillerie à explosifs puissants n'a pas d'impact et que vous voulez les sortir de ces positions", a-t-il dit, "l'une des techniques est de tirer du phosphore blanc dans la position. Les effets combinés du feu et de la fumée, et dans certains cas la terreur causée par l'explosion, les feront sortir des trous, de façon à ce que vous puissiez les tuer avec des explosifs puissants".

"Les forces américaines n'utilisent pas de napalm ni de phosphore blanc comme une arme", avait nié Robert Tuttle, l'ambassadeur américain en Grande-Bretagne, dans une lettre mardi au quotidien britannique The Independent.

Le reportage de RaiNews était fondé sur le témoignage d'un ancien combattant américain déclarant avoir "vu les corps brûlés de femmes et d'enfants". Il donnait également la parole à des civils de Falloujah décrivant "une pluie de feu sur la ville" et des personnes mortellement brûlées".


Sarkozy: 10 procédures d'expulsion d'émeutiers étrangers engagées  15/11/2005

Le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a annoncé mardi à l'Assemblée nationale que dix procédures d'expulsions d'étrangers ayant participé aux émeutes des banlieues avaient été "engagées" mardi.

"Dix procédures ont été engagées aujourd'hui", a déclaré M. Sarkozy devant les députés.

Le ministre de l'Intérieur avait fait part la semaine dernière de son intention d'engager des procédures d'expulsions contre les étrangers ayant participé aux émeutes entamées le 27 octobre.

Les mineurs ne peuvent être l'objet d'une telle mesure. Ceux qui sont arrivés avant 13 ans ou qui ont de forts liens familiaux avec la France bénéficient de protections.

"Il ne s'agit pas de faire du chiffre, c'est une question de principe", avait expliqué samedi le ministre à propos du nombre de personnes que cette mesure concernerait.

"Tous ceux qui pourront être expulsés dans le cadre de la loi le seront parce qu'ils ont participé à des émeutes", avait ajouté le ministre.

Les violences urbaines ont surtout touché des banlieues deshéritées dont les habitants sont en majorité originaires du Maghreb et d'Afrique noire.


80% des interpellés en banlieues seraient connus de la police  15/11/2005

Le directeur général de la police nationale (DGPN), Michel Gaudin, établit un lien entre les violences urbaines de ces trois dernières semaines et la criminalité de droit commun.

"Nous ne voyons aucun lien dans ces violences avec des institutions ou des préoccupations religieuses", déclare-t-il dans une interview au journal Le Monde. "En revanche, le lien avec la criminalité de droit commun est établi, puisque la police connaissait déjà 80% des interpellés."

Selon un bilan du ministère de l'Intérieur, 2.838 personnes ont été interpellées en 19 nuits de troubles.

"Nous devons tirer les leçons de cette crise", souligne Michel Gaudin, qui fait état de la préparation d'une cinquantaine d'opérations des groupes d'intervention régionaux (GIR), spécialisés dans la lutte contre l'économie souterraine.

"Il faut aussi régler le problème de l'adéquation entre les horaires de la police et les activités des délinquants", ajoute-t-il. "Jusqu'à présent, il n'y avait pas assez de policiers disponibles la nuit."


Villepin au Maroc pour célébrer l'indépendance sans 'amertume'  15/11/2005

Dominique de Villepin, qui se rend mercredi au Maroc pour les cérémonies du cinquantenaire de l'indépendance, souligne que les "moments délicats" de l'Histoire n'ont laissé "aucune amertume" et que l'amitié entre Paris et Rabat est "exceptionnelle".

"Nous avons avec le Maroc un partenariat exemplaire, caractérisé par des relations exceptionnelles, denses et confiantes. Celui-ci est bien évidemment le fruit d'une longue histoire, qui a pu connaître des moments délicats, mais n'a laissé aucune amertume", déclare le Premier ministre français dans un entretien au Matin et aux journaux du groupe Maroc Soir, à paraître mercredi mais déjà diffusé sur internet.

"Cet héritage historique commun est pour nos deux pays une force", souligne-t-il avant d'estimer que la relation entre Paris et Rabat est "aujourd'hui rythmée par des contacts à haut niveau particulièrement denses qui témoignent du caractère exceptionnel de cette amitié".

