« L'abbé Pierre est mort cette nuit à 5H25 au Val de Grâce entouré de quelques proches », a indiqué Martin Hirsch. « L'infection pulmonaire pour laquelle il avait été hospitalisé après une amélioration tout au long de la semaine l'a finalement emporté ». L'abbé Pierre, de son nom Henri Grouès, était hospitalisé depuis le 14 janvier.
De santé fragile du fait de ses 94 ans, il vivait à Alfortville (Val-de-Marne) et faisait des contrôles de santé de plus en plus fréquemment. « Il était prévu que l'abbé Pierre soit hospitalisé pour un bilan de santé » mais son admission le 14 janvier au Val de Grâce avait été anticipée du fait d' « une petite infection », avait alors déclaré Martin Hirsch.
De santé fragile du fait de ses 94 ans, il vivait à Alfortville (Val-de-Marne) et faisait des contrôles de santé de plus en plus fréquemment. « Il était prévu que l'abbé Pierre soit hospitalisé pour un bilan de santé » mais son admission le 14 janvier au Val de Grâce avait été anticipée du fait d' « une petite infection », avait alors déclaré Martin Hirsch.
Réactions
De nombreuses réactions ont été sucsité par le décès de l’abbé Pierre. Jacques Chirac, tout d’abord qui s'est dit, lundi matin, « bouleversé d'apprendre le décès de l'abbé Pierre ». Le président de la République a rappelé que l'abbé Pierre « représentera toujours l'esprit de révolution contre la misère, la souffrance, l'injustice et la force de la solidarité ». Le chef de l'Etat a ajouté : « Prêtre engagé dans la résistance et la lutte en faveur des déshérités, l'abbé Pierre aura été de tous les justes combats », rappelant qu'il avait été élevé au grade de Grand Croix de la Légion d'Honneur.
L'abbé Pierre « nous a montré la voie de la générosité individuelle et collective, il manquera à tous les Français » , a déclaré ce matin Dominique de Villepin. Dans un communiqué, le Premier ministre a exprimé « beaucoup de tristesse » après le décès du fondateur des compagnons d'Emmaüs et salué « la mémoire d'un homme de coeur et d'engagement, qui a montré à tous le chemin vers les plus démunis ». « L'abbé Pierre a été, toute sa vie durant, une force d'indignation capable de faire bouger les coeurs et les consciences ».
Ségolène Royal, candidate socialiste à l'élection présidentielle, a affirmé que « le long cri de colère de l'abbé Pierre contre la pauvreté ne devait pas s'éteindre ». « Le combat de sa vie pour les mal-logés reste hélas d'actualité. Son esprit de révolte doit se poursuivre pour apporter à tous la sécurité et la dignité du logement », a assuré Ségolène Royal. « Son esprit de combat est toujours utile », a-t-elle encore estimé en indiquant l'avoir rencontré à plusieurs reprises et ajoutant que l'abbé Pierre avait « raison de secouer les politiques ».
Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë a salué « la mémoire l'abbé Pierre, l'une des figures marquantes de la France contemporaine », soulignant que « sa quête demeurait malheureusement plus que d'actualité, notre pays affrontant des situations d'exclusion et de pauvreté sans précédent. Le fondateur d'Emmaüs restera l'homme de l'hiver 54, engagé dans un combat inlassable pour le respect de la dignité et le droit de chacun à disposer d'un toit », a ainsi déclaré Bertrand Delanoë.
Dalil Boubakeur, le recteur de la mosquée de Paris et président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), a salué lundi avec un « profond respect » pour la mémoire de l'Abbé Pierre, cet « homme de Dieu » qui a consacré sa vie « à la défense des humbles ». « Nous nous associons au deuil national et à la peine profonde que suscite la perte de cette grande voix qui exprime si fort le sentiment de révolte des pauvres du monde entier », a-t-il conclu.
L'abbé Pierre était le « pèlerin des sans droits, combattant pour la dignité », a déclaré lundi monseigneur Stanislas Lalanne, secrétaire général de la Conférence des évêques de France. Mgr Lalanne a souligné le caractère « absolument génial » de l'initiative des compagnons d'Emmaüs où « les plus pauvres étaient appelés à se prendre en main eux-mêmes: il a redonné la dignité à des gens qui pensaient qu'il n'y avait plus aucune issue.»
Bernard Kouchner, le fondateur de Médecins sans Frontières, s'est dit "bouleversé" lundi par la mort de l'abbé Pierre. « Je suis vraiment heureux d'avoir à ma petite mesure appris la leçon de sa colère, de son illégalité lorsqu'il fallait, de son ingérence, de cette loi du tapage qu'il a inventée en 1954 dans l'insurrection de la bonté qui a caractérisé cette période, de la bataille éternelle contre le malheur pour les sans-logis », a-t-il expliqué sur France Inter. « Je crois qu'il faudra revenir longuement sur cette formidable manière qu'il avait de se mêler de ce qui ne le regardait pas », a-t-il ajouté.
