C’est chose faite. L’élection des 249 députés de l’asssemblée nationale afghane (Wolesi Jirga) ainsi que les 420 sièges des 34 conseils provinciaux du pays, est bel est bien terminée. Au grand soulagement des officiels afghans et de la communauté internationale, dont l’investissement aura été à la mesure de l’évènement : colossal.
Près de 5000 observateurs indépendants, dont cinq cent internationaux, ont chapeauté l’élection. Un chiffre auquel doit s’ajouter celui des 78 000 agents des 5800 candidats, tous accrédités par le comité électoral conjoint, désigné par l’ONU. Mais c’est encore peu de chose en comparaison du déploiement sécuritaire déployé le jour du vote : 55 000 policiers et 58 500 soldats, dont 28 000 afghans.
Un dispositif qui n’aura malheureusement pas empêché l’assassinat d’une quinzaine de personnes, entre samedi soir et dimanche. Parmi les morts, un militaire des forces spéciales françaises, victime d’une bombe artisanale. Un bilan lourd auquel il faudra ajouter sept candidats, quatre agents électoraux et près d’une centaine de policiers, tous tués dans le cadre de l’organisation électorale.
Néanmoins, malgré les risques réels d’attentats dans les bureaux de vote, les afghans n’ont pas désavoué les urnes. Même si le taux de participation est inférieur à celui prévu. Sur les 12,5 millions d’électeurs (41,6 % de femmes), environ 50 % auront fait le déplacement sur les 76 % annoncés, d’après les estimations de Shahir Zahine, directeur général du groupe de médias afghans Kilid, citées par l’AFP. Un chiffre moindre que celui de l’élection présidentielle de l’an dernier.
Outre la violence pandémique, particulière dans les régions pachtounes du Sud, Sud-Est et de l’Est, toutes infiltrées par les talibans, d’autres facteurs expliquent cette baisse conséquente de la participation. Entre autre, la complexité des bulletins de vote regroupant des centaines de noms, étalés sur plusieurs grandes pages. Un obstacle de taille pour une population analphabète à 70 % et qui ignore largement le rôle et l’importance des institutions politiques. A tel point que des observateurs de l’OSCE (organisation pour la sécurité et la coopération en europe) postés à Kandahar, pronostiquent une fourchette de 20 % de candidats élus de “manière aléatoire”.
Près de 5000 observateurs indépendants, dont cinq cent internationaux, ont chapeauté l’élection. Un chiffre auquel doit s’ajouter celui des 78 000 agents des 5800 candidats, tous accrédités par le comité électoral conjoint, désigné par l’ONU. Mais c’est encore peu de chose en comparaison du déploiement sécuritaire déployé le jour du vote : 55 000 policiers et 58 500 soldats, dont 28 000 afghans.
Un dispositif qui n’aura malheureusement pas empêché l’assassinat d’une quinzaine de personnes, entre samedi soir et dimanche. Parmi les morts, un militaire des forces spéciales françaises, victime d’une bombe artisanale. Un bilan lourd auquel il faudra ajouter sept candidats, quatre agents électoraux et près d’une centaine de policiers, tous tués dans le cadre de l’organisation électorale.
Néanmoins, malgré les risques réels d’attentats dans les bureaux de vote, les afghans n’ont pas désavoué les urnes. Même si le taux de participation est inférieur à celui prévu. Sur les 12,5 millions d’électeurs (41,6 % de femmes), environ 50 % auront fait le déplacement sur les 76 % annoncés, d’après les estimations de Shahir Zahine, directeur général du groupe de médias afghans Kilid, citées par l’AFP. Un chiffre moindre que celui de l’élection présidentielle de l’an dernier.
Outre la violence pandémique, particulière dans les régions pachtounes du Sud, Sud-Est et de l’Est, toutes infiltrées par les talibans, d’autres facteurs expliquent cette baisse conséquente de la participation. Entre autre, la complexité des bulletins de vote regroupant des centaines de noms, étalés sur plusieurs grandes pages. Un obstacle de taille pour une population analphabète à 70 % et qui ignore largement le rôle et l’importance des institutions politiques. A tel point que des observateurs de l’OSCE (organisation pour la sécurité et la coopération en europe) postés à Kandahar, pronostiquent une fourchette de 20 % de candidats élus de “manière aléatoire”.
Les enjeux d’un scrutin
Pourtant, au-delà des incertitudes soulevées par ce vote, les attentes sont grandes.
L’afghanistan, qui sort de plusieurs décennies de guerres, est un pays exsangue et rongé par les divisions ethniques. Un pays qui a profondément besoin d’un éxecutif, tout à la fois fort dans son application des lois, et représentatif de la diversité nationale.
