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Politique

Manuel Valls, invité de la Grande Mosquée de Paris pour l’iftar

Rédigé par Maria Magassa-Konaté | Lundi 23 Juillet 2012 à 16:47

           

Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur en charge des cultes, s’est rendu samedi 21 juillet à la Grande Mosquée de Paris pour y prendre l’iftar, le repas de rupture du jeûne du Ramadan, qui a démarré vendredi 20 juillet. L’occasion pour lui d’appeler à la réconciliation les différentes instances musulmanes de France.



Manuel Valls, invité de la Grande Mosquée de Paris pour l’iftar
Manuel Valls a été accueilli par Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et par le recteur de la Grande Mosquée de Paris (GMP), Dalil Boubakeur, pour l’iftar, samedi 21 juillet, correspondant au deuxième jour de jeûne pour les musulmans de France. Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) Richard Prasquier, était également invité à ce dîner.

Le ministre « a saisi cette occasion pour encourager (les instances musulmanes) à trouver un accord sincère et durable dans l’intérêt de l’islam de France », a indiqué son entourage.

Démission de la GMP

Il faut dire que les tensions sont vives entre le CFCM et la GMP, ces derniers temps.
Cette dernière a quitté le bureau exécutif de l’instance représentative du culte musulman mercredi 11 juillet. Depuis, les deux représentants de la GMP (sur 15 membres) ne siègent plus à la direction du CFCM.

« Les graves dysfonctionnements du CFCM et sa gouvernance autocratique qui a tenté de minorer la surface et l’influence de la Grande Mosquée de Paris» sont à l’origine de cette démission, avait expliqué dans un communiqué Dalil Boubakeur, le recteur de la GMP.
« Choqué » par ces accusations, Mohammed Moussaoui, avait rétorqué que « ces termes (...) ne sont en rien conformes à la réalité ».

Au cœur des divergences : prétendument le mode de calcul de la représentativité du CFCM. Aujourd’hui, le nombre de délégués des différentes fédérations qui compose le CFCM est en effet calculé à partir de la surface des lieux de culte. Plus la surface est grande, plus le nombre de délégués est important.
Un point crucial pour les fédérations car ce sont ces délégués qui choisissent les 25 Conseils régionaux du culte musulman (CRCM) qui élisent par la suite le bureau exécutif et le conseil d’administration qui désignent à la fin le président de l’instance.

Ce mode de représentativité est régulièrement contesté par la fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGMP) qui déplore que les lieux de culte récemment édifiés et aux surfaces importantes soient favorisés au détriment des mosquées plus anciennes et plus petites qu’elles possèdent.

Le CFCM qui annonçait, de longue date déjà, qu'il préparait une profonde réforme de son institution avec l’ensemble des fédérations qui la compose visait à trouver un accord sur ce principe mais aucun consensus n’a été trouvé, d’où la démission de la GMP.

Manuel Valls pour le changement ?

Ce nouveau couac dans la vie des instances musulmanes est loin de ravir Manuel Valls, qui souhaite avoir un interlocuteur stable pour toutes les questions religieuses liées à l’islam.

Avant ce dernier coup d’éclat, il avait déjà appelé les différentes composantes de l’islam de France à l’unité. « J’appelle les responsables du culte musulman à prendre la mesure des défis qui se posent à nous. Les divisions, les égoïsmes, la concurrence ne peuvent pas différer plus longtemps le dialogue indispensable qui doit s’ouvrir sur les sujets cultuels », avait déclaré le ministre de l’Intérieur lors de l’inauguration de la Grande Mosquée de Cergy, vendredi 6 juillet.

« Un cadre existe ; il est sans doute imparfait. Il mérite peut-être d’évoluer. Il doit être dédié uniquement aux questions liées au culte. Je ne veux pas que soient confondues les questions d’immigration, d’intégration, et les questions liées aux cultes. Mais je ne souhaite pas attendre un accord qui ne vient pas pour entamer ce dialogue », avait-il ajouté en écho à la réforme du CFCM qui tarde toujours à se mettre en place.

Lui qui souhaite aborder les thématiques sur l’islam avec « un regard apaisé, dépassionné, serein » a réitéré le souhait de voir le CFCM uni « dans l’intérêt de l’islam de France », lors de l’iftar du samedi 21 juillet.

« Trop souvent, l’Islam a été instrumentalisé, trop souvent son nom a été prononcé pour véhiculer une suspicion, de la défiance, du mépris », avait-il dénoncé lors de l’inauguration de la Grande Mosquée de Cergy en annonçant un changement radical de ton sur les questions liées à l’islam. Un changement attendu par les électeurs de confession musulmane qui ont voté majoritairement pour François Hollande lors de la dernière élection présidentielle.

L'actuel ministre de l'intérieur Manuel Valls devra également veiller à ne pas trop s’immiscer dans les affaires d’un CFCM que beaucoup de musulmans jugent jusqu’à maintenant trop proche du pouvoir.
Sans cela, le CFCM, créé en 2003 par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, aura toujours autant de mal à s’imposer comme une instance représentative aux yeux des musulmans...







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