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Un porte-parole du Pentagone confirme l'usage de phosphore blanc à Falloujah  15/11/2005

L'armée américaine a utilisé du phosphore blanc lors des opérations contre la ville irakienne de Falloujah fin 2004, a confirmé un porte-parole du Pentagone interrogé mardi par la BBC.

"Nous l'avons utilisé comme arme incendiaire contre des combattants ennemis", a déclaré le lieutenant-colonel Barry Venable en réponse à une question.

La chaîne d'information italienne RaiNews 24 affirmait le 8 novembre, dans un reportage, que les forces américaines avaient utilisé le phosphore blanc à Falloujah en novembre 2004. Selon la Rai, cet agent provoquant des brûlures mortelles aurait servi contre des civils, parmi d'autres armes chimiques.

"Le phosphore blanc est une arme conventionnelle. Ce n'est pas une arme chimique", a répliqué mardi le porte-parole américain: "Il n'est pas illégal".

"Nous l'utilisons en priorité comme un agent obscurcissant, pour des écrans de fumée ou pour illuminer des cibles", a-t-il précisé. "C'est toutefois une arme incendiaire qui peut être utilisée contre des combattants ennemis".

Le lieutenant-colonel Venable a expliqué à la BBC la technique d'emploi du phosphore blanc mise en oeuvre à Falloujah.

"Quand vous avez des forces ennemies à couvert, que votre artillerie à explosifs puissants n'a pas d'impact et que vous voulez les sortir de ces positions", a-t-il dit, "l'une des techniques est de tirer du phosphore blanc dans la position. Les effets combinés du feu et de la fumée, et dans certains cas la terreur causée par l'explosion, les feront sortir des trous, de façon à ce que vous puissiez les tuer avec des explosifs puissants".

"Les forces américaines n'utilisent pas de napalm ni de phosphore blanc comme une arme", avait nié Robert Tuttle, l'ambassadeur américain en Grande-Bretagne, dans une lettre mardi au quotidien britannique The Independent.

Le reportage de RaiNews était fondé sur le témoignage d'un ancien combattant américain déclarant avoir "vu les corps brûlés de femmes et d'enfants". Il donnait également la parole à des civils de Falloujah décrivant "une pluie de feu sur la ville" et des personnes mortellement brûlées".