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Appels français à la libération de Jill Carroll  20/01/2006

A l'initiative de Reporters sans frontières (RSF), les représentants de la communauté musulmane et d'anciens otages français ont lancé vendredi un appel à la libération de la journaliste américaine Jill Carroll enlevée en Irak.
Alors que l'ultimatum fixé par les ravisseurs de la journaliste devait expirer vendredi soir, l'organisation a lancé un appel à la mobilisation de la presse, des anciens otages français et des représentants de la communauté musulmane à la Grande Mosquée de Paris. Jill Carroll, qui collaborait notamment pour le magazine américain "Christian Science Monitor", a été enlevée le 7 janvier à Bagdad.
"Que les vies innocentes soient menacées, c'est profondément révoltant", a lancé lors d'une conférence de presse Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée et président du Conseil français du culte musulman (CFCM). "L'Islam n'est pas preneur d'otages. Pour nous, la vie est sacrée, même pour un criminel", a-t-il ajouté.
"Nous demandons sa libération, au nom de notre religion qui prône la tolérance, le dialogue et l'égalité entre les créatures de Dieu", a renchéri en arabe le Mufti de Paris, Djelloul Bouzidi. "Les musulmans de France (...) prient pour que la nouvelle de sa libération leur parvienne dans les plus brefs délais".
Une vidéo a été diffusée mardi sans le son par Al-Jazira. On y voit la journaliste américaine assise devant un fond blanc, en train de parler. La chaîne panarabe a précisé que, dans un message accompagnant cet enregistrement, les ravisseurs donnaient 72 heures aux Etats-Unis pour libérer les femmes prisonnières de l'armée américaine en Irak.
Le secrétaire général de RSF Robert Ménard a répété que la journaliste ne pouvait être tenue "responsable de la politique de son pays". "Elle est américaine, certes, mais elle n'est pas responsable". "On lance un appel aux ravisseurs en disant 'Vous ne pouvez pas mettre à exécution cette menace'. Il n'est pas possible que, ce (vendredi) soir, on apprenne que Jill Carroll a été exécutée", a-t-il plaidé.
Plusieurs ex-otages français, dont Florence Aubenas et Roger Auque, enlevé au Liban en 1988, ont participé à ce rassemblement. "Jill Carroll est une journaliste. Elle est là pour faire son travail", a rappelé la reporter de "Libération". Pour prouver qu'elle travaille dans les médias, elle n'a pas "d'autre preuve que (sa) bonne foi", a-t-elle regretté. "J'espère qu'ils vont la croire comme on m'a cru". AP