On imagine aisément tous ces étudiants en examen avec leur bouteille d’eau ou leurs chocolats posés sur un coin de table, pour les petites pauses réconfortantes entre deux copies noircies… En cette dernière ligne droite des révisions du bac, les jeunes musulmans se préparent également à affronter 18 heures de jeûne par jour.
Rajâa, 19 ans, en terminale STMG au lycée La Hotoie, à Amiens (Picardie), ne stresse pas tant que cela depuis qu’elle a décidé de « s’entraîner » avant le mois de Ramadan. Un petit échauffement en somme au milieu des révisions. « Avec mon frère, qui passe le bac la même année que moi, et des amis, on s’est dit qu’il fallait jeûner avant pour préparer notre corps » et ainsi ne pas subir la fatigue des premiers jours liée au changement de rythme. C’est avant tout une méthode pour se rassurer, avoue la jeune Picarde, car c'est bien la fatigue qu'elle redoute le plus.
Pour cela, elle est preneuse de tout conseil pour garder la forme : « Par exemple, je compte beaucoup boire, surtout du lait et éviter les sodas… Car le lait retire la soif et on fait le plein de vitamines, surtout le matin à l’aube ! » En classe, avec ses camarades jeûneurs, elle tente même d'en parler avec certains professeurs. « On n’en parle pas avec tous nos profs, sauf l’un d'eux avec lequel on s'entend bien. Mais il nous déconseille de jeûner. Ils nous dit qu’il faut être le plus en forme possible et qu'on peut rattraper ensuite… Mais je pense que peu de personnes vont l’écouter », poursuit Rajâa.
Rajâa, 19 ans, en terminale STMG au lycée La Hotoie, à Amiens (Picardie), ne stresse pas tant que cela depuis qu’elle a décidé de « s’entraîner » avant le mois de Ramadan. Un petit échauffement en somme au milieu des révisions. « Avec mon frère, qui passe le bac la même année que moi, et des amis, on s’est dit qu’il fallait jeûner avant pour préparer notre corps » et ainsi ne pas subir la fatigue des premiers jours liée au changement de rythme. C’est avant tout une méthode pour se rassurer, avoue la jeune Picarde, car c'est bien la fatigue qu'elle redoute le plus.
Pour cela, elle est preneuse de tout conseil pour garder la forme : « Par exemple, je compte beaucoup boire, surtout du lait et éviter les sodas… Car le lait retire la soif et on fait le plein de vitamines, surtout le matin à l’aube ! » En classe, avec ses camarades jeûneurs, elle tente même d'en parler avec certains professeurs. « On n’en parle pas avec tous nos profs, sauf l’un d'eux avec lequel on s'entend bien. Mais il nous déconseille de jeûner. Ils nous dit qu’il faut être le plus en forme possible et qu'on peut rattraper ensuite… Mais je pense que peu de personnes vont l’écouter », poursuit Rajâa.
Le jeûne, une épreuve « faisable »
De son côté, Hayder, professeur d’histoire au lycée du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), est également interpellé par ses élèves, lui qui est de confession musulmane. « Je suis très clair avec eux, je leur dis que passer le bac en jeûnant est amplement faisable. Il faut qu’ils pensent aux maçons qui travaillent dehors au soleil toute la journée par exemple. Eux seront simplement assis quelques heures devant une feuille, avec éventuellement de la climatisation dans la salle », tente-il de minimiser. Certains de ses élèves, par pure provocation humoristique, lui ont même avancé l'excuse du Ramadan pour ne pas passer les épreuves… « C’est juste une blague entre nous. En réalité, cela montre un stress avant tout lié à l'envie de réussir les épreuves », sourit le prof.
A Goussainville (Val-d'Oise), au lycée Romain-Rolland, dans l'une des classes de terminale ES, Charlotte, Rokaya et Sanaa ne traitent pas du tout de cette question avec leurs professeurs. « On n’a jamais pensé à leur demander leurs avis, cela ne regarde personne », justifie Sanaa, jeune brunette de 18 ans. Rokaya, une Franco-Tunisienne de son âge, est particulièrement sereine. « C'est vrai que, lors du bac blanc, on prend de la nourriture pour les petits creux mais, ensuite, on se rend compte qu’on n’a même pas le temps d’y toucher… Pour le Ramadan, ce sera pareil, je pense », estime la jeune fille voilée. Sanaa, un peu plus consciente de l'effort, tente de se préparer au mieux. « J'ai pensé aussi à faire des jours de Ramadan en avance. Mais, depuis quelque temps, je me prépare psychologiquement et physiquement. Quand j'ai un petit creux la journée, j'évite d'aller au frigo comme à mon habitude et je patiente », poursuit la lycéenne.
