Connectez-vous S'inscrire

Jacques Chirac défend les voies alternatives vers l'emploi  24/11/2005

Jacques Chirac, qui tente de répondre au malaise des banlieues, a défendu les parcours alternatifs d'accès à l'emploi, "dont la noblesse n'a rien à envier aux parcours académiques".

"Dans le domaine de l'emploi des jeunes les plus faiblement qualifiés, il n'y a pas de fatalité quand on se donne les moyens d'agir", a-t-il affirmé lors d'une visite au centre de formation Veolia Environnement, près de Paris.

Une occasion pour le chef de l'Etat de défendre la décision du gouvernement d'abaisser de 16 à 14 ans l'âge requis pour l'entrée en apprentissage, une des réponses à la crise des banlieues dénoncée notamment par l'opposition de gauche et les syndicats d'enseignants.

"L'apprentissage est une formation à part entière dont la noblesse n'a rien à envier aux parcours académiques", a souligné Jacques Chirac devant plusieurs centaines d'apprentis formés sur le campus de Veolia à Jouy-le-Moutier, dans le Val-d'Oise.

"Les choses commencent à bouger. Nous sommes en train de sortir de cette logique qui a trop longtemps fait de l'apprentissage le dernier recours de notre système de formation", a estimé le président de la République, en présence des ministres Jean-Louis Borloo (Emploi) et Gilles de Robien (Education).

Ouvert en 1994, le centre de formation de Veolia Environnement, entreprise spécialisée dans les domaines de l'eau, de la propreté, du transport et de l'énergie, forme 750 apprentis à ses activités qui se voient proposer un CDI au terme de leur cursus.

Veolia, dirigée par Henri Proglio, un proche de Jacques Chirac, a lancé en septembre une campagne de recrutement de 17.000 salariés d'ici 2007. Au total, 2.450 candidats ont déjà été embauchés.

"PAS TROP FLEMMARD"

Le chef de l'Etat a salué dans cette expérience "exemplaire" un débouché pour "celles et ceux qui viennent des quartiers difficiles et que la société n'a pas aidés comme ils auraient été en droit de l'attendre".

Plus de 23% des jeunes de moins de 25 ans sont aujourd'hui sans emploi en France.

Veolia a signé récemment un partenariat avec le Conseil général de Seine-Saint-Denis, l'un des départements les plus affectés par les violences urbaines de ces dernières semaines.

"Ce métissage social et culturel, dans le respect des différences, est un point essentiel de notre culture d'entreprise", a souligné Henri Proglio, relayant les appels présidentiels en faveur de la lutte contre les discriminations.

A la lumière de cet exemple, Jacques Chirac a exhorté les grandes entreprises françaises à devenir "des acteurs majeurs du combat pour l'emploi", aux côtés du gouvernement, dont "la politique s'inscrit forcément dans la durée".

"Il n'y a pas de baguette magique dans ce domaine, mais il y a un certain nombre de signes encourageants", a-t-il réaffirmé, citant notamment les bons chiffres du commerce extérieur et des créations d'entreprises. "Tout cela nous encourage à redoubler d'efforts".

Il a demandé que l'Etat montre aussi la voie en s'ouvrant plus avant aux jeunes sans qualification, par la voie de l'alternance. Il a souhaité en outre que chaque université, en concertation avec les partenaires sociaux, propose des formations en alternance pour l'accès à tous ses diplômes.

"Tout le monde a son bâton de maréchal dans sa poche. Il faut toujours être optimiste et avoir de l'ambition, pour peu qu'on ait un peu de courage, de tempérament, et qu'on ne soit pas trop flemmard", a lancé Jacques Chirac à contre-courant de la morosité actuelle.

Dans l'assistance, un jeune apprenti a pris le micro pour demander à Henri Proglio si la promesse de CDI qui lui avait été faite serait honorée.