Dominique de Villepin, qui est né à Rabat il y a 52 ans, se dit "convaincu qu'un heureux dénouement peut toujours être trouvé lorsque deux pays le veulent vraiment, et qu'ils bâtissent sur une histoire commune riche d'enseignements".

"Le simple fait que nous puissions célébrer aujourd'hui si naturellement avec nos partenaires le cinquantième anniversaire de leur indépendance est plus éloquent que bien des discours", note le chef du gouvernement, qui sera accompagné mercredi à Rabat par l'épouse du président français, Bernadette Chirac.

Dominique de Villepin, qui rappelle que 85.000 soldats marocains ont combattu dans les armées alliées pendant la seconde guerre mondiale, salue "le refus de Mohammed V de s'incliner devant les lois antisémites du régime de Vichy et son souci de veiller sans discrimination à la sûreté de tous ses sujets", qui "sont un autre témoignage de son engagement en faveur de la liberté".


Quatre mois de prison ferme contre José Bové pour arrachage  15/11/2005

L'ancien chef de la Confédération Paysanne José Bové a été condamné à quatre mois de prison ferme pour le fauchage d'un champ de maïs transgénique le 24 juillet 2004 à Menville (Haute Garonne).

José Bové, qui conserve ses droits civiques, n'était pas présent à l'annonce de ce jugement en délibéré par la cour d'appel de Toulouse. Il avait comparu devant cette cour les 20 et 21 septembre derniers en compagnie de sept autres prévenus.

Le député Vert Noël Mamère et son homologue européen Gérard Onesta ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis et les autres prévenus, tous écologistes, à deux mois avec sursis.

Les avocats de José Bové ont annoncé leur intention d'engager un pourvoi en cassation suspensif.

Lors du procès, l'avocat général, Marc Gaubert, avait requis un an de prison ferme à l'encontre de José Bové et la privation de ses droits civiques, au regard de sa situation de récidive.

Les avocats de la défense avaient plaidé la relaxe dans ce procès jalonné de batailles de procédure. Au total, 222 personnes avaient revendiqué ce fauchage et exigé de comparaître avec les prévenus, ce qui leur a été refusé.

"Je suis atterrée par une telle décision judiciaire contre laquelle nous allons nous pourvoir évidemment en cassation", a dit à Reuters un avocate des prévenus, Marie-Christine Etelin.

"Dans son jugement, la Cour d'Appel avait la possibilité d'innover judiciairement mais elle est restée finalement au niveau d'une analyse très traditionnelle, et du coup très répressive", a ajouté l'avocate toulousaine.

Le président du CFCM dénonce 'une islamophobie inquiétante et entretenue'  15/11/2005

Le jet d'engins incendiaires contre une mosquée de Saint-Chamond (Loire) illustre "une islamophobie inquiétante et savamment entretenue" à la faveur de la crise des banlieues, a dénoncé mardi Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman (CFCM).

"Cet acte méprisable est une illustration d'une islamophobie inquiétante et savamment entretenue dont est victime l'ensemble des musulmans de France", selon un communiqué de M. Boubakeur, qui est aussi recteur de la Grande Mosquée de Paris.

"L'argument trop commode de faire de l'islam le bouc émissaire des violences observées ces derniers jours dans les banlieues trouve malheureusement des échos complaisants qui risquent de mettre en danger les lieux de culte", poursuit M. Boubakeur, avant de saluer "le discours ferme" du président de la République, "une réponse claire à tous les amalgames".

Selon le communiqué, trois bouteilles incendiaires ont été projetées sur les murs de la mosquée, provoquant des dégâts sur la façade et l'arrière du bâtiment. La police et le trésorier de la mosquée, installée depuis 1994 dans un ancien garage, ont fait état de très peu de dégâts.

Le président du Conseil régional du culte musulman (CRCM) Rhône-Alpes, Azzedine Gaci, a appelé à ne pas céder à ces "provocations", estimant qu'"il ne faut pas transformer cette crise sociale et économique en crise religieuse".

Dans la nuit de samedi à dimanche, la grande mosquée de Lyon avait été la cible d'un engin incendiaire, qui n'a pas fait de dégâts.

