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Moussaoui condamné à la prison à vie

| Jeudi 4 Mai 2006 à 08:34

           

Le jury au procès de Zacarias Moussaoui a recommandé mercredi que le Français soit condamné à la prison à perpétuité pour sa complicité avec les auteurs des attentats du 11-Septembre, a annoncé le porte-parole du tribunal fédéral d'Alexandria (est), Edward Adams.



"Amérique, tu as perdu, j'ai gagné!"

"Amérique, tu as perdu, j'ai gagné!", a crié le Français, âgé de 37 ans, en quittant la salle d'audience du tribunal fédéral d'Alexandria (Virginie, est). La juge Leonie Brinkema, qui est liée par la décision du jury, doit prononcer jeudi matin la condamnation formelle de Moussaoui à la réclusion criminelle à perpétuité, la peine minimale dans la mesure où le Français, membre revendiqué d'Al-Qaïda, a plaidé coupable l'année dernière. "Le jury a parlé, nous respectons et nous acceptons son verdict", a déclaré Paul McNulty, ministre de la justice adjoint. L'accusation ne peut pas faire appel de la condamnation, et Moussaoui devrait être transféré prochainement dans la prison de haute sécurité de Florence (Colorado, ouest), surnommée l'"Alcatraz des Rocheuses", où il sera maintenu à l'isolement jusqu'à la fin de ses jours.

"un procès équitable"

Le président américain George W. Bush s'est contenté d'observer que l'accusé avait eu "un procès équitable". "Les jurés l'ont épargné, une chose qu'à l'évidence il n'était pas disposé à faire pour d'innocents citoyens américains", a-t-il déclaré. "Justice a été rendue", a commenté devant le tribunal Abraham Scott, qui a perdu sa femme dans l'attentat contre le Pentagone. "Je suis contente de voir que c'est le dernier jour où M. Moussaoui sera à la Une", a ajouté Carrie Lemack, dont la mère se trouvait dans l'un des avions détournés. A Paris, le ministre français de la Justice, Pascal Clément, a pris acte du verdict, rappelant "la position de la France contre la peine de mort". La mère de Zacarias Moussaoui, Aïcha el-Wafi, a confié à la radio France Inter qu'elle se sentait "morte" après ce verdict imposant la perpétuité à son fils: "C'est la pire chose qui peut arriver à une mère".

Son rôle n'a jamais été établi avec certitude

A l'issue de trois mois de procès, les neuf hommes et trois femmes du jury, qui avaient estimé lors d'une première phase que Moussaoui était passible de l'injection mortelle pour avoir menti lors de son arrestation et permis ainsi les attentats, ont délibéré pendant près de 41 heures avant de rejeter la mort. Après sa condamnation formelle jeudi, Moussaoui deviendra le premier condamné aux Etats-Unis pour les attentats survenus il y a près de cinq ans. Son rôle n'a jamais été établi avec certitude: le jour des attaques, il était en prison dans le Minnesota (nord) pour un visa périmé. Trois jurés ont d'ailleurs estimé que ce rôle, s'il a existé, "était mineur". Aucun des membres du jury n'a retenu les principaux arguments de la défense: l'éventuelle schizophrénie du Français et son probable désir de mourir en martyr. Pendant la lecture du verdict, les jurés sont restés impassibles, comme Moussaoui. Les avocats de la défense étaient tous en revanche debout, tandis que les procureurs sont restés assis, l'air accablé. Deux proches de victimes ont manifesté leur déception en mettant la tête entre leurs mains.




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