Kampo Cham, Cambodge, le 28 septembre 2010.
Il est vrai que la vie sur le Mékong est douce et agréable pour ses habitants. Et pourtant, elle reste particulière. La Nature est généreuse mais il faut lui rendre visite quotidiennement afin d'espérer quelques offrandes de sa part. Je comprends pourquoi les hommes se font si rares dans les villages durant la journée. De fait, c'est le travail dans les champs ou la pêche qui ont la priorité et non, malheureusement, l'accès au savoir.
Je rencontrai Hadj Abdou Rahman, alors que je continuais ma balade dans l'un des nombreux villages cham de la région de Kampo Cham. Il m'invita chez lui et me proposa de m'héberger pendant quelques jours. En fait, il était le chef du village et avait entendu qu'il y avait un étranger qui se baladait dans le village duquel il était en réalité responsable.
Il est vrai que la vie sur le Mékong est douce et agréable pour ses habitants. Et pourtant, elle reste particulière. La Nature est généreuse mais il faut lui rendre visite quotidiennement afin d'espérer quelques offrandes de sa part. Je comprends pourquoi les hommes se font si rares dans les villages durant la journée. De fait, c'est le travail dans les champs ou la pêche qui ont la priorité et non, malheureusement, l'accès au savoir.
Je rencontrai Hadj Abdou Rahman, alors que je continuais ma balade dans l'un des nombreux villages cham de la région de Kampo Cham. Il m'invita chez lui et me proposa de m'héberger pendant quelques jours. En fait, il était le chef du village et avait entendu qu'il y avait un étranger qui se baladait dans le village duquel il était en réalité responsable.
« Malgré la sérénité des lieux et une Nature généreuse, me disait-il, force est de constater que la vie est difficile ici en particulier pour les minorités comme les Chams. Même si notre pays a fait d'énormes efforts pour lutter contre les discriminations auxquelles nous faisons face, force est de constater que nous avons malheureusement encore beaucoup de mal à faire notre place dans ce pays. Beaucoup de familles n'envoient pas leurs enfants étudier dans les écoles publiques car cela coûte de l'argent (transports, nourriture, fournitures) et ils n'en voient même pas l'intérêt vu la difficulté pour nous de trouver un emploi. »
« Pourtant, grâce à certaines initiatives, nous avons réussi à construire une école au sein du village pour notre communauté. Cependant, nous accueillons un nombre trop important d'élèves et nous avons du mal à rémunérer le peu d'enseignants que nous trouvons. Chaque classe jouit d'un créneau horaire spécifique durant la journée, car il n'y a pas assez de classe pour tous les élèves. Il faut donc attendre son tour. »
Le lendemain, j'arrivai donc dans l'école en question. Il y régnait comme une forte impression de lassitude parmi les élèves. La plupart n’avaient aucun matériel et certains dormaient même. Pourtant, je sentais bien qu'il y avait chez ces élèves cette étincelle (la curiosité) qui leur permettrait d'alimenter la fusée (l'intellect) qui leur permettrait d'atteindre les étoiles (chemin de la connaissance).
Les enseignants n'étaient pas en reste. Cigarette à la bouche, l'un d'entre eux faisait réciter des versets du Coran et ce de manière répétitive et ennuyeuse. Ces versets étaient pourtant si riches de sens !
En outre, je m'aperçus que cette école dispensait un enseignement ne tournant essentiellement qu'autour des sciences religieuses. Or, selon la tradition musulmane, pour avancer et se construire, un être a besoin de connaissances aussi bien spirituelles que profanes.
Ayant questionné Hadj Abdou Rahman à ce sujet, il m'avoua que les conditions de vie de son village ne leur permettaient pas de proposer une éducation de qualité aux enfants du village. « Nous manquons de tout ici », m'affirma-t-il. « Nous vivons dans un cercle vicieux qui a pour conséquence de maintenir les membres de notre communauté dans un statu quo sans possibilité d'évolution. Certains décident donc de se réfugier dans une pratique religieuse sclérosée, reflétant en fait leur niveau de vie. Et pourtant, nous aurions beaucoup à offrir à notre pays.
Le problème était donc d'ordre social et non religieux.
Avant de quitter l'école, Hadj Abdou Rahman me regarda un instant et me demanda ce que je pouvais faire pour les aider.
Cette fois-ci, je dois l'avouer j'étais à court d'idées.
Une suggestion à proposer, cher lecteur ?
« Pourtant, grâce à certaines initiatives, nous avons réussi à construire une école au sein du village pour notre communauté. Cependant, nous accueillons un nombre trop important d'élèves et nous avons du mal à rémunérer le peu d'enseignants que nous trouvons. Chaque classe jouit d'un créneau horaire spécifique durant la journée, car il n'y a pas assez de classe pour tous les élèves. Il faut donc attendre son tour. »
Le lendemain, j'arrivai donc dans l'école en question. Il y régnait comme une forte impression de lassitude parmi les élèves. La plupart n’avaient aucun matériel et certains dormaient même. Pourtant, je sentais bien qu'il y avait chez ces élèves cette étincelle (la curiosité) qui leur permettrait d'alimenter la fusée (l'intellect) qui leur permettrait d'atteindre les étoiles (chemin de la connaissance).
Les enseignants n'étaient pas en reste. Cigarette à la bouche, l'un d'entre eux faisait réciter des versets du Coran et ce de manière répétitive et ennuyeuse. Ces versets étaient pourtant si riches de sens !
En outre, je m'aperçus que cette école dispensait un enseignement ne tournant essentiellement qu'autour des sciences religieuses. Or, selon la tradition musulmane, pour avancer et se construire, un être a besoin de connaissances aussi bien spirituelles que profanes.
Ayant questionné Hadj Abdou Rahman à ce sujet, il m'avoua que les conditions de vie de son village ne leur permettaient pas de proposer une éducation de qualité aux enfants du village. « Nous manquons de tout ici », m'affirma-t-il. « Nous vivons dans un cercle vicieux qui a pour conséquence de maintenir les membres de notre communauté dans un statu quo sans possibilité d'évolution. Certains décident donc de se réfugier dans une pratique religieuse sclérosée, reflétant en fait leur niveau de vie. Et pourtant, nous aurions beaucoup à offrir à notre pays.
Le problème était donc d'ordre social et non religieux.
Avant de quitter l'école, Hadj Abdou Rahman me regarda un instant et me demanda ce que je pouvais faire pour les aider.
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