Vendredi, au milieu de la grande prière, deux engins incendiaires avaient été lancés contre la mosquée de Carpentras (Vaucluse), causant de légers dégâts.

Dans la nuit du 7 au 8 novembre, un engin incendiaire avait été lancé en direction d'une salle de prière musulmane à Annemasse (Haute-Savoie), sans faire de dégâts.

Le Pen repasse à l'offensive à la faveur de la crise dans les banlieues  14/11/2005

Le chef de l'extrême droite française, Jean-Marie Le Pen, arrivé en deuxième position à l'élection présidentielle de 2002, profite de la crise des banlieues pour repasser à l'offensive en enfourchant son cheval de bataille favori : la dénonciation de l'immigration.

Le retour au premier plan des questions d'immigration et d'insécurité, depuis le début des émeutes, le 27 octobre, est du pain béni pour le président du Front national (FN) qui, à 77 ans, prévoit d'être candidat pour la 5ème fois à l'Elysée en 2007, après avoir provoqué un séisme politique en 2002 en devançant Lionel Jospin, le candidat socialiste.

Sortant du relatif silence qu'il avait observé depuis le début des violences urbaines -une discrétion due, selon lui, à «l'ostracisme» des médias à son égard- M. Le Pen multiplie depuis quelques jours initiatives et déclarations.

Alors que le gouvernement vient de proroger pour trois mois l'état d'urgence, après la 18e nuit de violence, le FN organisait un rassemblement ce lundi à Paris, sur le thème «immigration, émeutes, explosions des banlieues : assez!».

Ce sera l'occasion pour Jean-Marie Le Pen de réaffirmer son leadership à l'extrême droite. Depuis le début de la crise, c'est surtout Philippe de Villiers, le président du Mouvement pour la France (MPF, droite nationaliste), qui a occupé le devant de la scène sur le créneau habituel de l'extrême droite en dénonçant la «déferlante migratoire».

Une «concurrence» balayée d'un revers de la main par Jean-Marie Le Pen, pour qui M. de Villiers n'est qu'un «servant de la majorité» qui «singe de manière assez caricaturale un certain nombre de (ses) positions». «On l'appelle duplicator», a-t-il dit.

Le leader du FN est persuadé que les électeurs préfèreront toujours «l'original à la copie». Une maxime qui vaut aussi pour Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur et président du parti gouvernemental UMP, qui nourrit lui aussi des ambitions présidentielles. Jean-Marie Le Pen se garde toutefois de le prendre directement pour cible.

«Le fait que mes électeurs puissent trouver Sarkozy sympathique ne les empêchera pas de voter pour moi car ils se diront que le Pen a eu raison», a-t-il déclaré dimanche.

Pour le leader d'extrême droite, les événements actuels viennent en effet confirmer toute la thématique développée par son parti contre «l'immigration massive et incontrôlée venant du Tiers-Monde» et ses dangers pour la paix civile.

Le FN a d'ailleurs ressorti sur son site Internet un clip datant des élections européennes de 1999, montrant en images de synthèse un Paris d'apocalypse, dévasté et incendié. «Immigration, explosion des banlieues : Le Pen l'avait dit», a été rajouté en surtitre.

Il se dit «submergé par des milliers et des milliers de mails» et affirme que son parti a enregistré «des centaines» et même «plusieurs milliers d'adhésions» depuis le début de la crise.

Et s'il pouvait s'inquiéter sur sa capacité à recueillir les 500 parrainages d'élus nécessaires pour présenter sa candidature en 2007, il affirme aujourd'hui qu'il ne «doute pas» de pouvoir les réunir.


Banlieues: Jacques Chirac veut mobiliser la République contre les discriminations  14/11/2005

Jacques Chirac, qui voit dans les violences urbaines de ces dernières semaines "une crise de sens, une crise de repères, une crise d'identité", veut y répondre par la mobilisation de la République contre les discriminations.

Le chef de l'Etat, critiqué pour sa discrétion depuis le début de la crise des banlieues, s'est adressé aux Français solennellement lundi soir par le biais d'une allocution radiotélévisée.