A Goussainville (Val-d'Oise), au lycée Romain-Rolland, dans l'une des classes de terminale ES, Charlotte, Rokaya et Sanaa ne traitent pas du tout de cette question avec leurs professeurs. « On n’a jamais pensé à leur demander leurs avis, cela ne regarde personne », justifie Sanaa, jeune brunette de 18 ans. Rokaya, une Franco-Tunisienne de son âge, est particulièrement sereine. « C'est vrai que, lors du bac blanc, on prend de la nourriture pour les petits creux mais, ensuite, on se rend compte qu’on n’a même pas le temps d’y toucher… Pour le Ramadan, ce sera pareil, je pense », estime la jeune fille voilée. Sanaa, un peu plus consciente de l'effort, tente de se préparer au mieux. « J'ai pensé aussi à faire des jours de Ramadan en avance. Mais, depuis quelque temps, je me prépare psychologiquement et physiquement. Quand j'ai un petit creux la journée, j'évite d'aller au frigo comme à mon habitude et je patiente », poursuit la lycéenne.
« Je mangerais si c’est trop difficile »
Les copines n'imaginent pas une seconde ne pas jeûner malgré l'éventuelle difficulté. « C'est faisable d'autant que l'on a qu'une épreuve par jour le matin. On pourra se reposer l'après-midi. Il faudra juste gérer le sommeil », précise Rokaya.
Le sommeil, c’est justement ce qui interroge Charlotte, 19 ans. Convertie depuis deux ans, elle redoute l'épuisement d’autant qu’elle se refuse de faire toute sieste. « Cela me fatigue encore plus, je ne dormirai que la nuit », dit-elle. La jeune fille aux grands yeux clairs est soutenue dans le jeûne par ses parents non musulmans. Mais, d’un commun accord avec sa mère, elle se prépare à ne pas jeûner en cas de grosse difficulté. « On s’est dit que je mangerais si c’est trop difficile… Car déjà, l’année dernière, alors qu’il n’y avait pas d’épreuve, j’ai eu du mal à jeûner tous les jours », avoue celle qui a commencé le jeûne du Ramadan en tant que musulmane lors des plus longues journées de l’année. « Cette année, je ferai de mon mieux dans tous les cas », se promet-elle.
Le sommeil, c’est justement ce qui interroge Charlotte, 19 ans. Convertie depuis deux ans, elle redoute l'épuisement d’autant qu’elle se refuse de faire toute sieste. « Cela me fatigue encore plus, je ne dormirai que la nuit », dit-elle. La jeune fille aux grands yeux clairs est soutenue dans le jeûne par ses parents non musulmans. Mais, d’un commun accord avec sa mère, elle se prépare à ne pas jeûner en cas de grosse difficulté. « On s’est dit que je mangerais si c’est trop difficile… Car déjà, l’année dernière, alors qu’il n’y avait pas d’épreuve, j’ai eu du mal à jeûner tous les jours », avoue celle qui a commencé le jeûne du Ramadan en tant que musulmane lors des plus longues journées de l’année. « Cette année, je ferai de mon mieux dans tous les cas », se promet-elle.
Un mois béni qui peut porter chance
Pour les parents musulmans aussi, le stress se fait quelque peu sentir. « Bien sûr, mes parents savent que ça va être difficile, ils nous plaignent un peu… En même temps, ils voient cela comme un bénéfice religieux », précise Rokaya. « Ils se disent que c’est avant tout un mois saint et béni, donc il nous portera peut-être chance », ajoute Sanaa.
Si ces jeunes filles annoncent mordicus qu'elles vont jeûner et faire de leur mieux, ce n'est pas le cas de tous dans leur entourage. « Il y a des jeunes dans mon lycée qui disent déjà qu'ils ne vont pas faire le Ramadan les jours d'épreuves du bac, reconnait Rajâa. C’est souvent des garçons d’ailleurs. » Mêmes témoignages du côté du lycée de Goussainville. « Ils pensent déjà que, pour eux, Ramadan va être trop difficile. Mais ils ne le disent pas à tout le monde ! », renchérit Sanaa.
Les épreuves se terminent autour du 24 juin pour les baccalauréats généraux et technologiques. Les résultats tant attendus seront révélés le 6 juillet, là encore en plein mois de Ramadan. Que ce pilier de l'islam soit vécu comme une épreuve ou non, ceux à qui on souhaite d'être de futurs bacheliers passeront plusieurs étapes importantes de leur vie éducative durant ce mois de jeûne.
Si ces jeunes filles annoncent mordicus qu'elles vont jeûner et faire de leur mieux, ce n'est pas le cas de tous dans leur entourage. « Il y a des jeunes dans mon lycée qui disent déjà qu'ils ne vont pas faire le Ramadan les jours d'épreuves du bac, reconnait Rajâa. C’est souvent des garçons d’ailleurs. » Mêmes témoignages du côté du lycée de Goussainville. « Ils pensent déjà que, pour eux, Ramadan va être trop difficile. Mais ils ne le disent pas à tout le monde ! », renchérit Sanaa.
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