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Un gouvernement palestinien d'union nationale

| Mardi 12 Septembre 2006 à 10:15

           

Lundi, le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé la conclusion d'un accord avec le Premier ministre Ismaïl Haniyeh, dirigeant du Hamas, sur la constitution d'un gouvernement d'union nationale susceptible de mettre fin à la crise politico-financière et d’ ouvrir la voie à une reprise des aides occidentales.



Le président palestinien Mahmoud Abbas
Le président palestinien Mahmoud Abbas

Dissoudre le gouvernement sous 48 heures

Le président palestinien Mahmoud Abbas et le Hamas sont convenus lundi de former un gouvernement d'union nationale qui pourrait mettre fin à des mois de crise politico-financière et ouvrir la voie à une reprise des aides occidentales indispensables.

M. Abbas doit dissoudre le gouvernement sous 48 heures et charger l'actuel Premier ministre, Ismaïl Haniyeh, 43 ans, de former en principe cette semaine un cabinet d'union nationale, au sein duquel cohabiteront le Hamas, vainqueur des dernières législatives, et le Fatah, le parti de M. Abbas.

"Nous annonçons à notre peuple cette bonne nouvelle: nous avons achevé la définition du programme politique du gouvernement d'union nationale, basé sur le document d'entente nationale", signé en juin par les groupes palestiniens, a indiqué M. Abbas après une nouvelle rencontre à Gaza avec M. Haniyeh.

"Dans les tout prochains jours, nous commencerons à former ce nouveau gouvernement et nous appelons notre peuple à soutenir nos efforts", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre Ismaïl Haniyeh
Le Premier ministre Ismaïl Haniyeh

Une reconnaissance implicite du droit d'Israël à l'existence

M. Haniyeh a confirmé être parvenu à un compromis avec M. Abbas après des semaines de tractations, soulignant qu'il était le résultat d'une "volonté honnête de renforcer l'unité nationale et protéger les droits" palestiniens.

Le "document d'entente nationale" prévoit de "concentrer" les attaques anti-israéliennes dans les territoires de Cisjordanie et de Gaza occupés depuis 1967 et la création d'un Etat sur ces terres, ce qui constitue une reconnaissance implicite du droit d'Israël à l'existence.

Mais le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a affirmé que l'acceptation de ce document par son mouvement ne constituait pas une reconnaissance de l'Etat juif.

M. Abbas a appelé dans la foulée les fonctionnaires à cesser leur grève observée depuis neuf jours pour réclamer les salaires impayés depuis février, le gouvernement Hamas étant en état de cessation de paiement en raison de la suspension des aides internationales et du refus des banques de lui transférer des fonds.

Cependant les principaux syndicats du secteur public ont rejeté cet appel.

Un nouvel élan très positif au dialogue

Les Etats-Unis, l'Europe, la Russie et l'ONU demandent au Hamas de reconnaître le droit d'Israël à l'existence et de renoncer à la violence, pour reprendre leur coopération avec le gouvernement palestinien.

Dans sa première réaction, Israël a affirmé qu'un cabinet d'union nationale palestinien "pourrait susciter un nouvel élan très positif au dialogue", tout en insistant sur le fait qu'il devait également répondre aux exigences internationales et faire libérer un soldat israélien enlevé en juin par des groupes palestiniens.

Pour le Haut représentant de l'UE pour la politique extérieure Javier Solana, l'accord interpalestinien "pourrait avoir une influence très positive pour redonner de l'énergie au processus de paix".

Le chef de la diplomatie française Philippe Douste-Blazy a dit espérer qu'un gouvernement d'union nationale permettrait aux Européens "d'avoir des contacts" avec lui.

Et le Premier ministre britannique Tony Blair a salué l'accord, son porte-parole parlant "d'une annonce d'une extrême importance".




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