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Sur le vif

Crise à Mayotte : Bruno Retailleau et François Bayrou sous le feu des critiques

Rédigé par Benjamin Andria | Mardi 17 Décembre 2024 à 15:05

           


Crise à Mayotte : Bruno Retailleau et François Bayrou sous le feu des critiques
« On ne pourra pas reconstruire Mayotte sans traiter, avec la plus grande détermination, la question migratoire. Mayotte est le symbole de la dérive que les gouvernements ont laissé s’installer sur cette question. Il faudra légiférer pour qu’à Mayotte, comme partout sur le territoire national, la France reprenne le contrôle de son immigration. » Alors que le département français d'outre-mer peine à se relever du choc consécutif au passage du cyclone Chido, c’est en ces termes que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est exprimé sur X mardi 17 décembre, créant ainsi la controverse.

La classe politique de gauche a été particulièrement outrée par la publication. « Ce tweet est aussi indigne qu’inhumain. Mayotte est dévastée. Nous ne connaissons pas encore le nombre de morts. La détresse sur place est immense. Vous êtes une honte », a réagi l’eurodéputé socialiste Pierre Jouvet. « Les Mahoraises et les Mahorais comptent leurs morts, et le ministre de l’Intérieur ne trouve rien de mieux à faire que de sombrer dans la pure ignominie. Nous vous demandons de mettre en branle les moyens de l’État pour assister Mayotte dans cette catastrophe, pas de faire étalage de votre xénophobie », a fait savoir la patronne des députés insoumis, Mathilde Panot.

A peine nommé, le nouveau Premier ministre François Bayrou n’est pas en reste. En pleine crise à Mayotte, il a préféré se rendre à Pau (Pyrénées-Atlantiques) – en jet privé – afin de défendre devant le conseil municipal le cumul des mandats et ainsi demeurer maire de la ville en parallèle de sa fonction de locataire à Matignon.

« La place du Premier ministre n'était pas à Pau hier soir. La priorité, c'est Mayotte », a tancé le secrétaire national du Parti socialiste, Olivier Faure, qui a également égratigné le ministre de l’Intérieur en le présentant comme « un obsessionnel indécent et inconséquent » qui « reprend sa croisade contre les personnes migrantes ». S’agissant de François Bayrou, « oui, c'est indécent de parler de cumul des mandats alors qu'on enterre des enfants à Mayotte », a déploré le chef de file des communistes, Fabien Roussel.

« Qu’est-ce que vous faites là ? (…) C’est une faute politique. Votre première mission, monsieur Bayrou et monsieur le Premier ministre, c’est de prendre l’avion et d’aller à Mayotte, ne serait-ce que de façon symbolique pour montrer à ces gens-là qui vivent dans la misère (…) qu’on les considère. La seule manière qu’on a de parler d’eux, c’est pour les critiquer au sujet de l’immigration », s’est ému l’élu GDS (Gauche démocratique et sociale, opposition) Tunday Cilgi lors du conseil municipal. Une faute qui entache les débuts laborieux du Premier ministre, qui s'attelle à la composition d'un nouveau gouvernement.

Emmanuel Macron a, pour sa part, annoncé qu’il se rendra à Mayotte « dans les prochains jours » et qu’il décrétera un deuil national. Le bilan officiel fait état d'une vingtaine de morts mais il est toujours provisoire.

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