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Plus de 60 morts dans deux attentats contre des mosquées en Irak  18/11/2005

Deux kamikazes se sont fait exploser à l'heure de la prière hebdomadaire dans deux mosquées chiites du nord-est de l'Irak, faisant au moins une soixantaine de morts, tandis qu'un double attentat à la voiture piégée faisait six tués à Bagdad.

D'après un responsable du conseil régional de la province de Diyala, le bilan du double attentat suicide survenu dans la ville de Khanakine, pourrait dépasser la centaine de morts.

Ibrahim Ahmed Badjalane a jugé que de nombreux cadavres étaient probablement ensevelis sous les décombres des deux édifices, entièrement soufflés par les explosions.

"Je pense qu'il y a plus de 100 morts", a-t-il déclaré à Reuters, précisant que les mosquées étaient des bâtiments vétustes.

Une troisième explosion a retenti vendredi matin près d'une banque de Khanakine.

Au total, ces trois attentats ont fait au moins 62 morts et 95 blessés, a déclaré un porte-parole du ministère de l'Intérieur, insistant sur le caractère provisoire de ce bilan.

D'après la police, les kamikazes sont entrés dans les mosquées avec des ceintures d'explosifs et se sont fait sauter alors que les édifices étaient remplis de fidèles.

Kamaran Ahmed, le directeur de l'hôpital local, a raconté que la trentaine de corps qu'il avait reçus était tellement mutilés qu'il était impossible de les identifier.

Khanakine, habitée par des communautés chiites et kurdes, est située au nord-est de Bagdad, près de la frontière avec l'Iran.

Peu après les attentats, les milices kurdes se sont déployées dans la ville pour ramener le calme. Les blessés ont été transférés vers des hôpitaux de Soulaïmaniah, cité kurde du nord-est de l'Irak.

UN HÔTEL VISÉ À BAGDAD

Khanakine avait jusqu'à présent été relativement épargnée par les violences qui ensanglantent l'Irak depuis le renversement de Saddam Hussein par l'armée américaine en avril 2003.

Mais ces attentats, parmi les plus meurtriers ayant frappé l'Irak, risque d'attiser un peu plus les tensions religieuses à un mois des élections législatives du 15 décembre.

Des rebelles sunnites tentent de déclencher une guerre confessionnelle en multipliant les attaques contre la majorité chiite du pays, y compris dans des lieux de culte.

Le 2 novembre dernier, au moins 29 personnes avaient été tuées dans un attentat contre une mosquée chiite de Moussayyib, au sud de Bagdad.

Dans le centre de la capitale, deux attentats suicides à la voiture piégée ont fait au moins six morts, dont deux enfants, et une quarantaine de blessés vendredi, a déclaré la police.

D'après un journaliste de Reuters qui se trouvait à proximité, deux voitures piégées ont explosé près de l'hôtel Hamra, fréquenté par des ressortissants étrangers.

Selon l'armée américaine, l'hôtel était la cible des activistes mais ces derniers n'ont pu pénétrer dans l'enceinte du bâtiment et les voitures ont explosé à proximité d'un bloc d'appartements voisin.

L'immeuble et une vingtaine de véhicules ont été détruits. Des dizaines de pompiers et de soldats recherchaient d'éventuels survivants prisonniers des décombres.

On ne fait état d'aucune victime étrangère. D'après des images tournées par des caméras de vidéosurveillance, les deux déflagrations ont été séparées d'une vingtaine de secondes à peine.

C'est la deuxième fois en quelques semaines que des hôtels réputés de Bagdad sont la cible d'attaques. Le Sheraton et le Palestine avaient été frappés fin octobre.

Le lieu du double attentat de vendredi est également situé à proximité du bunker du ministère de l'Intérieur, où plus de 170 prisonniers apparemment victimes de sévices ont été découverts dimanche par des soldats américains.

Trois heures après ces déflagrations, des soldats américains ont fait exploser une voiture suspecte dans le même secteur.