Si les instances internationales reconnaisssent des avancées manifestes (représentation politique
des femmes qui se voient attribuées d’office un quart des sièges de la Wolesi Jirga et un tiers des conseils provinciaux; expression démocratique du peuple afghan, dans son ensemble), elles n’effacent pas les inquiétudes. Celle de voir, par exemple, les seigneurs de la guerre et autres moudjahidins, se refaire une virginité politique en accédant au Parlement. La plupart des chefs tribaux, indépendants et contrôlant de nombreuses provinces afghanes, sont accusés de se payer généreusement leur élection, grâce aux revenus de la drogue. N’oublions pas que l’Afghanistan est le premier fournisseur d’opium au monde et que 60 % de son PIB en dépend.
Il faut dire également que le président Hamid Karzaï, qui n’a pas de formation politique, n’a pas permis aux partis de présenter des candidatures officielles. Conséquence : une floraison de candidats indépendants, dont les seules différences lisibles ont été les appartenances éthniques (Pachtoune, ouzbek, tadjik, azara).
Une stratégie qui a permis au président afghan de neutraliser la principale et redoutable force d’opposition dans ce pays, l’Alliance du Nord (organisation tadjike fondée par le commandant Massoud). Mais qui risque, à terme, de le discréditer, tant les seigneurs de la guerre sont devenus impopulaires chez les afghans.
C’est précisément le pari des communistes, la plus vieille organisation politique du pays, peut être la plus influente. Dans la conjoncture électorale actuelle, les “rouges” font office de parti centriste, partagée entre les partisans de Karzaï et d’une collaboration avec les américains, face aux fondamentalistes, voix des moudjahidins, sinon des talibans. Ils espèrent ainsi récolter les dividendes électorales des mécontents de tout bords. Une stratégie qui, si elle s’avérait payante, leur offrirait une vingtaine de sièges à l’Assemblée parlementaire.
Point culminant d’un processus électoral débuté à la conférence de Bonn (décembre 2001), poursuivit par l’élection d’Hamid Karzaï (13juin 2002) et l’adoption d’une Constitution, (4 janvier 2004), ces élections législatives, dont les résultats seront connus dans un mois, sont loin d’être un aboutissement. Elles constituent les premières étapes d’une transition politique, culturelle et sociale, qui s’annonce difficile, au regard des nombreuses fractures tribales et historiques qui jalonnent ce pays. Mais qui, achevée, ne manquera pas de changer la face du monde.
L’afghanistan, qui sort de plusieurs décennies de guerres, est un pays exsangue et rongé par les divisions ethniques. Un pays qui a profondément besoin d’un éxecutif, tout à la fois fort dans son application des lois, et représentatif de la diversité nationale.
Si les instances internationales reconnaisssent des avancées manifestes (représentation politique
des femmes qui se voient attribuées d’office un quart des sièges de la Wolesi Jirga et un tiers des conseils provinciaux; expression démocratique du peuple afghan, dans son ensemble), elles n’effacent pas les inquiétudes. Celle de voir, par exemple, les seigneurs de la guerre et autres moudjahidins, se refaire une virginité politique en accédant au Parlement. La plupart des chefs tribaux, indépendants et contrôlant de nombreuses provinces afghanes, sont accusés de se payer généreusement leur élection, grâce aux revenus de la drogue. N’oublions pas que l’Afghanistan est le premier fournisseur d’opium au monde et que 60 % de son PIB en dépend.
Il faut dire également que le président Hamid Karzaï, qui n’a pas de formation politique, n’a pas permis aux partis de présenter des candidatures officielles. Conséquence : une floraison de candidats indépendants, dont les seules différences lisibles ont été les appartenances éthniques (Pachtoune, ouzbek, tadjik, azara).
Une stratégie qui a permis au président afghan de neutraliser la principale et redoutable force d’opposition dans ce pays, l’Alliance du Nord (organisation tadjike fondée par le commandant Massoud). Mais qui risque, à terme, de le discréditer, tant les seigneurs de la guerre sont devenus impopulaires chez les afghans.
C’est précisément le pari des communistes, la plus vieille organisation politique du pays, peut être la plus influente. Dans la conjoncture électorale actuelle, les “rouges” font office de parti centriste, partagée entre les partisans de Karzaï et d’une collaboration avec les américains, face aux fondamentalistes, voix des moudjahidins, sinon des talibans. Ils espèrent ainsi récolter les dividendes électorales des mécontents de tout bords. Une stratégie qui, si elle s’avérait payante, leur offrirait une vingtaine de sièges à l’Assemblée parlementaire.
Point culminant d’un processus électoral débuté à la conférence de Bonn (décembre 2001), poursuivit par l’élection d’Hamid Karzaï (13juin 2002) et l’adoption d’une Constitution, (4 janvier 2004), ces élections législatives, dont les résultats seront connus dans un mois, sont loin d’être un aboutissement. Elles constituent les premières étapes d’une transition politique, culturelle et sociale, qui s’annonce difficile, au regard des nombreuses fractures tribales et historiques qui jalonnent ce pays. Mais qui, achevée, ne manquera pas de changer la face du monde.