L'abbé Pierre « nous a montré la voie de la générosité individuelle et collective, il manquera à tous les Français » , a déclaré ce matin Dominique de Villepin. Dans un communiqué, le Premier ministre a exprimé « beaucoup de tristesse » après le décès du fondateur des compagnons d'Emmaüs et salué « la mémoire d'un homme de coeur et d'engagement, qui a montré à tous le chemin vers les plus démunis ». « L'abbé Pierre a été, toute sa vie durant, une force d'indignation capable de faire bouger les coeurs et les consciences ».
Ségolène Royal, candidate socialiste à l'élection présidentielle, a affirmé que « le long cri de colère de l'abbé Pierre contre la pauvreté ne devait pas s'éteindre ». « Le combat de sa vie pour les mal-logés reste hélas d'actualité. Son esprit de révolte doit se poursuivre pour apporter à tous la sécurité et la dignité du logement », a assuré Ségolène Royal. « Son esprit de combat est toujours utile », a-t-elle encore estimé en indiquant l'avoir rencontré à plusieurs reprises et ajoutant que l'abbé Pierre avait « raison de secouer les politiques ».
Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë a salué « la mémoire l'abbé Pierre, l'une des figures marquantes de la France contemporaine », soulignant que « sa quête demeurait malheureusement plus que d'actualité, notre pays affrontant des situations d'exclusion et de pauvreté sans précédent. Le fondateur d'Emmaüs restera l'homme de l'hiver 54, engagé dans un combat inlassable pour le respect de la dignité et le droit de chacun à disposer d'un toit », a ainsi déclaré Bertrand Delanoë.
Dalil Boubakeur, le recteur de la mosquée de Paris et président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), a salué lundi avec un « profond respect » pour la mémoire de l'Abbé Pierre, cet « homme de Dieu » qui a consacré sa vie « à la défense des humbles ». « Nous nous associons au deuil national et à la peine profonde que suscite la perte de cette grande voix qui exprime si fort le sentiment de révolte des pauvres du monde entier », a-t-il conclu.
L'abbé Pierre était le « pèlerin des sans droits, combattant pour la dignité », a déclaré lundi monseigneur Stanislas Lalanne, secrétaire général de la Conférence des évêques de France. Mgr Lalanne a souligné le caractère « absolument génial » de l'initiative des compagnons d'Emmaüs où « les plus pauvres étaient appelés à se prendre en main eux-mêmes: il a redonné la dignité à des gens qui pensaient qu'il n'y avait plus aucune issue.»
Bernard Kouchner, le fondateur de Médecins sans Frontières, s'est dit "bouleversé" lundi par la mort de l'abbé Pierre. « Je suis vraiment heureux d'avoir à ma petite mesure appris la leçon de sa colère, de son illégalité lorsqu'il fallait, de son ingérence, de cette loi du tapage qu'il a inventée en 1954 dans l'insurrection de la bonté qui a caractérisé cette période, de la bataille éternelle contre le malheur pour les sans-logis », a-t-il expliqué sur France Inter. « Je crois qu'il faudra revenir longuement sur cette formidable manière qu'il avait de se mêler de ce qui ne le regardait pas », a-t-il ajouté.
Sa vie
Il avait fondé la première communauté Emmaüs en 1949. En février 1954, il lança un appel resté célèbre sur les ondes de Radio-Luxembourg en faveur des sans-abri. Il fut longtemps la personnalité préférée des Français. L'abbé Pierre fut pendant un demi siècle l'infatigable et l'efficace pèlerin des démunis, des sans toit et des sans droits, un sacerdoce qui lui valut le soutien et l'admiration constants des Français.
Dès l'enfance, il choisit son destin et son combat : la lutte contre la pauvreté. A 18 ans, il distribue son patrimoine hérité d'un père « soyeux » lyonnais à des oeuvres charitables et rejoint les Capucins, le plus pauvre des ordres mendiants. Résistant actif sous l'Occupation - où il adopte son pseudonyme - il choisit la politique à la Libération et est élu député chrétien-démocrate (MRP) de Meurthe-et-Moselle, jusqu'à sa démission en 1951. Il consacre ses indemnités parlementaires au financement des premières cités d'urgence.
En 1949, il a l'idée de génie de créer la communauté Emmaüs fondée sur le principe de demander aux exclus de pourvoir eux-mêmes à leurs besoins en récoltant les surplus des nantis, rompant ainsi avec la charité traditionnelle. Hiver 1954 : Une femme meurt de froid dans la rue. L'abbé lance un appel en faveur des sans-abri sur les ondes de Radio-Luxembourg qui suscite un gigantesque élan de solidarité. Le religieux comprend alors le poids des médias.
