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Un mort lors de la troisième phase des législatives égyptiennes  01/12/2005

Une personne a été tuée jeudi lors d'affrontement entre des électeurs et la police anti-émeutes, lors de la troisième et dernière phase des législatives égyptiennes, déjà entachées par de nombreuses violences et accusations de fraude.

Sous la pression des Etats-Unis, qui l'ont invité à engager des réformes démocratiques, le gouvernement du président Hosni Moubarak avait accordé aux Frères musulmans une plus grande liberté pour faire campagne. Mais après la percée surprise du mouvement islamique, les interventions de la police se sont intensifiées.

Jeudi, les forces de l'ordre filtraient l'entrée de nombreux bureaux de vote dans les bastions du mouvement et de l'opposition. A Balteem, quartier de Kafr el-Cheikh, des partisans du candidat nassérite Hamdeen Sabahi ont commencé à bousculer et pousser des policiers bloquant l'accès du bureau de vote. Après avoir usé de matraques et de gaz lacrymogènes, les policiers ont fini par tirer dans la foule, tuant un pêcheur, Gomaa el-Zeftawi, et blessant 60 autres personnes, selon Mohammed el-Ashqar, membre de la campagne du candidat de l'opposition.

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur Ibrahim Hamad a confirmé ce décès, le deuxième depuis le début des législatives le 9 novembre dernier. Quelques minutes plus tôt, il avait diffusé un communiqué assurant que le scrutin s'était déroulé "de manière calme et pacifique".

Plus de dix millions d'électeurs étaient appelés aux urnes jeudi pour pourvoir les 136 derniers sièges en jeu sur 454. Un second tour sera organisé mercredi en cas de ballotage.

Lors des deux premières phases du scrutin, les Frères musulmans ont remporté 76 sièges, contre 15 dans l'assemblée sortante. Le Parti national démocrate (PND), parti au pouvoir du président Hosni Moubarak, en a gagné 201 et les candidats indépendants ou dans l'opposition 25. Les résultats ont été annulés pour six sièges et dix sont pourvus par le raJis.

Les Frères musulmans, qui ont fait campagne sous le slogan "l'Islam est la solution", ont été interdits en 1954, mais le mouvement est toléré depuis. Leurs candidats se présentent sous l'étiquette d'indépendants, mais leur affiliation est connue des électeurs.