Une conférence internationale
Mercredi, le dirigeant palestinien a appelé d'Oslo à l'organisation "immédiate" d'une conférence internationale pour un règlement du conflit israélo-palestinien, avertissant que les mesures israéliennes anéantissaient toute chance de voir un Etat palestinien. M. Abbas s'est dit favorable à la tenue de négociations entre Palestiniens et Israéliens à Oslo, qui avait abrité les discussions secrètes ayant conduit en 1993 à l'accord éponyme sur l'autonomie palestinienne, aujourd'hui moribond. Israël a accueilli fraîchement l'appel de M. Abbas, le porte-parole des Affaires étrangères Mark Regev soutenant que son pays souhaitait relancer les négociations mais que les obstacles provenaient du côté palestinien après la victoire électorale des radicaux du Hamas. "Le nouveau gouvernement du Hamas refuse malheureusement de reconnaître l'existence d'Israël et considère que la Feuille de route n'est plus valable", a ajouté M. Regev, en allusion au dernier plan de paix international. Selon M. Abbas, "pour trouver une solution au conflit, les parties ne doivent pas être laissées seules en raison du déséquilibre qui existe entre occupant et occupé".
Abbas a les mains libres
M. Abbas a souligné qu'en tant que président de l'Autorité palestinienne et de l'OLP il avait les mains libres pour négocier avec Israël malgré la victoire du Hamas aux législatives de janvier. "Je suis entièrement prêt à commencer immédiatement des négociations avec le gouvernement israélien". Il a ensuite été reçu par le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg qui a annoncé l'octroi d'une aide humanitaire de 20 millions de dollars aux Palestiniens dans le cadre de son assistance annuelle, qui doit totaliser en 2006 "au moins" quelque 79 M USD. "Sans les aides des pays donateurs, le peuple palestinien fera face à une catastrophe humanitaire inévitable", a averti M. Abbas.
Entretien avec Jacques Chirac
Après la Norvège, M. Abbas devait se rendre mercredi soir à Helsinki puis à Paris. La France entend montrer, en recevant vendredi le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas, qu'elle reste une alliée privilégiée des Palestiniens, soucieuse de trouver le moyen de maintenir l'aide européenne tout en contournant le gouvernement du Hamas. Le chef de l'Autorité palestinienne doit être reçu vendredi par le président Jacques Chirac, qu'il avait déjà rencontré en octobre, avant la défaite de sa formation, le Fatah, aux législatives de janvier. Mais la France est face à un dilemme: comment éviter "l"asphyxie" de la population palestinienne sans financer de près ou de loin un mouvement jugé terroriste par l'Union européenne et les Etats-Unis. L'UE est le principal soutien financier des Palestiniens avec quelque 500 millions d'euros d'aide versés annuellement, dont près de la moitié en aides directes au gouvernement palestinien ou transitant par lui.