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Religions

Prêches à rallonges : le casse-tête des fidèles musulmans

Rédigé par Assmaâ Rakho Mom | Lundi 11 Juin 2007 à 13:10

           

Mosquée reculée ou sermon à rallonge ? C’est le choix cornélien devant lequel se retrouvent chaque vendredi beaucoup de fidèles musulmans. Confrontés pour certains à un monde du travail comportant horaires fixes et contraintes certaines, pour d’autres à un milieu scolaire ou universitaire exigeant et ferme, voire tout simplement à des préoccupations terriennes quotidiennes humaines et matérielles, les fidèles musulmans qui se rendent à la mosquée le vendredi redoutent par dessus tout les imams adeptes de sermons interminables.



Prêches à rallonges : le casse-tête des fidèles musulmans
C’est incontestablement un tourment musulmano-musulman ! Bientôt un listing non officiel des imams prononçant des sermons interminablement longs et fastidieux verra le jour, élaboré par les fidèles eux-mêmes. C’est sûr. Pour en être certain, il suffit d’évoquer le sujet avec n’importe quel musulman pratiquant se rendant régulièrement à la mosquée le vendredi, jour de grande prière.

En général, les fidèles musulmans prennent un malin plaisir à faire le tour des mosquées situées à environ trois kilomètres à la ronde par rapport à leur foyer. C’est ainsi qu’ils font leur choix. Et c’est aussi de cette manière qu’ils se passent le mot et pointent officieusement du doigt les mosquées où l’imam mène la vie dure à ses ouailles le vendredi. Car si pour certains, ils piaffent d’impatience et se rongent les freins, pour d’autres, c’est tout nettement qu’ils plient leurs tapis de prière et tournent les talons.


C’est tout à fait compréhensible. Et les causes sont multiples concernant cet état de fait. Prêches souvent prononcés en langue arabe, exiguïté fréquente des lieux de culte ou encore imams coupés parfois de toutes réalités sociale et économique, c’est en partie pour ces raisons que les mosquées terminant tard la prière du vendredi sont désertées. Cumulant les tares et autres erreurs de gestion des fidèles, elles se coupent ainsi progressivement des populations qui les environnent.

Sans pour autant vouloir constamment revenir sur la période « glorieuse » de l’histoire musulmane et souhaiter la magnifier à tout prix, précisons tout de même que par le passé beaucoup d’imams et orateurs de talent, concentrant leurs prêches sur de très courtes périodes, les faisaient tout à la fois percutants, captivants mais aussi et surtout suivis. C’est-à-dire que chaque prêche du vendredi faisait suite au précédent, dans un souci constant de fidélisation et d’ancrage des fidèles.

Restons toutefois optimistes car, même si les prêches à rallonges restent légions, les fidèles eux, prennent de plus en plus l’initiative de les limiter, interpellant continûment leurs imams. Des imams qui devraient par la même retrouver leur rôle d’origine, à savoir celui d’ancrer durablement la religion musulmane et sa pratique dans un contexte social et économique donné.





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