Sa vie n'est que fidélité à son action contre « le chancre de la pauvreté » et à sa méthode, les « coups de gueule » par voie de presse. « Les médias existent, il serait idiot de ne pas les utiliser », dit-il un jour avec candeur. Il aurait pu tenir le même raisonnement à propos des hommes politiques, qu'il bousculait, de quelque bord qu'ils soient, refusant toute récupération.
Revenu sur le devant la scène dans les années 80, il soutient Coluche et ses « Restaurants du cœur », martelant qu' « avoir faim à Paris est intolérable. » En 1994, quarante ans après son premier cri pour les sans-logis, l'abbé lance un nouvel appel, dirigeant sa colère non plus sur l'Etat, mais sur les maires des grandes villes, coupables d'impéritie en matière de logement des plus démunis. Tenace, il recommence en 2004. Toujours « sur le terrain », l'abbé soutient les occupations d'immeubles vides par les militant de l'association Droit au logement (DAL) ou par les Africains expulsés de l'église Saint-Ambroise à Paris en 1996.
Promu Grand officier de la Légion d'Honneur en 1992, il repousse cette distinction avec fracas - il ne l'acceptera qu'en 2001 - pour protester contre le refus du gouvernement d'attribuer des logements vides aux sans-logis, coup d'éclat qui contribue à faire appliquer la loi de réquisition.
Aucune souffrance ne le laissait indifférent : en 1993, il écrit au président Mitterrand pour réclamer une intervention militaire en Bosnie-Herzégovine, où, dit-il, « les limites du crime sont dépassées. » Au soir de sa vie, le prêtre chiffonnier évoquait la mort comme « une impatience » : « La mort, c'est la sortie de l'ombre. J'en ai envie. Toute ma vie, j'ai souhaité mourir. »
Dès l'enfance, il choisit son destin et son combat : la lutte contre la pauvreté. A 18 ans, il distribue son patrimoine hérité d'un père « soyeux » lyonnais à des oeuvres charitables et rejoint les Capucins, le plus pauvre des ordres mendiants. Résistant actif sous l'Occupation - où il adopte son pseudonyme - il choisit la politique à la Libération et est élu député chrétien-démocrate (MRP) de Meurthe-et-Moselle, jusqu'à sa démission en 1951. Il consacre ses indemnités parlementaires au financement des premières cités d'urgence.
En 1949, il a l'idée de génie de créer la communauté Emmaüs fondée sur le principe de demander aux exclus de pourvoir eux-mêmes à leurs besoins en récoltant les surplus des nantis, rompant ainsi avec la charité traditionnelle. Hiver 1954 : Une femme meurt de froid dans la rue. L'abbé lance un appel en faveur des sans-abri sur les ondes de Radio-Luxembourg qui suscite un gigantesque élan de solidarité. Le religieux comprend alors le poids des médias.
Sa vie n'est que fidélité à son action contre « le chancre de la pauvreté » et à sa méthode, les « coups de gueule » par voie de presse. « Les médias existent, il serait idiot de ne pas les utiliser », dit-il un jour avec candeur. Il aurait pu tenir le même raisonnement à propos des hommes politiques, qu'il bousculait, de quelque bord qu'ils soient, refusant toute récupération.
Revenu sur le devant la scène dans les années 80, il soutient Coluche et ses « Restaurants du cœur », martelant qu' « avoir faim à Paris est intolérable. » En 1994, quarante ans après son premier cri pour les sans-logis, l'abbé lance un nouvel appel, dirigeant sa colère non plus sur l'Etat, mais sur les maires des grandes villes, coupables d'impéritie en matière de logement des plus démunis. Tenace, il recommence en 2004. Toujours « sur le terrain », l'abbé soutient les occupations d'immeubles vides par les militant de l'association Droit au logement (DAL) ou par les Africains expulsés de l'église Saint-Ambroise à Paris en 1996.
Promu Grand officier de la Légion d'Honneur en 1992, il repousse cette distinction avec fracas - il ne l'acceptera qu'en 2001 - pour protester contre le refus du gouvernement d'attribuer des logements vides aux sans-logis, coup d'éclat qui contribue à faire appliquer la loi de réquisition.
Aucune souffrance ne le laissait indifférent : en 1993, il écrit au président Mitterrand pour réclamer une intervention militaire en Bosnie-Herzégovine, où, dit-il, « les limites du crime sont dépassées. » Au soir de sa vie, le prêtre chiffonnier évoquait la mort comme « une impatience » : « La mort, c'est la sortie de l'ombre. J'en ai envie. Toute ma vie, j'ai souhaité mourir. »