Soeur Emmanuelle repose en paix

" La mort, c’est le plus beau jour de la vie ", confiait Sœur Emmanuelle dans une interview au Figaro, cinq jours avant sa disparition. Bien qu’elle ait refusé le principe d’un hommage national, une messe de requiem organisée mercredi après midi en la cathédrale Notre-Dame de Paris a rassemblé une foule nombreuse et plusieurs personnalités dont Nicolas Sarkozy, son épouse et plusieurs ministres du gouvernement. "C'était véritablement la moindre des choses que la France pouvait faire pour une personnalité d'une telle générosité, d'une telle bonté" a estimé l’ancien président de la République Jacques Chirac, qui avait promu Madeleine Cinquin, de son vrai nom, au grade de commandeure de la Légion d’honneur en 2002.

"A travers Sœur Emmanuelle, c'est l'essence même de la fraternité que des générations de toutes confessions ont pu découvrir et accompagner dans le monde entier. A travers elle, nous vivions la douceur, la protection et le soin, nous vivions le courage et l’endurance." C’est en ces termes que le président du CFCM, Mohammed Moussaoui , lui a rendu officiellement hommage. Le Recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur a également exprimé sa tristesse face à la disparition de "cette grande pionnière de la solidarité humaine du XXème siècle (…) Tout comme Beaudelaire dans les Fleurs du mal, elle a su trouver " des richesses dans la pauvreté "

Les obsèques de la religieuse française, se sont tout de même déroulées dans la plus stricte intimité, mercredi en fin d’après-midi à Callian, un petit village du Var où elle vivait depuis 1993. Le cortège funèbre avait quitté, vers 11h30, la maison de retraite "Le Pardon", où Sœur Emmanuelle est décédée dans la nuit de dimanche à lundi à la veille de ses 100 ans. Elle repose désormais auprès des autres religieuses de l’Ordre de Notre-Dame de Sion, la congrégation où elle avait fait ses vœux.