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Le maire de Bondy opposé à l'installation d'une école sikhe dans sa commune  29/11/2005

Le maire de Bondy (Seine-Saint-Denis) Gilbert Roger (PS) s'est déclaré "très défavorable" à l'installation d'une école sikhe dans sa commune, ajoutant qu'il espérait que ce projet, dévoilé par Libération dans son édition de mardi, "ne se fera pas".

"Je suis très défavorable à ce projet, d'une part parce qu'il n'y a pas véritablement à Bondy d'attachement d'une telle communauté; d'autre part parce que les porteurs du projet sont passés par des prête-noms habitant Villepinte pour acheter des terrains", a-t-il déclaré à l'AFP, joint au téléphone dans les territoires palestiniens, où il effectue une visite.

Aucune demande de permis de construire n'a été faite pour l'instant, et le maire ne souhaite pas a priori en délivrer un. "Nous avons mis nos avocats sur cette affaire", a-t-il précisé.

La communauté sikhe de Bondy, via l'association cultuelle Gurdwara SachKhand Guru teg Bahadur Ji, projette la construction d'une école et d'un temple sikhs dans la commune. Cette école devrait permettre d'accueillir des élèves sikhs portant le turban, qui ont été exclus de l'école publique au nom de la loi sur la laïcité.

"Des terrains ont été acquis, des engagements financiers de donateurs indiens ont été obtenus, des plans ont été dessinés et un coordinateur du projet, M. Didier Renaud, a été désigné", a affirmé à l'AFP le dirigeant de l'association United Sikh pour la France, Kudrat Singh.

La première pierre du projet a été symboliquement posée en mars 2005, pour "redonner un peu de courage" aux élèves sikhs, a déclaré M. Singh, qui soutient le projet des Bondynois. "Nous devons sauver notre tradition initiatique", a-t-il ajouté.

Mais des membres de la communauté sikhe à Bobigny, la plus importante en France, ne soutiennent pas ce projet.

"Nous souhaitons le maintien des élèves sikhs dans l'école publique. A l'heure d'aujourd'hui, quatre élèves ont été exclus, trois en 2004 et un en 2005, mais 150 élèves sikhs sont aujourd'hui scolarisés, grâce au dialogue noué avec l'Education nationale. Le cas des élèves exclus a été porté devant le Conseil d'Etat, et nous irons jusqu'à la Cour européenne", a déclaré à l'AFP Manprit Singh, un de ses représentants.