Jacques Chirac, qui avait mis fin en 1996 au service militaire obligatoire, a annoncé la création d'un service civil volontaire, qui concernera 50.000 jeunes en 2007.

"Pour mieux aider les jeunes en difficulté à aller vers l'emploi, j'ai décidé de créer un service civil volontaire, associant accompagnement et formation", a-t-il expliqué.

Le chef de l'Etat, qui intervenait au soir de la prorogation pour trois mois de l'état d'urgence décrété en France le 8 novembre, a expliqué la flambée de violence à la périphérie des villes par "une crise de sens, une crise de repères, une crise d'identité". "Nous y répondrons en étant fermes, en étant justes, en étant fidèles aux valeurs de la France", a-t-il dit.

Jacques Chirac a répété le message de fermeté destiné aux émeutiers: "Des problèmes, des difficultés, beaucoup de Français en ont. Mais la violence ne règle jamais rien. Quand on appartient à notre communauté nationale, on en respecte les règles". Il a redit que la justice serait "sans faiblesse" pour ceux interpellés lors des troubles.

Mais, comme il s'y était engagé, Jacques Chirac a voulu mettre l'accent sur la main tendue par les autorités françaises aux jeunes des banlieues.

"Je veux dire aux enfants des quartiers difficiles, quelles que soient leurs origines, qu'ils sont tous les filles et les fils de la République", a-t-il lancé.

Pour le chef de l'Etat, "l'adhésion à la loi et aux valeurs de la République passe nécessairement par la justice, la fraternité, la générosité". "C'est dans les mots et les regards, avec le coeur et dans les faits, que se marque le respect auquel chacun a droit", a-t-il martelé.

"RIEN DE DURABLE SANS LE RESPECT"

"Nous ne construirons rien de durable sans le respect. Nous ne construirons rien de durable si nous laissons monter, d'où qu'ils viennent, le racisme, l'intolérance, l'injure, l'outrage. Nous ne construirons rien de durable sans combattre ce poison pour la société que sont les discriminations", a-t-il averti.

"Nous ne construirons rien de durable si nous ne reconnaissons pas et n'assumons pas la diversité de la société française. Elle est inscrite dans notre Histoire. C'est une richesse et c'est une force", a-t-il insisté.

Soulignant que "le devoir de la République est d'offrir partout et à chacun les mêmes chances", Jacques Chirac a fait le bilan de l'action menée par les gouvernements qui se sont succédé depuis 2002: zones franches urbaines, plan de rénovation urbaine, plan de cohésion sociale, loi sur l'école.

"Sachez que cette volonté politique et cet engagement financier majeur de la France sont sans précédent. Ils commencent à apporter des réponses aux problèmes des quartiers difficiles. Mais il s'agit nécessairement d'un effort de longue haleine", a-t-il plaidé.

Jacques Chirac a voulu appeler à une "profonde évolution des esprits" contre les discriminations.

Mais le chef de l'Etat a rejeté la discrimination positive, chère au coeur du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, comme moyen de remédier aux inégalités face à l'embauche.

"Il n'est pas question d'entrer dans la logique des quotas, qui montre en quelque sorte du doigt ceux qui en bénéficient et qui est injuste pour ceux qui n'y ont pas droit", a-t-il dit en indiquant qu'il rencontrerait "dans les prochains jours" les représentants des partenaires sociaux pour évoquer les moyens de "donner aux jeunes les mêmes chances face à l'emploi".

Il a en revanche appelé les représentants des communes à respecter la loi qui leur impose d'avoir au moins 20% de logements sociaux. "J'ai conscience des difficultés. Mais on ne sortira pas de la situation actuelle si l'on ne met pas en cohérence les discours et les actes", a-t-il dit.

Jacques Chirac a annoncé son intention de rencontrer les responsables de l'audiovisuel, jugeant que "les médias doivent mieux refléter la réalité française d'aujourd'hui".

"Et j'invite les chefs des partis politiques à prendre leur part de responsabilité: les élus, la représentation nationale doivent eux aussi refléter la diversité de la France. C'est une exigence pour faire vivre notre démocratie", a-t-il souligné.


