Le procureur de la République a requis la condamnation, pour diffamation publique envers la CAPJPO, des responsables du site proche-orient.info d'une part, et de l'association Les Amis de Shalom Archav d'autre part, à l'issue d'une audience-marathon qui vient de se dérouler mardi dernier devant la XVIIème Chambre correctionnelle.
L'affaire remonte à plus de deux ans : à l'occasion d'incidents et d'affrontements survenus le 22 mars 2003, en marge de l'une des manifestations contre l'invasion de l'Irak à Paris, ces deux entités avaient accusé notre association d'avoir 'perpétré une agression antisémite'. En l'occurrence, d'avoir 'tabassé à coups de barres de fer' et 'lynché' des jeunes du mouvement sioniste Hachomer Hatzaïr, parce qu'ils portaient une kipa, le tout en poussant des hurlements du genre 'Y'a des Juifs là-bas !'.
Nous avions alors porté plainte contre les auteurs de ces accusations insensées, notamment après avoir constaté qu'un bon nombre de médias, sans aller jusqu'à reprendre à leur compte les propos tenus par l'officine proche-orient.info ou par le site lapaixmaintenant.org, avaient laissé planer un doute et s'étaient bien gardés de nous donner la parole, afin que nous puissions nous défendre, sur la place publique, pour dire notre propre vérité. (comme l'avait très justement relevé le quotidien 'L'Humanité' à l'époquue des faits).
Les responsables des propos diffamatoires, Elisabeth Schemla et Jonathan Myara (dit Johan Weisz) pour la Société anonyme Proche-Orient, Gérard Eizenberg et David Chemla pour Les Amis de Shalom Archav, avaient été mis en examen par le juge d'instruction peu après le dépôt de notre plainte et audition des uns et des autres. Le procès a été retardé par une procédure d'irrecevabilité, introduite par l'avocat de Proche-Orient.info qui a finalement été infructueuse.
Celui-ci a donc eu lieu mardi 19 avril, et le jugement a été mis en délibéré au 7 juin prochain.
L'audience, longue de plus de sept heures, a surtout illustré la gratuité totale des calomnies proférées par les mis en examen, incapables, et pour cause, d'avancer le moindre fait à l'appui de leurs accusations, et contraints de se contredire en permanence en affirmant à la fois qu'ils 'savaient pertinemment que la CAPJPO n'était pas une association antisémite', tout en essayant de justifier le fait d'avoir écrit que '50 adultes armés de barres de fer' seraient sortis de son cortège pour 'casser du juif' (sic).
Ceux qui ont quelques souvenirs de cette affaire savent que Proche-Orient.info et Les Amis de Shalom Archav prétendaient qu'une vidéo tournée par l'agence Digipresse administrait la preuve précise et incontestable de leurs dires.
C'est la raison pour laquelle nous avons demandé au tribunal, qui l'a accepté, la projection de ladite vidéo au cours de l'audience. Cette vidéo n'incrimine naturellement en rien la CAPJPO, bien au contraire, puisqu'on y voit un membre du service d'ordre de notre association tenter de modérer les ardeurs de plusieurs dizaines de manifestants pro-palestiniens dénonçant par leurs cris et leurs slogans une provocation du Bétar (extrême-droite sioniste). Le rédacteur en chef de l'agence Digipresse avait de son côté versé aux débats une attestation écrite critiquant vivement l'usage qu'ont tenté de faire de son travail les mis en examen, tandis qu'un journaliste de FR3 est venu témoigner à la barre qu'il avait pu se féliciter sur place de la présence apaisante d'un des membres de CAPJPO au milieu de l'excitation générale.
Au cours des plaidoiries, notre avocat, M° Albert Goldberg, s'est attaché à montrer que les calomnies déversées sur la CAPJPO dépassaient, de loin, les frontières d'un débat d'idées, même vif. Il a relevé que l'acharnement des mis en examen contre la CAPJPO venait notamment du fait que notre association, regroupant des adhérents et sympathisants de toutes origines, place la lutte pour la reconnaissance des droits du peuple palestinien sur un terrain politique, et non communautariste, et qu'elle refuse de céder au chantage à l'antisémitisme, la seule 'arme' qui reste aux partisans, déclarés ou honteux, de la politique israélienne.
Me Goldberg a également récusé l'argument de 'bonne foi' que les avocats de la défense ont essayé de plaider en indiquant que leurs clients avaient agi 'sous le coup de l'émotion'. Il a en effet fait valoir que les accusations très graves portées contre la CAPJPO ont été maintenues pendant deux ans sur les sites mis en examen, qui ont au demeurant fait en sorte que leurs accusations soient référencées en bonne position sur tous les moteurs de recherche pendant cette même période.
CAPJPO, dans ses demandes de dommages et intérêt, a réclamé outre le retrait de ces calomnies des deux sites incriminés, la publication du jugement à intervenir sur leurs sites, sur les moteurs de recherche ayant indexé leurs articles, ainsi que dans deux grands quotidiens.
Le site de Capjpo : http://www.paixjusteauproche-orient.asso.fr