Après avoir été soigné il y a deux semaines pour une laryngo-trachéite aiguë, le pape Jean-Paul II a de nouveau été hospitalisé d’urgence jeudi pour une trachéotomie. Le souverain pontife souffrait d’insuffisance respiratoire. Son intervention s’est bien passée et le pape respire de nouveau sans assistance mais il ne pourra pas parler pendant quelques jours. Néanmoins, malgré cette relative accalmie les inquiétudes prolifèrent de nouveau quant à son avenir physique et pontifical.
Des problèmes récurrents
Jean-Paul II a été hospitalisé d’urgence deux fois en l’espace d’un mois. Déjà atteint de la maladie de Parkinson, le pape a succombé à une insuffisance respiratoire ces derniers jours. La situation était si alarmante ce jeudi 24 février que les médecins ont décider de pratiquer une trachéotomie (un trou dans la gorge) pour l’aider à respirer.
Le Vatican a publié un bulletin de santé précisant que la pape s’était rétablit de son opération mais qu’il ne pourra pas avoir l’usage de la parole durant quelques jours.
Selon le professeur Corrado Manni, l’ancien anesthésiste du pape, l’hospitalisation du début du mois de février et celle d’hier seraient toutes deux la conséquence de graves problèmes respiratoires.
Un pessimisme ambiant
Nombre de spécialistes médicaux ne cachent pas leur pessimisme. Comme en témoigne les propos de Luigi Allegra, le directeur du service des maladies cardiologiques et respiratoires de la polyclinique de Milan : « L’inquiétude réelle réside dans les raisons qui ont poussé les médecins à pratiquer une trachéotomie. Si en amont il y a une pneumonie ou une activité pulmonaire tellement réduite qu'elle ne peut être compensée à l'aide de bouteilles d'oxygène, alors le problème est vraiment grave ».
Selon le professeur Bruno Bergamasco, Directeur du département de neurologie de l'université de Turin, cette rechute «est la démonstration que son système immunitaire n'est plus en mesure de combattre les infections».
Le Vatican doit annoncer samedi si le pape, âgé de 84 ans, fera une apparition à la fenêtre de sa chambre d’hôpital à l’occasion de la prière de l’Angelus. Toutefois, on se veut être rassurant dans l’entourage du pape et pour lui permettre de continuer à diriger l’Eglise, un stylo ainsi qu’un carnet de notes auraient été, selon des sources informées au Vatican, placés sur son lit.
Le Cardinal Carlo Mario Martini serait pressenti pour remplacer le pape le cas échéant mais ce dernier n’a pas souhaité alimenter la rumeur et a déclaré : « Nous prions pour lui. »