Alors que Nicolas Sarkozy déclarait, lundi dernier à Versailles, que la burqa «ne sera pas la bienvenue» en France, une collection couture d’abayas, ces longs manteaux noirs que portent les femmes en Arabie Saoudite notamment, était présentée jeudi dans un palace parisien.
Les couturiers ? John Galliano, qui habille Carla Bruni-Sarkozy, Paule Ka, qui a relooké un temps Ségolène Royal, ou Jean-Claude Jitrois, qui taille des blousons de cuir pour Johnny Hallyday.
Sur la moquette épaisse du Georges-V, un cheval ouvre le show, monté par une écuyère à la chevelure aussi rousse que libre et drapée de l’interprétation très personnelle de l’abaya par John Galliano : un grand châle frangé qui remonte assez haut sur la cuisse, parsemé de feux d’artifice brodés.
Devant quelques membres de la famille royale d’Arabie Saoudite, à qui cette première collection est dédiée, les mannequins évoluent, souples et parfois aguicheuses, comme habillées de classiques robes de soirée.
Les couturiers ? John Galliano, qui habille Carla Bruni-Sarkozy, Paule Ka, qui a relooké un temps Ségolène Royal, ou Jean-Claude Jitrois, qui taille des blousons de cuir pour Johnny Hallyday.
Sur la moquette épaisse du Georges-V, un cheval ouvre le show, monté par une écuyère à la chevelure aussi rousse que libre et drapée de l’interprétation très personnelle de l’abaya par John Galliano : un grand châle frangé qui remonte assez haut sur la cuisse, parsemé de feux d’artifice brodés.
Devant quelques membres de la famille royale d’Arabie Saoudite, à qui cette première collection est dédiée, les mannequins évoluent, souples et parfois aguicheuses, comme habillées de classiques robes de soirée.
Subversion
Etrange défilé, alors que la France se divise sur la burqa. Vue d’ici, l’initiative peut passer pour une ultime provocation, promotion d’un vêtement symbole de l’oppression féminine. Vue de là-bas, en Arabie Saoudite, elle relève de la douce subversion, une brèche dans un code vestimentaire ultra-strict.
A l’initiative du projet, Dania Tarhini, la directrice des magasins de luxe Saks Fifth Avenue, en Arabie Saoudite. «C’est possible de respecter la religion et la culture de façon mode», dit cette jeune femme d’affaires d’origine libanaise, habituée à trouver sans cesse un compromis entre tradition et liberté vestimentaire. Elle n’ignore pas le débat en France sur la burqa, avait choisi depuis longtemps Paris et la date de la fashion week pour présenter sa collection, riche de 21 modèles.
«Nous sommes nombreuses dans les pays arabes à être contre le niqab, ce voile qui couvre le visage, car il n’est pas une prescription de l’islam, dit-elle. Mais je crois aussi que chacune d’entre nous doit jouir de la liberté de s’habiller comme elle l’entend, dans la mesure où, le visage masqué, elle ne remet pas en cause les consignes de sécurité de la société dans laquelle elle vit.»
Dania Tarhini a mis plusieurs années pour monter cette collection, convaincre les couturiers, au départ plutôt réticents, leur expliquer ce qu’est réellement une abaya, cette cape noire et légère que les Saoudiennes passent impérativement sur leurs tenues dès qu’elles quittent leur foyer. Sans oublier le voile couvrant la tête. En-dessous, en revanche, elles s’habillent à leur guise, les plus occidentalisées en jean et top moulants, les plus fortunées en tailleur Chanel.
Pour cette première collection, la directrice de Saks Avenue y est allée prudemment. Les créateurs avaient pour consigne de respecter le noir et la forme initiale du vêtement. Un modèle original leur a été envoyé. Tous ne se sont pas montrés très à l’aise face à un vêtement si chargé symboliquement. [...]
A l’initiative du projet, Dania Tarhini, la directrice des magasins de luxe Saks Fifth Avenue, en Arabie Saoudite. «C’est possible de respecter la religion et la culture de façon mode», dit cette jeune femme d’affaires d’origine libanaise, habituée à trouver sans cesse un compromis entre tradition et liberté vestimentaire. Elle n’ignore pas le débat en France sur la burqa, avait choisi depuis longtemps Paris et la date de la fashion week pour présenter sa collection, riche de 21 modèles.
«Nous sommes nombreuses dans les pays arabes à être contre le niqab, ce voile qui couvre le visage, car il n’est pas une prescription de l’islam, dit-elle. Mais je crois aussi que chacune d’entre nous doit jouir de la liberté de s’habiller comme elle l’entend, dans la mesure où, le visage masqué, elle ne remet pas en cause les consignes de sécurité de la société dans laquelle elle vit.»
Dania Tarhini a mis plusieurs années pour monter cette collection, convaincre les couturiers, au départ plutôt réticents, leur expliquer ce qu’est réellement une abaya, cette cape noire et légère que les Saoudiennes passent impérativement sur leurs tenues dès qu’elles quittent leur foyer. Sans oublier le voile couvrant la tête. En-dessous, en revanche, elles s’habillent à leur guise, les plus occidentalisées en jean et top moulants, les plus fortunées en tailleur Chanel.
Pour cette première collection, la directrice de Saks Avenue y est allée prudemment. Les créateurs avaient pour consigne de respecter le noir et la forme initiale du vêtement. Un modèle original leur a été envoyé. Tous ne se sont pas montrés très à l’aise face à un vêtement si chargé symboliquement. [...]
Transparent
[...] Mais cette collection est aussi - et surtout - une question de business, un nouveau marché aux pays des pétrodollars. Les riches Saoudiennes portent déjà des sacs Dior et des robes Prada. Pourquoi pas une abaya siglée ? La plupart des couturiers choisis par Saks vendent régulièrement aux femmes du royaume leurs créations, qu’elles portent dans l’intimité de leur maison. Anne-Valérie Hash s’en étonne encore : «Dernièrement, j’ai vendu des shorts en daim. Plus c’est osé, plus c’est possible.»
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Auteur : CÉCILE DAUMAS
Source : Liberation.fr
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Auteur : CÉCILE DAUMAS
Source : Liberation.fr