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Finkielkraut s'excuse, Aounit porte plainte

| Vendredi 25 Novembre 2005 à 12:17

           

Le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), avec à sa tête son président Mouloud Aounit, a décidé de porter plainte contre le philosophe Alain Finkielkraut. Ce dernier, interrogé par le magazine israélien Haaretz, avait tenu des propos « haineux » et racistes concernant les émeutes qui ont enflammé la France au début du mois de novembre.



Incitation et provocation à la haine raciale

Incitation et provocation à la haine raciale : tel est le motif pour lequel le MRAP a décidé de porter plainte contre Alain Finkielkraut. Ce dernier, après l’annonce de cette plainte par Mouloud Aounit, s’exprimant sur les ondes d’Europe 1 ce matin, a tenu à présenter ses « excuses », arguant du fait d’avoir été « victime d’amalgames ». « Je présente des excuses à ceux que ce personnage que je ne suis pas a blessés (...) la leçon, c'est qu'en effet je ne dois plus donner d'interview, notamment à des journaux dont je ne contrôle pas ou je ne peux pas contrôler le destin ou la traduction » a précisé le philosophe, poursuivant : « Je n'ai en moi aucun mépris ou de haine à l'égard de quelque collectivité que ce soit. Je me sens solidaire par vocation des nouveaux immigrés en France et notamment des immigrés de la deuxième ou troisième génération ».

"On ne peut pas dire ça en France"

Pourtant, concernant ses propos au Haaretz, le philosophe précisait bien d’emblée au journaliste qui l’interrogeait, et ne cessait de le répéter, que : « on ne peut pas dire ça en France ». Et « ça », ce ne sont que paroles de haine et de mépris. « Le problème est que la plupart de ces jeunes sont noirs ou arabes et s’identifient à l’Islam. Il y a en effet en France d’autres émigrants en situation difficile, chinois, vietnamiens portugais, et ils ne participent pas aux émeutes. Il est donc clair qu’il s’agit d’une révolte à caractère ethnico-religieux » précise M. Finkielkraut avant de continuer sur sa lancée. Revenant sur le match France-Algérie durant lequel la Marseillaise avait été sifflée par le public : « on nous dit que l’équipe de France est adorée par tous parce qu’elle est « black blanc beur », en fait aujourd’hui elle est black black black, ce qui fait ricaner toute l ’Europe. Si on fait une telle remarque en France on va en prison ».

Attaquant ensuite le sujet de la colonisation, Alain Finkielkraut souligne le fait que, selon lui, « en France […] on change l’enseignement de l’histoire coloniale et de l’histoire de l’esclavage dans les écoles. On y enseigne aujourd’hui l’histoire coloniale comme une histoire uniquement négative. On n’enseigne plus que le projet colonial voulait aussi éduquer, apporter la civilisation aux sauvages » ( !).

"Des gens qui n'aiment pas la France"

Ce matin sur les ondes d’Europe 1, répondant au journaliste qui l’interrogeait sur les termes « révolte à caractère ethnico-religieux », Alain Finkielkraut a précisé que « je l'ai dit mais tout le monde le pense ». Puis s’exprimant à nouveau sur les émeutes en banlieues, il a souligné qu’ « il faut prendre acte d'une haine extrêmement violente et ne pas répondre à cette haine en disant « nous sommes haïssables », et précisant que « la grande difficulté d'aujourd'hui c'est intégrer des gens qui n'aiment pas la France dans une France qui ne s'aime pas même si l’intégration, bien sûr, doit rester notre but ».

Estimant que les propos tenus par Alain Finkielkraut constituaient « un texte d'une violence raciste inouïe, qui se fait le porte-voix des clichés du Front national et participe à mettre sur le terrain ethnique et religieux cette insurrection sociale de Français qu'il nomme noirs ou arabes », Mouloud Aounit a, par le biais du MRAP, décidé de porter plainte.





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