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Irak: Dick Cheney qualifie certains démocrates de 'révisionnistes'  21/11/2005

Le vice-président américain a musclé lundi ses attaques contre l'opposition démocrate, qualifiée de "révisionniste" lorsqu'elle critique les fondements de la guerre en Irak, et affirmé qu'un retrait total et immédiat des troupes d'Irak serait une "dangereuse illusion".

Alors que l'ambassadeur américain en Irak, Zalmay Khalilzad, a estimé lundi à Bagdad que la réduction des forces américaines devrait pouvoir commencer en 2006, le vice-président Dick Cheney, à Washington, est resté ferme face aux demandes de retrait des troupes, émises la semaine dernière par un élu influent du Sénat, et par un nombre croissant d'Américains dans les sondages.

Selon lui, un "retrait précipité" d'Irak serait une "victoire pour les terroristes, une invitation à des violences supplémentaires contre les pays libres et un terrible coup porté à la sécurité des Etats-Unis".

"C'est une dangereuse illusion de supposer qu'un retrait du monde civilisé suffirait à satisfaire l'appétit des terroristes et à les conduire à nous laisser tranquilles", a-t-il ajouté.

"Comme le président l'a dit, les terroristes et les Etats terroristes ne rendent pas publiques leurs menaces dans des déclarations formelles" avant de passer à l'acte. Se contenter de répondre à de tels ennemis "seulement après qu'ils aient frappé n'est pas de l'auto-défense, c'est du suicide" a ajouté le vice-président qui s'exprimait devant l'American Enterprise Institute (AEI), à Washington.

Comme la semaine dernière, le vice-président a tiré à boulets rouges sur les élus démocrates au Sénat qui ont dénoncé des "manipulations" du renseignement par le gouvernement avant la guerre, tout en épargnant le sénateur démocrate Jack Murtha, ancien combattant du Vietnam multi-médaillé, qui a réclamé un retrait immédiat et total des troupes, dans un plaidoyer très émouvant.

Sa proposition "ne servirait pas les meilleurs intérêts de la Nation", a dit le vice-président, en saluant M. Murtha, "un homme bon, un Marine et un patriote", qui avait voté pour la guerre.

Ceux qui critiquent le président George W. Bush d'avoir fourvoyé le pays en manipulant les renseignements pour justifier la guerre sont coupables de "révisionnisme sous sa forme la plus corrompue et la plus éhontée", a-t-il accusé, visant notamment le sénateur John Kerry, candidat à la présidentielle contre Bush en 2004.