Les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne se retrouveront aujourd'hui à Bruxelles pour un sommet qui, sauf coup de théâtre, engagera l'Europe sur la voie des négociations d'adhésion avec la Turquie.
Les pourparlers ont toutes les chances de démarrer à l'automne 2005, selon des diplomates, mais l'entrée effective de la Turquie ne pourrait pas se faire avant 10 ou 15 ans.
La Turquie frappe à la porte de l'Europe depuis plus de 40 ans. La grande majorité des dirigeants de l'UE soutiennent ses aspirations, mais un certain nombre d'entre eux sont confrontés à des opinions publiques hostiles à une telle intégration. C'est le cas notamment de la France et de l'Autriche.
Chirac pose des conditions
À la veille du sommet européen, le président français, Jacques Chirac, a confirmé qu'il était favorable à l'adhésion de la Turquie, « si elle remplissait toutes les conditions ».
Un rejet de la Turquie, selon lui, représenterait un risque d'instabilité et d'insécurité aux frontières de l'Europe.
Ankara se fait menaçante
Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a menacé de son côté de geler la candidature de son pays si des conditions inacceptables étaient posées à son adhésion.
Il a affirmé ne pas y croire. « Mais si c'est le cas (...) alors nous mettrons cette affaire au réfrigérateur et nous poursuivrons notre chemin », a-t-il déclaré avant de partir pour Bruxelles.