Le Conseil d'Etat valide le décret sur l'état d'urgence  14/11/2005

Le Conseil d'Etat juge légal le décret du 8 novembre dernier par lequel le gouvernement a proclamé l'état d'urgence en France, mais en rappelle certaines limites.

Le juge des référés de cette juridiction, qui avait été saisi par un professeur de droit, Frédéric Rolin, a estimé ne pas pouvoir retenir un "doute sérieux quant à la légalité de ces actes". Les mesures ne peuvent être jugées "disproportionnées", comme le déclarait le plaignant.

Selon un communiqué de la juridiction, le juge mentionne dans son ordonnance "l'aggravation continue des violences urbaines depuis le 27 octobre 2005, leur propagation à une partie importante du territoire métropolitain et des atteintes à la sécurité publique". Il considère qu'il n'est pas abusif d'étendre l'état d'urgence à toute la France.

L'état d'urgence se fonde sur une loi de 1955, époque de la guerre d'indépendance en Algérie. Elle n'avait été utilisée que pour ce conflit et, depuis lors, pour des troubles en Nouvelle-Calédonie en 1984-1985.

Le juge des référés souligne que les mesures rendues possibles par l'état d'urgence en peuvent être mises en oeuvre que graduellement, par décret. Le couvre-feu est une des seules mesures d'application immédiate.

Ces mesures sont assorties de garanties. Ainsi, les décisions d'interdiction de séjour dans un département comme les assignations à résidence, "doivent pouvoir faire l'objet de recours gracieux soumis à la consultation d'une commission départementale", souligne le juge.

Ces commissions n'existent pas à l'heure actuelle et le juge "rappelle au gouvernement (leur) nécessaire institution".

Il estime aussi que l'autorité judiciaire a toujours le contrôle des pouvoirs de perquisition dévolus à la police de jour et de nuit.


Iran: Khatami dénonce les extrémistes iraniens qui tentent 'de copier Ben Laden'  14/11/2005

L'ancien président iranien Mohammad Khatami a dénoncé les extrémistes iraniens qui tentent "de copier Ben Laden" et donnent de "meilleurs prétextes aux ennemis pour agresser l'islam et l'Iran", a rapporté lundi l'agence estudiantine Isna.

Certains extrémistes iraniens "croient que la fidélité à la démocratie, à la liberté et aux progrès ternit l'image révolutionnaire de notre pays dans le monde islamique", a dit l'ancien président Khatami. "Ils tentent de faire concurrence aux talibans en prônant la violence et menant des actions extrémistes contraires à la religion", a-t-il souligné.

"Mais ces groupes ne doivent pas oublier qu'ils ne pourront jamais prendre la place de Ben Laden et des Talibans (dans le monde islamique) et seront au dernier rang d'une colonne dirigée par Ben Laden", a-t-il ajouté.

L'ancien président réformateur a estimé que ces groupes ne font que donner "de meilleurs prétextes à l'ennemi pour agresser l'islam et l'Iran".

M. Khatami, qui prône un islam modéré et ouvert au monde, n'a pas précisé qui était visé par ses propos.

Le 30 octobre dernier, il avait critiqué implicitement son successeur, Mahmoud Ahmadinejad, qui avait déclaré qu'Israël "doit être rayé de la carte". Ce qui avait provoqué la réprobation internationale.

"Nous n'avons aucune vocation mondiale et nous ne sommes pas là pour transformer le monde entier et oeuvrer à l'instauration de gouvernements qui nous conviennent. Nous ne devons pas prononcer de paroles qui nous créent des problèmes économiques et politiques dans le monde", avait dit M. Khatami.

Islamophobie: Deux élus FN alsaciens jugés pour 'incitation à la haine raciale'  14/11/2005

Deux conseilleurs régionaux FN alsaciens, Patrick Binder et Xavier Codderens, ont comparu lundi devant le tribunal correctionnel de Strasbourg pour "incitation à la haine raciale" après la diffusion d'un tract jugé discriminatoire à l'égard des musulmans.

Les deux élus avaient distribué en mars dernier à Strasbourg et dans quatre communes du Haut-Rhin un tract dénonçant un projet du conseil régional d'accorder une subvention de 423.000 euros pour la construction de la grande mosquée de Strasbourg.

