Le groupe La Rumeur
Au nom de la liberté d'expression
Le rappeur Mohammed Bourokba "Hamé", du groupe La Rumeur, poursuivi pour "diffamation d'une administration publique" en raison de propos critiquant l'action de la police dans les banlieues, a été relaxé par la cour d'appel de Paris. La cour a confirmé un jugement rendu en première instance en 2002 en estimant que le rappeur n'imputait aucun fait précis à la police mais se contentait d'émettre un point de vue général. A l'époque le parquet a estimé que les propos relevaient de la liberté d'expression, poursuivant de la sorte : «replacés dans leur contexte, ces propos ne constituent qu'une critique des comportements abusifs, susceptibles d'être reprochés sur les 50 dernières années aux forces de police à l'occasion d'événements pris dans leur globalité».
Le parquet général a annoncé vendredi qu'il se pourvoirait en cassation dans cette affaire jugée emblématique par les syndicats de policiers comme par les musiciens. La plainte initiale avait été déposée par le ministère de l'Intérieur.
Le parquet général a annoncé vendredi qu'il se pourvoirait en cassation dans cette affaire jugée emblématique par les syndicats de policiers comme par les musiciens. La plainte initiale avait été déposée par le ministère de l'Intérieur.
Le dossier ne visait pas les paroles d'une chanson
Le dossier, où était également poursuivi le président du conseil d'administration d'EMI Music France, Emmanuel de Buretel de Chassey, ne visait pas les paroles d'une chanson mais un texte paru dans un fanzine accompagnant la diffusion d'un album de La Rumeur. "Les rapports du ministère de l'Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu'aucun des assassins n'ait été inquiété", disait ce texte. "La justice pour ces jeunes assassinés par la police disparaît sous le colossal slogan 'touche pas à mon pote'. La réalité c'est que vivre dans nos quartiers, c'est vivre dans l'humiliation policière régulière", ajoutait-il.