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Les femmes immigrées victimes de discriminations, dit un rapport  07/12/2005

Le rapport annuel de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale met l'accent sur les discriminations sociales et professionnelles qui frappent les femmes immigrées ou issues de l'immigration.

Dans son rapport, l'UMP Marie-Jo Zimmermann, présidente de la délégation, affirme "qu'agir pour les femmes de l'immigration est un enjeu fondamental pour leur intégration mais aussi pour l'intégration de l'ensemble des populations immigrées et le maintien de la cohésion sociale".

Au 1er janvier 2004, sur les 4,5 millions d'immigrés en France métropolitaine, 50,3% étaient des femmes, précise le document, selon lequel les femmes immigrées "demeurent victimes de leur 'invisibilité' dans le débat public".

Le rapport souligne les difficultés auxquelles ces femmes doivent faire face, difficultés accrues du fait "de la permanence de cultures traditionnelles oppressives" qui peuvent "parfois aller jusqu'à l'exercice d'une violence inacceptable".

La délégation évoque notamment la polygamie, les mutilations sexuelles et les mariages forcés. Sur ce dernier point, une proposition de loi sera examinée mardi prochain par les députés.

Le rapport souligne également la "double discrimination" à l'embauche dont elles sont victimes "en tant que femmes et en tant qu'immigrées ou filles d'immigrés" et affirme qu'elles connaissent "en outre une insertion professionnelle difficile marquée par la précarité".

L'étude précise que leur taux d'activité est de 57,1% contre 63,1% pour les Françaises, que le taux de chômage est de l'ordre de 20% (11% pour les Françaises), 37% étant des travailleuses à temps partiel contre 31% pour l'ensemble des femmes en France.

Elle ajoute que les femmes immigrées sont 8,8% à être cadres.

Parmi les huit principales professions qu'elles exercent, sept sont des professions non qualifiées.

La délégation présente 40 "recommandations" concernant leur statut juridique, l'amélioration de l'information, la lutte contre la polygamie, contre les mariages forcés, contre le sexisme, notamment dans les cités, et contre les discriminations dans l'entreprise.

Parmi les différentes mesures proposées figurent l'obligation de signer en préfecture un contrat d'accueil et d'intégration, le lancement de campagnes de prévention contre les mutilations sexuelles avec, par exemple, une visite médicale obligatoire des enfants au cours de la dernière année d'école primaire.

Pour lutter contre les mariages forcés, il est proposé de rendre obligatoire l'audition séparée des futurs époux, l'harmonisation de l'âge nubile des filles et des garçons à 18 ans et l'instauration d'un délit de contrainte au mariage.