Se sentent-ils montrés du doigt, les musulmans marseillais ? La plus grande communauté de France (200 000 personnes sur une population de 800 000, soit un habitant sur quatre) n’a en tout cas pas perdu sa tchatche légendaire. Les "cacous" ont même inventé un mot pour celles qui portent le voile intégral, devenues des "Batman" dans le français imagé qu’on parle sur les quais du Vieux-Port.
Combien sont-elles, au fait, ces « Batman » qui vont toutes de noir vêtues sous le soleil provençal ? "Le phénomène de la burqa est encore plus circonscrit à Marseille qu’ailleurs. Il ne concerne que deux mosquées salafistes. Sur la soixantaine de lieux de culte que compte la ville, c’est peu", estime Vincent Geisser, sociologue à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman.
"A Marseille, la communauté est tellement importante qu’on n’a pas de problème de stigmatisation. On n’en avait pas avant les débats sur le port de la burqa, on n’en aura pas non plus après", assure Yassine Bourourou, 29 ans, gérant d’un snack halal proche de la Canebière, l’hyper-centre marseillais. Un coup d’oeil aux deux tablées en terrasse raconte mieux qu’un long discours la mosaïque marseillaise : des filles voilées, d’autres en mini-jupe, dévorant côte à côte leurs merguez frites. Tout est dit. Yassine poursuit : "Ma soeur a 19 ans et vient de se voiler. Elle n’a pas de problème spécifique, elle dit avoir trouvé la foi. Moi, je ne suis ni barbu ni même pratiquant. Je ne vais quand même pas interdire à ma soeur de se voiler. La seule chose que j’ai envie de défendre, c’est la liberté de chacun. Pour moi, c’est ça, la laïcité."
Combien sont-elles, au fait, ces « Batman » qui vont toutes de noir vêtues sous le soleil provençal ? "Le phénomène de la burqa est encore plus circonscrit à Marseille qu’ailleurs. Il ne concerne que deux mosquées salafistes. Sur la soixantaine de lieux de culte que compte la ville, c’est peu", estime Vincent Geisser, sociologue à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman.
"A Marseille, la communauté est tellement importante qu’on n’a pas de problème de stigmatisation. On n’en avait pas avant les débats sur le port de la burqa, on n’en aura pas non plus après", assure Yassine Bourourou, 29 ans, gérant d’un snack halal proche de la Canebière, l’hyper-centre marseillais. Un coup d’oeil aux deux tablées en terrasse raconte mieux qu’un long discours la mosaïque marseillaise : des filles voilées, d’autres en mini-jupe, dévorant côte à côte leurs merguez frites. Tout est dit. Yassine poursuit : "Ma soeur a 19 ans et vient de se voiler. Elle n’a pas de problème spécifique, elle dit avoir trouvé la foi. Moi, je ne suis ni barbu ni même pratiquant. Je ne vais quand même pas interdire à ma soeur de se voiler. La seule chose que j’ai envie de défendre, c’est la liberté de chacun. Pour moi, c’est ça, la laïcité."
"Le voile intégral, c’est comme les satanistes, ça fait peur"
A deux pas, la prière vient de s’achever à la mosquée de la rue Francis-de-Pressensé (1er arrondissement). Sujet du prêche ? "Le mensonge, rien à voir avec le voile intégral. Le sujet intéresse tellement peu les Marseillais que l’imam n’en parle même pas, vous voyez !", tacle gentiment Hakim Djoulah, 36 ans, l’un des fidèles qui sort de la salle de prière. "C’est dommage que ce type de sujet fasse la une alors qu’il y a tant d’autres problèmes. Le chômage, la pauvreté, les difficultés de logement, tout particulièrement à Marseille." Educateur dans le quartier du Panier, Hakim relativise : "Le voile intégral, c’est comme les satanistes. Ça fait peur. Mais le gouvernement n’a pas légiféré sur les satanistes, alors pourquoi le fait-il sur le voile intégral, qui concerne encore moins de personnes ?" Lire suite de l'article
Auteure : Guylaine Idoux - 25/04/2010
Source : Journal du dimanche
Auteure : Guylaine Idoux - 25/04/2010
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