Nicolas Sarkozy et Amadou Toumani Touré, président du Mali
Sarkozy n’est pas le bienvenu
La presse malienne a été très virulente face à la visite de M. Sarkozy au Mali. Débutant son article par i[« Face aux « odeurs » et « senteurs », au « voile » et à la « racaille » qu’il faut passer au karcher, La France de Chirac et de Sarkozy n’est pas bien à l’aise. […] l’immigration est en passe de devenir pour la droite un casse tête à la française.» ]iLe journaliste d’Info Matin, continue :i[ « Oui, Monsieur Sarkozy, la France peut choisir, a le droit de choisir et de décider de qui doit venir chez elle, pas le Mali. M. Sarkozy peut venir chez nous comme cela lui chante, même si nous ne le voulons pas, mais nous, nous ne pouvons pas allez en France sans sa permission.[…] Belle leçon magistralement infligée par le pays des droits de l’homme, hein ! […] Seulement le nègre, comme aux bons vieux temps de l’esclavage, a peu de place dans cette humanité hellène. […] Aussi peut-il comprendre qu’il ne sera jamais du lot de ces Français qui seront toujours les bienvenue au Mali. […] »]i
De plus, nombreux sont les articles qui décrivent le dispositif de sécurité qui entourait l’ambassade de France et les ministères, dont « une bonne centaine d’agents prêts à en découdre ». Ceci n'a pas découragé les manifestants.
Manifestations
La population a tenté de se rassembler au moindre déplacement du ministre de l’Intérieur criant : « Sarkozy raciste ! Sarkozy raciste ! ». Dès la matinée, les banderoles étaient fixées : « Sarko, un pur produit de l'immigration qui s'insurge contre les immigrés ». Même les députés ont eu leur part : « députés lâcheurs », « députés traîtres » criaient les manifestants. L’Association des Expulsés de France (AMDH) était présente, utilisant des termes très durs comme : « Sarkozy pyromane », en référence aux incendies meurtriers qui ont eu lieu dans la capitale française, « Sarkozy provocateur », « Sarkozy dehors ».
Amadou Toumani Touré, le président de la République du Mali, évoquera ironiquement après avoir reçu le ministre de l’Intérieure français, son pays comme « un pays d'hospitalité non choisie ». Relayant ainsi sur Radio France Internationale du Mali, le mécontentement de ses concitoyens.
Suite à la rencontre avec le Président malien, Nicolas Sarkozy a, de son côté, entamé un débat houleux : une jeune femme l’accusant de « profiter de nos ressources », Nicolas Sarkozy répond : « La France n'a pas économiquement besoin de l'Afrique » , à un autre qui évoque les charters, le ministre de l’Intèrieur s’exclame : « Levez-vous. Je vous mets au défi de dire qu'il y a eu le moindre charter vers le Mali depuis quatre ans que je suis ministre de l'Intérieur [...] vous n'avez pas à insulter le gouvernement démocratique (français) ».
Pourtant, le presse malienne évoquait l'expulsion samedi dernier de Mariam Sylla accompagnée de ses deux enfants de quatre et six ans. Selon Info Matin, la dame qui résidait depuis plus de sept ans en France, venait de finir ses prières quand la police frappa à sa porte et lui demanda ses papiers d’identité. A cause d’une histoire sombre de visa volé par son ancien mari, la dame sera expulsée et les enfants déscolarisés par les soins de la police nationale. Arrivée à Bamako samedi, suite "à une expulsion signée Sarkozy", le lundi suivant, le retour de Mariam Sylla sera autorisé afin que ses enfants puissent achever l’année scolaire.
Selon le ministère de l'Intérieur, 46 000 Maliens résident en France, et autant de clandestins. La communauté malienne représenterait donc quelque 200 000 personnes sans compter les 100 000 titulaires de la double nationalité.
Finissant aujourd'hui sa houleuse visite au mali, Nicolas Sarkozy doit se rendre dans la journée au Bénin.