Sur le tract, qui appelle à soutenir le "combat contre l'islamisation de l'Alsace", figure le dessin d'une terre alsacienne rasée sur laquelle culmine un minaret vers lequel son tournées deux personnes.

A la barre, M. Binder, le numéro un du FN en Alsace, a expliqué avoir "émis une opinion". Le dessin était destiné, a-t-il déclaré, à "permettre d'accrocher le lecteur". "C'est une véritable atteinte à ma liberté d'élu et liberté d'opinion et ce procès est dirigé contre la liberté d'expression d'un élu", a-t-il expliqué.

Cité comme témoin, le député européen et numéro 2 du FN Bruno Gollnisch a défendu ce tract "chargé de traduire les sentiments de nos électeurs" et qui "ne critique pas l'islamisme mais les votes de l'instance régionale".

Pour Me Nizan, avocat de la Licra et de l'association de la grande mosquée de Strasbourg, ce tract constitue "une incitation à la haine raciale" avec un dessin destiné "à semer la terreur".

L'avocat de la défense, Me de Saint-Just, a fait valoir que les éléments constitutifs du délit de provocation à la haine raciale ou religieuse n'étaient pas réunis, ceux-ci devant entre autres être explicites et directs, et que ses clients étaient libres de critiquer la subvention votée par le conseil régional. Dénonçant un procès d'intention, il a demandé la relaxe de ses clients.

Le procureur s'est dit "atterré" par un tract "clairement discriminatoire incitant à la haine religieuse" qui dépasse clairement la prise de position politique. Il a réclamé une peine de 4 à 6 mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende.

Une cinquantaine de militants du Front national mais aussi une dizaine de sympathisants de la LCR s'étaient rassemblés sans incidents devant le Palais de Justice avant l'ouverture de l'audience.

Le jugement a été mis en délibéré au 21 novembre.

Ouverture lundi à Vienne d'une conférence sur l'islam  13/11/2005

Plusieurs dirigeants musulmans, dont le président irakien Jalal Talabani et son homologue afghan Hamid Karzaï, sont invités à s'exprimer lors d'une conférence sur l'islam qui s'ouvre lundi en Autriche et à donner leur vision de la place de cette religion dans une société mondialisée.

Les sujets d'actualité ne manqueront pas d'alimenter cette réunion de dirigeants politiques, d'universitaires, de chercheurs et de personnalités du monde musulman, dont l'avocate iranienne et prix Nobel de la paix 2003 Shirin Ebadi.

"Cette conférence doit vraiment faire ressortir non seulement les problèmes mais aussi les moyens de vivre ensemble, de coexister et de trouver les bonnes voies en vue d'une compréhension et d'une coexistence mutuelles", a souligné Ralph Scheide, directeur du département Proche-Orient et Afrique au ministère autrichien des Affaires étrangères, hôte de la réunion, dont le pays exercera la présidence tournante de l'Union européenne à partir du 1er janvier.


Paris demande à Tunis 'toute la lumière' sur l'agression d'un journaliste  13/11/2005

Paris a demandé dimanche, dans un communiqué, aux autorités tunisiennes une enquête pour faire "toute la lumière" sur l'agression dont a été victime un journaliste français vendredi à Tunis.

"Nous avons fait savoir aux autorités tunisiennes, à Paris comme à Tunis, que nous comptions sur elles pour faire toute la lumière sur l'agression dont M. Christophe Boltanski, journaliste (au quotidien) Libération, a été victime" dans la soirée de vendredi, affirme le ministère français des Affaires étrangères.

Paris demande également "à être tenu informé du déroulement de cette enquête", ajoute le minstère dans son communiqué.

Le ministère souligne "à cette occasion la nécessité d'assurer la sécurité des représentants de la presse à la veille de l'ouverture du Sommet mondial de la société de l'information".

Christophe Boltanski, venu enquêter sur les droits de l'homme en Tunisie, a été attaqué vendredi soir dans une rue du centre-ville, où il circulait seul, par quatre hommes qui l'ont frappé à coups de pied et de poing et lui ont donné un coup dans le dos avec un objet contondant avant de s'enfuir en lui dérobant son sac contenant notamment ses papiers et des documents professionnels.

