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Le Hamas et le Jihad islamique boycotteront la présidentielle

Rédigé par Bouali Houda | Mercredi 17 Novembre 2004 à 00:00

           

Le Hamas et le Jihad islamique ont lancé un pavé dans la mare en annonçant mardi au nouveau chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Mahmoud Abbas, qu'ils boycotteraient l'élection présidentielle prévue le 9 janvier.



Le Hamas et le Jihad islamique ont lancé un pavé dans la mare en annonçant mardi au nouveau chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Mahmoud Abbas, qu'ils boycotteraient l'élection présidentielle prévue le 9 janvier.

'L'élection présidentielle est illégale', a affirmé Mahmoud Zahar, un des chefs de ce mouvement  palestinien dans la bande de Gaza, avant sa rencontre à Gaza avec M. Abbas.

'Cette élection est un prolongement du processus d'Oslo qui a déjà échoué et qui est fini', a-t-il ajouté, en référence aux accords d'Oslo signés en 1993 sur l'autonomie palestinienne.

Un porte-parole du Jihad islamique, Nafed Azzam, a de son côté affirmé que son organisation boycotterait également ce scrutin, 'car le président palestinien élu engagera fatalement un dialogue avec les Etats-Unis et Israël, que nous rejetons'.

Ce faisant, les deux mouvements islamistes augmentent en fait les chances de Mahmoud Abbas de succéder à Yasser Arafat, décédé le 11 novembre, qui avait remporté la première et unique présidentielle palestinienne en 1996.

Les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, groupe armé proche du Fatah, la principale composante de l'OLP, ont cependant exprimé leur hostilité à M. Abbas.

'Nous avons décidé d'appuyer la candidature de Marwan Barghouthi', chef du Fatah en Cisjordanie, incarcéré en Israël à perpétuité pour meurtres, a indiqué un porte-parole des Brigades sous couvert d'anonymat.

M. Abbas devait aussi rencontrer mardi les chefs de mouvements d'opposition comme le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP).

Dans la matinée, il s'était entretenu avec une délégation du Fatah, mouvement qui doit en principe le désigner prochainement comme son candidat à la présidentielle.

Le début des entretiens à Gaza de M. Abbas avec les divers mouvements palestiniens dimanche a été marqué par une fusillade qui a fait deux tués. Mais les proches de M. Abbas ont estimé qu'il ne s'agissait pas d'une tentative d'assassinat contre sa personne.

Mohammad Dahlane, considéré comme 'l'homme fort' dans la bande de Gaza, et qui soutient M. Abbas, a affirmé que cette fusillade devrait inciter à régler la crise dans le domaine de la sécurité qui affecte les territoires palestiniens.

'Seul Abou Mazen (nom de guerre de Mahmoud Abbas) peut servir de passerelle entre le passé, le présent et le futur', a expliqué  M. Dahlane aux journalistes.

'L'incident qui s'est produit dimanche à Gaza va pousser la direction palestinienne à prendre des mesures le plus vite possible pour faire respecter la loi. Mais nous ne pouvons pas imposer une solution en pressant sur un bouton', a prévenu M. Dahlane.

Un haut responsable des services palestiniens de sécurité a estimé que l'Autorité palestinienne ne pourrait pas désarmer la myriade de mouvements durant les huit semaines précédant les élections.

'Le seul moyen est d'exercer des pressions publiques sur ces groupes, mais je ne pense pas que nous disposions de suffisamment de temps d'ici aux prochaines élections', a également déclaré M. Dahlane.

Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a pour sa part indiqué mardi qu'il pourrait envisager de coordonner le retrait israélien de la bande de Gaza avec la nouvelle direction palestinienne, si celle-ci se montre déterminée à lutter contre les groupes armés.

'Si, avec le temps, nous constatons que la nouvelle direction palestinienne est prête à lutter contre le terrorisme, nous pourrons peut-être conclure un accord de coordination sécuritaire à propos des territoires qui doivent être évacués', a déclaré M. Sharon.

Selon un plan adopté par le cabinet Sharon et entériné par la Knesset (parlement), Israël doit quitter la bande de Gaza d'ici à septembre 2005 et démanteler les 21 colonies de la région ainsi que quatre autres isolées dans le nord de la Cisjordanie.

 





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