Huit jours après son arrivée à Matignon le Premier ministre Dominique de Villepin a livré hier son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale. Il a affirmé sa volonté de remettre 'la France en marche' et de 'gagner la bataille de l'emploi'. Il a consacré plus de la moitié de son intervention à son 'plan d'urgence' pour l'emploi qui prévoit notamment des dispositions pour les très petites entreprises, l'emploi des jeunes et des seniors.
Le « contrat nouvelle embauche »
- un 'chèque emploi' va être mis en place pour simplifier l'embauche. Ce chèque disponible sur Internet 'aura valeur à la fois de bulletin de salaire et de contrat de travail'.
- Deuxième mesure proposée : un 'contrat nouvelle embauche', nouveau type de contrat à durée indéterminée réservé aux TPE sera mis en place 'à compter du 1er septembre'. Ce nouveau contrat 'prévoira une période d'essai plus longue d'une durée de deux ans, adaptée au rythme de développement des petites entreprises'.
- Et troisième mesure proposée par le Premier ministre que l'Etat prenne en charge les cotisations sociales supplémentaires dues à partir du dixième salarié pour lutter contre les effets de seuil.
Dominique de Villepin a annoncé une 'mobilisation nationale du service public de l'emploi' pour favoriser le reclassement des chômeurs 'dans les premiers mois'. Il a également demandé au service public de l'emploi de 'sanctionner' les chômeurs qui refusent 'plusieurs offres d'emplois raisonnables'.
Le chômage
Dominique de Villepin a demandé à l'ANPE de 'recevoir individuellement 57.000 jeunes au chômage depuis plus d'un an avant la fin du mois de septembre pour leur proposer une solution adaptée': 'un emploi dans une entreprise', 'un contrat d'apprentissage', 'ou encore un contrat non marchand'.
Toujours pour lutter contre le chômage des jeunes, il a annoncé qu'il avait demandé à la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie de procurer à 20.000 jeunes une formation validée par l'Education nationale.
Les contrats d'accompagnement vers l'emploi prévus par la loi de cohésion sociale passeront de 20.000 à 100.000, a annoncé en outre Dominique de Villepin.
Concernant les seniors, les plus de 50 ans, le Premier ministre a annoncé que le gouvernement allait négocier avec les partenaires sociaux un 'assouplissement des règles de cumul emploi-retraite' et la 'suppression de la contribution Delalande'. Cette contribution, instaurée en 1987, est destinée à freiner les licenciements de salariés âgés en obligeant l'entreprise à verser à l'assurance-chômage une cotisation égale à trois mois de salaire brut pour tout licenciement économique d'un salarié de plus de 50 ans en CDI. Le Premier ministre a aussi demandé que les 'dispositifs' existant pour sanctionner les 'abus' de chômeurs en recherche d'emploi soient 'appliqués par le service public'.
Dominique de Villepin entend 'agir vite'. Il a donc annoncé mercredi que le gouvernement allait légiférer par ordonnances sur ce 'plan d'urgence pour l'emploi'. Un projet de loi d'habilitation 'sera présenté au Parlement au mois de juin' et les ordonnances publiées 'avant le 1er septembre' au terme d'une 'consultation approfondie avec les partenaires sociaux'.
La confiance de l’Assemblée
Le Premier ministre a obtenu la confiance de l'Assemblée nationale par 363 voix contre 178 et 4 abstentions. Le groupe UMP qui détient à lui seul la majorité absolue, avait appelé à voter la confiance au gouvernement, alors que le PS et le PCF avaient appelé à voter contre, et que l'UDF avait choisi de ne pas participer au vote.
'Face à des difficultés sans précédent, j'ai besoin de vous', a enfin déclaré Dominique de Villepin aux députés. 'Je serai sans cesse à l'écoute de vos propositions, de vos suggestions, de vos critiques aussi. Chacune et chacun d'entre-vous a, au-delà des différences politiques, chevillé au corps l'intérêt national.'