Cette agression a suscité l'indignation notamment du Syndicat national des journalistes (SNJ) et de l'organisation française de défense des journalistes Reporters sans frontières (RSF).

"Au vu des circonstances de l'agression, sous le regard passif de policiers tunisiens, nous pensons qu'il faut chercher les agresseurs du côté des services de sécurité tunisiens", a estimé RSF dans un communiqué.

Christophe Boltanski, journaliste à Libération, "a été agressé quelques heures seulement après la publication" dans le quotidien "d'un reportage sur le tabassage du président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), Mokhtar Tifri, le 8 novembre à Tunis", a souligné pour sa part le SNJ dans un communiqué.


Pour Azouz Begag, 'le réponse sécuritaire ne suffit pas'  13/11/2005

Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, estime que les jeunes des banlieues "ont plus besoin d'un ascenseur social que d'un car de CRS".

"En trente ans, la démonstration a été faite: la réponse sécuritaire ne suffit pas. Les jeunes ont plus besoin d'un ascenseur social que d'un car de CRS", déclare-t-il dans un entretien publié par Le Parisien.

Pour autant, Azouz Begag, qui avait dénoncé la "sémantique guerrière" du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, assure que "la polémique, c'est fini".

"Il y a aujourd'hui un consensus national pour sortir de la crise. (...) Rétablir l'ordre est un impératif absolu. On ne tergiverse pas avec cela", souligne-t-il.


Sarkozy exprime sa 'solidarité' au recteur de la Grande mosquée de Lyon  13/11/2005

Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a exprimé dimanche sa "solidarité" à Kamel Kabtane, recteur de la Grande mosquée de Lyon, visée par un cocktail Molotov dans la nuit de samedi à dimanche, déclarant que "tout sera entrepris pour retrouver et punir l'agresseur".

M. Sarkozy "a appris avec émotion et tristesse que la Grande mosquée de Lyon avait été l'objet, dans la nuit de samedi à dimanche, d'un jet de cocktail Molotov. Il a fait part de sa solidarité à M. Kamel Kabtanelors d'un entretien téléphonique en fin de matinée", selon un communiqué du ministère de l'Intérieur.

"Tout sera entrepris pour retrouver et punir l'agresseur", conclut le communiqué.

Un cocktail Molotov a été lancé dans la nuit de samedi à dimanche contre la grande mosquée de Lyon, mais le projectile n'a pas explosé et n'a donc pas provoqué de dégâts, a annoncé auparavant à l'AFP M. Kabtane.

"Les gens qui ont fait ça utilisent le discours incohérent qui présente l'islam comme le responsable de la situation dans les banlieues", a-t-il estimé.

Le recteur a indiqué avoir demandé samedi à la police de faire des patrouilles régulières, car il avait "un mauvais pressentiment après l'attaque de Carpentras".

Vendredi, au beau milieu de la grande prière, deux engins incendiaires artisanaux avaient été lancés contre la mosquée de Carpentras (Vaucluse), causant de légers dégâts à l'extérieur du bâtiment.

Le »Collectif banlieues respects» a réuni 300 manifestants à Paris  12/11/2005

Quelque 300 personnes ont participé vendredi à Paris à un rassemblement »pour la paix», organisé par le collectif banlieues respects, demandant au gouvernement »une écoute forte et sincère» des habitants des quartiers populaires »relégués au rang de citoyens de seconde zone».
Cernés par les médias français et étrangers, les porte-parole du collectif se sont serrés devant le Mur de la Paix du Champ-de-Mars (VIIe) pour délivrer des »messages très simples» tels que »le respect des jeunes par rapport aux forces de police et le respect des forces de police par rapport aux jeunes».

Créé il y a quelques jours, le collectif dit regrouper plus de 150 associations de quartiers en France. Ses porte-parole ont été récemment reçus par le Premier ministre Dominique de Villepin et entendent poursuivre »une démarche de concertation».

»Nous voulons nous intercaler entre la violence urbaine dans les quartiers populaires et la violences institutionnelle des forces de l'ordre et du gouvernement», a déclaré Rachid Nekkaz, qui rejette les »mesures d'exception (état d'urgence, couvre-feu, expulsions d'étrangers en situation régulière)» et attend du gouvernement qu'il trouve »des solutions aux frustrations, au désoeuvrement des jeunes».

