Nadia, employée administrative au sein du magasin Auchan de Bagnolet depuis 1997, se retrouve aujourd’hui confrontée à d’énormes pressions et menaces pour avoir porté le voile. Bien plus qu’une simple employée Nadia est déléguée syndicale de la CGT mais aussi membre du comité d’entreprise. Elle a su mener de nombreux combats pour réclamer de meilleurs conditions de travail pour ses collègues. Aujourd’hui, c’est son combat qu’elle entend mener…le combat d’une femme voilée contre l’intolérance et les discriminations qui en découlent.
Tout commence en 2000, lorsque Nadia se présente un matin sur son lieu de travail avec son foulard. La direction ne reste pas insensible et convoque Nadia à de nombreux entretiens tout en exerçant une pression sur elle afin qu’elle enlève son foulard. Un compromis est finalement trouvé entre les deux partis : le port du béret. Elle accepte d’aller dans le sens de sa direction, troquant ainsi son foulard pour un béret afin de mettre un terme aux pressions qui s’exercent sur elle.Mais la direction s'entête dans son bras de fer mené contre le foulard de Nadia allant jusqu’à lui retirer ses prérogatives de décision sur le secrétariat et le standard, qu’elle avait toujours eues jusqu’à cette fameuse histoire de foulard. Autre moyen de pression, la perspective de carrière, en effet sa chef lui a préciser lors d’un entretien qu’il est inutile qu’elle espère évoluer au sein du groupe Auchan tant qu’elle portera son béret.
La mobilisation de ses collègues…
Lasse de constater qu’elle est la seule à faire des concessions et des efforts, Nadia, animée par le soutien de ses collègues se présente à nouveau avec son foulard sur son lieu de travail le 25 janvier 2003. La direction réagit immédiatement en la convoquant. Alors commence une forte mobilisation des employés menaçant de faire grève et de ses collègues de la CGT au sein du magasin Auchan. Une pétition a été présentée à la direction, réunissant prés de 100 signatures, précise que les employés ne sont pas gênés par le port du foulard de Nadia, d’autant plus qu’elle n’est pas en contact direct avec la clientèle du magasin. Devant une tel soutien, la direction choisit de faire appel à des médiateurs extérieurs pour tenter de trouver un terrain d’entente avec Nadia. Cette dernière accepte de les rencontrer manifestant à nouveau sa volonté de voir les choses s’améliorer, volonté qui ne semble aller que dans un sens.
Affaire à suivre...