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Jacques Chirac contre la 'discrimination positive' 22/11/2005
Jacques Chirac invite administrations et entreprises privées à diversifier leurs recrutements en faveur notamment des jeunes des quartiers difficiles, mais il a de nouveau rejeté l'idée de quotas prônée par Nicolas Sarkozy au nom de la "discrimination positive".
Le chef de l'Etat a reçu durant deux heures et demie les partenaires sociaux sur le thème de "la diversité et l'égalité des chances dans l'emploi", dans le cadre d'une série de rencontres destinées à apporter des solutions à la crise des banlieues. "L'objectif était d'encourager les organisations syndicales et professionnelles à négocier, au sens large du terme, sur le problème capital pour notre pays aujourd'hui (...) de la diversité et de l'égalité des chances face à l'emploi", a-t-il souligné à l'issue de la réunion, marquée de l'avis de tous les participants par "un esprit positif". Jacques Chirac impute notamment au "fléau des discriminations" le malaise des jeunes des banlieues. Les partenaires sociaux doivent entamer "avant Noël" des négociations sur les discriminations à l'embauche, a indiqué la présidente du Medef, Laurence Parisot. Le président de la République a souhaité que l'Etat montre l'exemple en s'ouvrant aux jeunes sans qualification et aux parcours atypiques. Ainsi a-t-il confirmé que "20 à 25.000 jeunes" intégreraient dès 2006 la fonction publique territoriale par le biais du "Pacte". Ce "Parcours d'accès aux carrières de la fonction publique territoriale", lancé en juillet par le ministère de la Fonction publique, s'adresse à des jeunes de 16 à 25 ans sans qualification Jacques Chirac a également demandé que soient réexaminés l'ensemble des programmes et concours administratifs de façon "à tenir compte de ceux qui n'ont pas des parcours strictement académiques". Cette nécessaire ouverture n'est en rien une esquisse de "quotas", a-t-il souligné, relevant que les partenaires sociaux s'étaient tous montrés hostiles à un tel système. "Le quota est un système qui a eu pour résultat de montrer du doigt celui qui en bénéficie et d'être difficilement explicable à celui qui en est exclu", a estimé le chef de l'Etat. "A ce titre, c'est un système qui n'est pas du tout conforme aux principes républicains", a-t-il jugé. Pour le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, la discrimination positive est "une formule de logique communautariste, pas de logique républicaine". "L'essentiel, c'est de faire en sorte qu'on ait des engagements des entreprises pour que leurs salariés représentent la diversité des populations dans notre pays", a déclaré François Chérèque. Le secrétaire général de la CFDT estime que la fonction publique "doit être exemplaire" dans ce domaine et "revoir ses modes de recrutement". Point de mesures nouvelles, donc, mais des engagements et une unanimité syndicale et patronale face au malaise social illustré par la flambée de violences dans les cités. "Ce n'est pas le temps des mesures. Ce ne sont pas les instruments qui manquent, c'est la mobilisation", assure-t-on dans l'entourage de Jacques Chirac. "Le modèle français continue à fonctionner de manière très, très impressionnante. Il y a des zones où ça bloque, mais ça ne veut pas dire que ce modèle est en panne", souligne-t-on. Une nouvelle mise au point implicite au ministre de l'Intérieur, qui avait diagnostiqué une faillite du modèle français d'intégration au plus fort de la crise des banlieues. |
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