»Que les policiers vouvoient les jeunes, ce serait déjà une bonne chose», suggère Hassan Ben M'Barek (Citoyenneté et démocratie), qui a travaillé »quatre ans au conseil général des Hauts-de-Seine» présidé par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. Son contrat de chargé de mission en direction des jeunes des quartiers sensibles, précise-t-il, s'est arrêté récemment, avant les émeutes.

Les mains sur les épaules de sa fille de 10 ans, Djamel Atallah (Droits, devoirs et citoyenneté) se présente »comme un ancien leader de la marche des Beurs de 1983, qui avait rassemblé 100.000 personnes à Paris».

»On ne cassait pas, on demandait une main tendue à la République, elle ne nous avait pas écoutés...», dit ce père de famille sans travail, concluant: »En 1995, j'avais entendu parler de la fracture sociale. En 2005, elle est devenue un fossé!».

Face à la foule, le président du Club Africagora, Dogad Dogui, lance: »Dans nos banlieues, nous avons des talents, des diplômés, des créateurs. Il est grand temps qu'ils soient considérés comme des citoyens à part entière et non pas entièrement à part!»

Dans un communiqué, le collectif avait auparavant estimé que les populations des quartiers étaient certes »considérées comme françaises» mais dans les faits »reléguées au rang de citoyens de seconde zone».

Le collectif avait dû renoncer à la »marche pour la paix» qu'il prévoyait sur les Champs-Elysées. »Nous avons été informés de rumeurs selon lesquelles des jeunes pourraient provoquer des troubles, nous avons décidé en accord avec la préfecture de faire un rassemblement dans un lieu plus neutre», a dit M. Nekkaz. »S'il y a avait eu des troubles, on nous les aurait imputés, on préfère commencer petit», ajoute M. M'Barek.

Un journal affirme que le Maroc a torturé pour la CIA  12/11/2005

Un hebdomadaire marocain affirme que son pays a participé directement au programme de sous-traitance de la torture mis en place par la CIA. Des avions affrétés par l'agence américaine auraient fait au moins dix déplacements au Maroc de 2002 à 2005.

"Le Journal hebdomadaire" cite un ex-agent de la DST marocaine, qui vient de quitter son service, affirmant avoir assisté en janvier 2004 à un transfert de détenus à la base aérienne de Salé, près de Rabat. "On a débarqué quatre hommes menottés, les yeux bandés, et escorté de 8 hommes en civil, vraissemblablement de la CIA" d'un Boeing 737, a-t-il témoigné.

Le magazine cite également une "autre source" qui affirme avoir vu la même chose à l'été 2002. "J'ai vu un dizaine d'hommes vêtus de costards sombres qui parlaient anglais en train d'embarquer six personnes cagoulées et menottées" dans un Boeing 737 blanc, a-t-il ajouté.

Selon "Le Journal hebdomadaire", un Gulfstream V a fait pour sa part au moins dix déplacements au Maroc de décembre 2002 à février 2005. Il affirme que "les suspects étaient interrogés par des agents de la DST réputés pratiquer des interrogatoires très musclés".

Il cite à ce propos le témoignage recueilli par Amnesty en septembre d'un britannique d'origine éthiopienne, soupçonné d'appartenir à al-Qaïda, qui affirme "avoir été détenu et torturé" au Maroc pendant 18 mois, après avoir été arrêté le 10 avril 2002 par la police pakistanaise à Karachi.

Début novembre, le "Washington Post" avait affirmé que la CIA aurait envoyé plus de 100 suspects dans un réseau secret de prisons. Environ 30 prisonniers, considérés comme des figures importantes du terrorisme, sont dans des centres financés et gérés directement par du personnel de la CIA.

Plus de 70 autres suspects, jugés moins importants, ont été confiés à d'autres services de renseignements, notamment en Egypte, en Jordanie, au Maroc et en Afghanistan. Ces "sites noirs" sont sous la responsabilité des pays concernés et sont financés par la CIA.

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