En Thaïlande, huit personnes - six soldats et deux fonctionnaires civils - accusées d’être responsables de la mort de 78 manifestants musulmans en 2004 seront inculpés de meurtre, a annoncé le bureau du procureur général mercredi 18 septembre.
L’affaire, aussi connue sous le nom du massacre de Tak Bai, a acquis une notoriété particulière en raison notamment de la manière dont les victimes sont mortes. Le 25 octobre 2004, des milliers de manifestants s’étaient rassemblés devant le commissariat de police du district de Tak Bai, à Narathiwat, pour exiger la libération immédiate de six hommes musulmans. Arrêtés quelques jours plus tôt, les détenus, membres d’une force de défense officielle d’un village, avaient été accusés par la police d’avoir remis des armes à des insurgés, mais d’avoir déclaré qu’elles leur avaient été volées.
Après que la manifestation a dégénéré en violence, environ 1 300 protestataires avaient été rassemblés par des soldats et contraints de s’allonger les uns sur les autres dans 25 camions pour être transportés vers un camp militaire dans la province voisine de Pattani, à deux heures de route. Leurs mains étaient, qui plus est, ligotées. A leur arrivée à destination, les autorités ont signalé que 78 personnes étaient mortes. Les résultats de l’autopsie ont révélé que la cause des décès était la mort par suffocation.
Les autorités sont accusées d'avoir repoussé durant des années la prise en charge de l'affaire. L’action en justice est en effet annoncée un peu plus d’un mois avant l’expiration du délai de prescription de l’affaire qui est de 20 ans. Même si les suspects ont été inculpés, les charges peuvent encore expirer si aucune des personnes visées n'est présentée devant la justice avant la date limite du 25 octobre.
Cette tragédie est intervenue après l’éclatement d’une insurrection dans les provinces de Narathiwat, de Pattani et de Yala, les seules à majorité musulmane dans une Thaïlande principalement bouddhiste. Ses habitants se plaignent depuis longtemps d’être traités comme des citoyens de seconde zone, et les mouvements séparatistes sont actifs périodiquement depuis des décennies. La répression musclée a alimenté la colère. Les combats se poursuivent encore aujourd’hui, mais à une intensité moindre. Un plan de paix avait été approuvé en février dernier entre le gouvernement et les indépendantistes.
« Bien que les huit suspects n’ont pas souhaité pas que les victimes meurent, le fait de n’avoir que 25 camions pour transporter plus de 1 000 manifestants n’était pas un moyen approprié pour transporter des personnes », a déclaré Prayuth Bejraguna, porte-parole du bureau du procureur général, lors d’une conférence de presse. « Les suspects auraient pu s'attendre à ce que leurs actions puissent entraîné la suffocation et la mort des 78 personnes dont ils avaient la responsabilité. »
Sept autres personnes avaient été abattues pendant la manifestation en 2004 mais ces cas relèvent d’une autre affaire. Dans une procédure judiciaire connexe en avril, les familles des victimes ont déposé une plainte visant sept soldats et fonctionnaires de meurtre, de tentative de meurtre et de détention illégale. L’un des accusés est Pisal Wattanawongkiri, commandant de la 4e région de l’armée au moment des faits et aujourd’hui député du parti au pouvoir Pheu Thai. Il bénéficie néanmoins de l’immunité parlementaire contre toute arrestation. Or, dans cette affaire aussi, les suspects doivent être présentés devant la justice avant le 25 octobre. Dans le cas contraire, le délai de prescription viendra éteindre toute action publique à leur encontre.
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L’affaire, aussi connue sous le nom du massacre de Tak Bai, a acquis une notoriété particulière en raison notamment de la manière dont les victimes sont mortes. Le 25 octobre 2004, des milliers de manifestants s’étaient rassemblés devant le commissariat de police du district de Tak Bai, à Narathiwat, pour exiger la libération immédiate de six hommes musulmans. Arrêtés quelques jours plus tôt, les détenus, membres d’une force de défense officielle d’un village, avaient été accusés par la police d’avoir remis des armes à des insurgés, mais d’avoir déclaré qu’elles leur avaient été volées.
Après que la manifestation a dégénéré en violence, environ 1 300 protestataires avaient été rassemblés par des soldats et contraints de s’allonger les uns sur les autres dans 25 camions pour être transportés vers un camp militaire dans la province voisine de Pattani, à deux heures de route. Leurs mains étaient, qui plus est, ligotées. A leur arrivée à destination, les autorités ont signalé que 78 personnes étaient mortes. Les résultats de l’autopsie ont révélé que la cause des décès était la mort par suffocation.
Les autorités sont accusées d'avoir repoussé durant des années la prise en charge de l'affaire. L’action en justice est en effet annoncée un peu plus d’un mois avant l’expiration du délai de prescription de l’affaire qui est de 20 ans. Même si les suspects ont été inculpés, les charges peuvent encore expirer si aucune des personnes visées n'est présentée devant la justice avant la date limite du 25 octobre.
Cette tragédie est intervenue après l’éclatement d’une insurrection dans les provinces de Narathiwat, de Pattani et de Yala, les seules à majorité musulmane dans une Thaïlande principalement bouddhiste. Ses habitants se plaignent depuis longtemps d’être traités comme des citoyens de seconde zone, et les mouvements séparatistes sont actifs périodiquement depuis des décennies. La répression musclée a alimenté la colère. Les combats se poursuivent encore aujourd’hui, mais à une intensité moindre. Un plan de paix avait été approuvé en février dernier entre le gouvernement et les indépendantistes.
« Bien que les huit suspects n’ont pas souhaité pas que les victimes meurent, le fait de n’avoir que 25 camions pour transporter plus de 1 000 manifestants n’était pas un moyen approprié pour transporter des personnes », a déclaré Prayuth Bejraguna, porte-parole du bureau du procureur général, lors d’une conférence de presse. « Les suspects auraient pu s'attendre à ce que leurs actions puissent entraîné la suffocation et la mort des 78 personnes dont ils avaient la responsabilité. »
Sept autres personnes avaient été abattues pendant la manifestation en 2004 mais ces cas relèvent d’une autre affaire. Dans une procédure judiciaire connexe en avril, les familles des victimes ont déposé une plainte visant sept soldats et fonctionnaires de meurtre, de tentative de meurtre et de détention illégale. L’un des accusés est Pisal Wattanawongkiri, commandant de la 4e région de l’armée au moment des faits et aujourd’hui député du parti au pouvoir Pheu Thai. Il bénéficie néanmoins de l’immunité parlementaire contre toute arrestation. Or, dans cette affaire aussi, les suspects doivent être présentés devant la justice avant le 25 octobre. Dans le cas contraire, le délai de prescription viendra éteindre toute action publique à leur encontre.
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