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Nicolas Sarkozy veut lutter contre la menace terroriste  17/11/2005

Nicolas Sarkozy déclare vouloir lutter contre la menace intérieure d'attentats islamistes en traitant notamment "le repli communautaire, les difficultés d'intégration et les dérives religieuses".

"La menace qui pèse sur nous provient de mouvements ou de groupes implantés à l'étranger. Les déclarations de l'émir du Groupe salafiste pour la prédication et le combat en sont la triste illustration. Mais il ne faut pas se cacher qu'elle provient aussi de personnes qui vivent chez nous", a déclaré le ministre de l'Intérieur.

Ces personnes, a-t-il dit lors d'une conférence sur "les Français face au terrorisme", à Paris, sont "recrutées par les structures salafistes, formées dans les écoles du Proche ou du Moyen-Orient et, lors de leur retour dans notre pays, constituent des sources de danger".

"On ne peut envisager de véritable prévention des attentats sans échanges d'informations ni a fortiori de recherche et d'arrestation des terroristes ou de ceux qui les soutiennent sans actions communes des Etats concernés", a-t-il ajouté.

"Nous ne pouvons pas non plus faire l'économie d'une réflexion et d'une action vigoureuse vers l'intérieur. Le repli communautaire, les difficultés d'intégration, les dérives religieuses sont autant de questions à traiter", a insisté le ministre de l'Intérieur.

Même si la lutte contre le terrorisme suppose "une stratégie globale", la "priorité opérationnelle immédiate demeure la neutralisation administrative et judiciaire des réseaux et activistes islamistes", a expliqué Nicolas Sarkozy.

"Sur le plan judiciaire, depuis le début de l'année 2002, plus de 367 personnes ont été interpellées et près de 100 ont été mises en examen et écrouées", a-t-il précisé.

"Nous avons aussi utilisé notre arsenal administratif. Depuis 2002, près de 50 personnes ont ainsi fait l'objet de mesures d'éloignement forcé, dont une dizaine d'imams ayant fait l'apologie du terrorisme ou de la haine", a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Intérieur a rappelé que l'arsenal serait "complété par les dispositions du projet de loi antiterroriste" qui sera présenté "au Parlement dans les jours qui viennent".

Il permettra "de développer nos capacités de surveillance, d'améliorer nos dispositifs de connaissance de contrôle des déplacements internationaux, de faciliter l'accès aux données de connexion à titre préventif, de geler les avoirs financiers qui servent le terrorisme", a-t-il souligné.

Pour Nicolas Sarkozy, "l'évolution de la menace nous oblige à consolider notre dispositif, à l'adapter aux nouvelles exigences". "Il nous faut de nouveau préparer nos forces, savoir envisager le pire pour mieux nous protéger".

Le ministre de l'Intérieur a aussi évoqué la "bataille des idées" qui doit être menée "sur le long terme" contre le terrorisme.

"A ce titre, nous devons repenser notre communication. Elle ne peut se contenter d'avoir comme unique objectif le concours actif de la population à la détection de ce qui paraît suspect. Elle doit aussi intégrer un message clair non seulement sur l'horreur des actes terroristes, mais aussi sur la façon dont les terroristes détournent les causes qu'ils prétendent servir", a-t-il dit.

"Notre réflexion doit porter sur la communication en temps de crise. Il nous faut anticiper en éclairant la population, il nous faut préparer la gestion de l'événement", a souligné le ministre de l'Intérieur, qui a rappelé que le Livre blanc sur le terrorisme serait présenté aux Français début 2006.