Le démocrate a prononcé jeudi 29 juillet au soir à Boston un discours pour tenter de transformer le rejet du président en enthousiasme pour sa candidature, il engage un combat contre George Bush . Dans son discours d'investiture à la convention de Boston il a cherché à convaincre les Américains qu'il peut faire mieux que le président républicain George W. Bush.
Un discours ' show ' à l’américaine
Le sénateur du Massachusetts devait clôturer la grand-messe démocrate, après une présentation personnelle par ses deux filles, Vanessa et Alexandra, ainsi que son beau-fils Andre Heinz. Après l'entrée sur scène de ses camarades de la guerre du Vietnam, Max Cleland, l'ancien sénateur de Georgie était chargé de présenter le héros du jour. 'Jeune homme j'ai défendu ce pays et je le défendrai comme président', a-t-il répété avant de promettre une administration où 'l'Amérique n'entrerait pas en guerre parce que nous le voulons', mais 'parce que nous le devons'.
L'insistance sur son expérience d'officier au Vietnam visait à persuader les Américains qu'il est capable de diriger et protéger le pays contre le terrorisme, alors que les sondages montrent une large avance au président Bush sur ces questions. 'Nous n'avons besoin d'être admirés et pas seulement craints, a-t-il déclaré, suivi de ' le futur n'appartient pas à la peur mais à la liberté. '.Il a également promis une réforme des services de renseignements 'pour que la politique soit guidée par des faits'. Le candidat est également revenu sur sa conception des 'valeurs', 'qui ne sont pas que des mots'. 'Il est temps pour ceux qui parlent des valeurs familiales de valoriser la famille', a-t-il déclaré. 'Notre grande classe moyenne s'amenuise.' 'On peut faire mieux', a-t-il remarqué.
John Kerry n'est arrivé qu'hier soir dans l'enceinte de la convention. La veille, il avait laissé le devant de la scène à son colistier John Edwards, avocat et sénateur de Caroline du Nord, dont l'éloquence et l'énergie sont considérées comme un atout non négligeable pour la campagne du démocrate. L'intervention de John Kerry devant les 20 000 délégués et invités de la convention était sans doute la plus importante de sa carrière.
Elle marque un tournant déterminant dans la course aux élections du 2 novembre alors que les sondages montrent que les deux candidats sont au coude-à-coude depuis le mois de mars.
Il a accusé le gouvernement Bush d'avoir dégradé l'image des Etats-Unis dans le monde, d'avoir isolé le pays de ses alliés, d'avoir trompé les Américains en les embarquant dans une guerre qui n'était pas nécessaire.
Un duel Kerry-Bush
John Kerry est depuis hier le candidat officiel du Parti démocrate à la présidence des États-Unis. Mais la lutte entre le sénateur du Massachusetts, qui vient d'accepter la désignation de son parti à la convention nationale de Boston, et le candidat républicain, le président sortant George W. Bush, promet d'être d'autant plus acharnée que les programmes des deux adversaires sont assez semblables.
L'avance de John Kerry, que les derniers sondages créditent de 46% des intentions de vote contre 43% pour Bush cela ne signifie rien à cette période, il reste environ 3 mois avant un scrutin de l'élection présidentielle américaine. Le candidat démocrate doit à présent creuser l'écart, s'il veut l'emporter sur George Bush.
Les points faibles de John Kerry sont connus, il ne possède tout d'abord pas le charisme Bill Clinton ou de John F. Kennedy. Mais au-delà des apparences, c'est la personnalité même de Kerry qui est assez difficile à cerner. Ancien combattant devenu un pacifiste célèbre, sénateur connu pour changer fréquemment de position au cours de ses votes successifs, le parcours de John Kerry échappe aussi.
L'image du candidat démocrate est assez floue comme son discours politique. Dans ses grandes lignes, le programme électoral de John Kerry s’apparente à celui de Bush mais du côté démocrate mais sans grands changements pour les militants démocrates qui s'opposent à l'Administration Bush sur presque tous les sujets, de l'Irak jusqu'à la fiscalité.