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Nicolas Sarkozy s'appuie sur la crise des banlieues pour 2007 19/11/2005
Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy estime que les "émeutes urbaines" que la France a connues ces trois dernières semaines valident sa théorie de la "rupture" pour l'élection présidentielle de 2007.
Le président de l'UMP a exposé samedi matin à Paris, devant quelque 1.500 nouveaux adhérents de son parti, son analyse de la crise des banlieues, battant en brèche celle du Premier ministre, Dominique de Villepin, son rival potentiel pour l'élection présidentielle au sein de la majorité. "La première cause du chômage, de la désespérance, de la violence dans les banlieues, ce n'est pas la crise économique, ce ne sont pas les discriminations, ce n'est pas l'échec de l'école", a-t-il déclaré. "La première cause du désespoir dans les quartiers, c'est le trafic de drogue, la loi des bandes, la dictature de la peur et la démission de la République." "Pourquoi croyez-vous que les banlieues se sont embrasées ? Parce que j'ai employé les mots racaille, Karcher ? Mais enfin de qui se moque-t-on ?" a poursuivi Nicolas Sarkozy. "Si j'avais un reproche à me faire, compte tenu d'un certain nombre d'individus qu'on avait en face de nous, c'est que le mot racaille était sans doute un peu faible." "La réalité, c'est que les banlieues se sont embrasées notamment parce nous avons entamé une action de démantèlement des bandes", a-t-il affirmé avant de promettre que les forces de l'ordre n'abandonneraient pas les quartiers sensibles. "Il faut que ces quartiers populaires sachent que la République est de retour." Nicolas Sarkozy, dont la popularité a bondi dans les sondages à la faveur de la crise des banlieues, s'est appuyé sur ces violences urbaines pour relancer sa théorie de la "rupture" pour la présidentielle de 2007. "Les problèmes d'intégration que nous avons vus dans les banlieues ont validé cette analyse : notre système est à bout de souffle", a-t-il dit, avant de préciser : "Devant ce modèle français, que je ne cherche pas à abattre puisqu'il s'est effondré tout seul, il y a ceux qui proposent des rustines et ceux qui proposent la rupture, et par la rupture, de retrouver les idéaux initiaux de notre modèle social "Nous devons changer notre pays profondément, rompre avec un système politique, social, économique, qui, depuis trente ans, a produit surtout du chômage, de la dette et de l'immobilisme. C'est pour cela que je demande la rupture", a-t-il ajouté. "Tout au long de ces trois semaines, j'ai pu tenir parce que je me suis senti soutenu par des millions de gens comme vous (...) Jamais je n'ai senti un décalage aussi profond entre le pays virtuel, tel qu'il est décrit à longueur d'articles, et le pays réel (...) J'ai voulu m'appuyer sur le pays réel qui a parfaitement compris que nous étions à une minute de vérité." Si "ce qui se joue dans nos quartiers est absolument déterminant pour notre pays", a estimé Nicolas Sarkozy, "ces quartiers ne sont pas les seuls à souffrir" et "une grande majorité de la population française souffre". Dressant une nouvelle fois le procès des trente dernières années de gestion politique, y compris les dix dernières, pendant lesquelles le président Jacques Chirac était à l'Elysée, le président de l'UMP a cité en exemple le général de Gaulle, dont se réclame aussi Dominique de Villepin, pour prôner la rupture. "Regardez le général de Gaulle en 1945 et 1958. Il a tout changé : changé les institutions, changé la politique économique, changé la protection sociale, changé la fonction publique, changé la monnaie, changé la politique étrangère et de défense, changé la politique coloniale, changé la fiscalité, changé la politique culturelle", a-t-il lancé. Nicolas Sarkozy a réaffirmé son objectif du "plein emploi", sa volonté d'instaurer "la reconnaissance du mérite" et de relancer l'ascenseur social, par le biais notamment de la discrimination positive, à propos de laquelle il est cependant d'accord avec Dominique de Villepin pour repousser la notion de "quotas ethniques". L'UMP organise ce week-end "48 heures pour un mouvement populaire", sorte de "contre-congrès" médiatique pour répondre au congrès du Parti socialiste au Mans. Devant les nouveaux adhérents de l'UMP, Nicolas Sarkozy a fustigé "le débat nombriliste" des socialistes français. |
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