61 personnes sont mortes dans le triple attentat à la veille des fêtes indoue et musulmane
Le Pakistan condamne
Durant la journée, le bilan de ces explosions de New Delhi n’a cessé de s’alourdir. La première dépêche de l’AFP faisant état de 55 morts a été révisée à la hausse dans la journée. Dans sa dernière dépêche publiée ce dimanche 30 octobre 2005, Al-Jazeera annonce 61 morts faisant de cette série d’attaque la plus violente de ces cinq dernières années. En 2003, un attentat à la voiture piégée avait fait 60 victimes à Mumbai, précédemment Bombay.
Ces actions terroristes surviennent au moment où l’Inde et le Pakistan venaient d’ouvrir leur frontière dans la région du Cachemire pour faciliter la circulation des convoies humanitaires pour secourir les victimes du séisme du 8 octobre qui a fait plus de 54 000 morts et des milliers de sans abri. Faisant l’impasse sur le différent territorial qui oppose les deux pays, l’Inde avait accordé son assistance au Pakistan. Un symbole particulièrement saisissant dans le contexte de tension qui oppose les deux puissances nucléaires.
Selon Reuter, « un groupe de séparatistes obscure du Cachemire » a revendiqué cet attentat. Mais les soupçons sont tournés ce dimanche vers le mouvement Lashkar-e-taïba (Armée des purs) un groupe séparatiste bien connu pour son opposition au rapprochement des deux pays. Le gouvernement indien n’a désigné aucun coupable malgré quelques arrestations.
Dans les heures qui suivirent la triple explosion le ministère des Affaires étrangères du Pakistan a publié un communiqué déclarant que « les attaques sur une place de marché plein de monde est un acte criminel de terrorisme… Le peuple et le gouvernement du Pakistan sont choqués par cet acte barbare et expriment leur profond soutien aux familles des victimes. »
Les séparatistes sont suspectés
De son côté, le Premier ministre indien, Manmohan Singh, a qualifié les auteurs de ces attaques « d’éléments terroristes » sans autres précisions. Il a affirmé la détermination de son gouvernement à poursuivre sa lutte contre le terrorisme. « La violence militaire n’affaiblira pas notre résolution à combattre le terrorisme » a-t-il déclaré. Hier, New Delhi avait été mise en alerte maximale. Les habitants étaient invités à rester chez eux, les marchés ont été fermés et les services de sécurité ont tenu une réunion d’urgence.
Rohan Gunaratna, spécialiste des questions de terrorisme à l’Institut de la défense et des études de stratégies de Singapour, fait observer que « ces deux attaques ont été menées à la veille du Diwali et de l’Aïd, les plus grandes fêtes indous et musulmanes prévues respectivement lundi, mardi et jeudi. Il est donc probable que ces opérations soient l’œuvre de groupes terroristes opposés au processus de paix entre l’Inde et le Pakistan ».
L’aide matérielle que l’Inde a apportée au Pakistan suite au séisme qui a dévasté le Cachemire au début du mois, a été présentée comme une grande avancée dans le processus de paix entre les deux pays rivaux.
Depuis 1947, l’Inde et le Pakistan se disputent le Cachemire. Un rapprochement entre les deux pays pourrait se faire au détriment des groupes de séparatistes actifs dans la région. Et pour les observateurs, le triple attentat d’hier est à mettre au compte de ces séparatistes.