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L'Italie découvre l'urgence de ses banlieues  19/11/2005

Les banlieues et les quartiers difficiles se sont multipliés depuis dix ans dans les grandes villes italiennes et si rien n'est fait pour aider à intégrer leurs habitants, elles exploseront comme en France, avertissent sociologues et responsables d'associations sur le terrain.

Le débat a été lancé de manière brutale dans la péninsule par le chef de l'opposition italienne Romano Prodi, ancien président de la Commission européenne.

«Nous avons les pires banlieues d'Europe. Nos périphéries urbaines sont une tragédie humaine», a-t-il affirmé la semaine dernière, au plus fort des violences en France.

sortie a jeté un froid à gauche, sa famille politique, qui administre la capitale et la plupart des grandes cités italiennes.

Rome et Milan, Bologne et Gênes, Naples et Palerme, des Alpes à la Sicile, la péninsule a développé des quartiers difficiles aux périphéries de ses cités, voire dans leurs centres, près des gares ou dans les zones portuaires, soulignent les sociologues.

Urbanisme inadapté, délinquance, carence de services municipaux, désoeuvrement et illégalité marginalisent ces zones.

«Les périphéries italiennes ne sont pas comparables aux banlieues de Paris, mais si dans un avenir très proche, nous ne parvenons pas à contrôler l'immigration clandestine et à bien gérer les immigrés en situation régulière, nous devrons nous aussi pleurer devant la révolte de nos périphéries», a reconnu le ministre de l'Intérieur Giuseppe Pisanu.

«Les immigrés de la seconde génération en Italie sont encore des enfants ou des pré-adolescents, mais dans cinq ou dix ans, lorsqu'ils seront devenus adultes et que se poseront les problèmes de malaise social et de criminalité, ce que nous voyons ces jours-ci en France pourrait se produire en Italie», avertit le sociologue Marzio Barbagli.

Les immigrés sont près de 2,5 millions, soit 4% de la population, auxquels s'ajoutent un demi million de personnes en situation irrégulière, selon la Caritas. La moitié d'entre-eux sont originaires de pays d'Europe de l'Est et 600.000 d'Afrique et du Maghreb.