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A Bagdad comme au Vietnam

Rédigé par Ammar B. | Lundi 3 Novembre 2003 à 00:00

           

Hier dimanche, un missile sol-air irakien a abattu un hélicoptère de transport de type Chinooks, près de Falloujah, 50 km au nord de Bagdad. L’appareil d’une capacité de cinquante passagers servait au transport des soldats américains en congés. 16 soldats ont été tués et 20 autres blessés, selon le Pentagone. Cette attaque est la plus meurtrière depuis la chute du régime baasiste le 9 avril. Elle porte à trois le nombre d’hélicoptères américains abattus en Irak depuis le mois de mai.



Hier dimanche, un missile sol-air irakien a abattu un hélicoptère de transport de type Chinooks, près de Falloujah, 50 km au nord de Bagdad. L’appareil d’une capacité de cinquante passagers servait au transport des soldats américains en congés. 16 soldats ont été tués et 20 autres blessés, selon le Pentagone. Cette attaque est la plus meurtrière depuis la chute du régime baasiste le 9 avril. Elle porte à trois le nombre d’hélicoptères américains abattus en Irak depuis le mois de mai.

Une journée de résistance anti-Coalition
Avant sa chute, l’armée de Saddam Hussein disposait de stocks importants de missiles sol-air de type Sam-5. Ces engins hautement destructifs sont désormais échangés au marché noir depuis la chute du régime. Des spots et des tracts publicitaires de la Coalition proposent 500 dollars contre la restitution d’un lance-missiles.

La Coalition a évoqué trois autres attaques intervenues ce même dimanche. Une bombe artisanale a tué un soldat dans au volant de son véhicule sur la route de Bagdad tandis qu’une autre bombe du même genre a tué deux civils à Falloujah. Mais aucun détail n’a été fourni sur la quatrième attaque intervenue sur un marché à l’ouest de Bagdad.

L’Administrateur civil en Irak, Paul Bremer, a reconnu qu’il y avait une évolution dans les performances des armes artisanales utilisées par les Irakiens avec l’apparition de bombes à retardement. Selon M. Bremer, l’attaque de l’hélicoptère signe une phase nouvelle dans le conflit. Commentant l’événement, Donald Rumsfeld, Secrétaire à la Défense a déclaré que ' dans une guerre longue et difficile, il y a forcément des jours tragiques comme cette semaine '. Puis il a ajouté : ' Mais ils sont nécessaires. Ils font partie de la guerre qui est difficile et compliquée'

Un mystérieux tract distribué à Bagdad avait annoncé un week-end ' chaud '. Ce tract avait décrété ' une journée de résistance ' à la présence étrangère en Irak. Les soldats de la Coalition étaient donc en alerte.

Le spectre du Vietnam
Une semaine avant cette attaque, le secrétaire adjoint à la Défense, l’Américain Paul Wolfowitz avait échappé de justesse à une attaque contre l’hôtel Al-Rachid où il résidait. Quatre attaques coordonnées contre les positions considérées américaines avaient secoué la capitale irakienne tuant 35 personnes et en blessant 224. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait été visé. En réaction, le Comité a quasiment quitté Bagdad. Tout le personnel expatrié a été évacué. Les autres organisations non gouvernementales sur place ont suivi le CICR.

Les opérations irakiennes se sont multipliées cette semaine: un train de fournitures de l’armée a été déraillé et pillé. Un gazoduc a été saboté. Pour la première fois, des chars américains ont pris position devant l’université de Bagdad. Une situation que Ricardo Sanchez, le plus haut gradé américain en Irak, a tenté de minimiser en qualifiant ces attaques d’une ' flambée de violence insignifiante du point de vue stratégique et opérationnel '.

Face à cette situation, le moral des troupes américaines est au plus bas. Les longues files et les longues heures d’attente des jeunes soldats américains devant les rares cabines téléphoniques accessibles, les initiatives des familles des soldats à travers les Etats-Unis, font que certains observateurs évoquent le spectre d’un Vietnam pour G.W. Bush. L’on comprend que, sur le site de l’hélicoptère abattu ce dimanche, l’armée américaine arrivée à grands renforts d’hélicoptères ait confisqué les négatifs des reporteurs qui s’étaient trop approchés de la scène. Comme au Vietnam, il suffirait de quelques images pour retourner une opinion américaine à un an des prochaines élections présidentielles.

Disparu depuis six mois, Saddam Hussein reste introuvable.





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