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Un sort flou pour les détenus Français de Guantanamo

Rédigé par Dramé Ibrahima | Jeudi 8 Juillet 2004 à 00:00

           

Prés de trois ans après leur emprisonnement, sans inculpation, les détenus Français de la prison de Guantanamo ont une chance de rejoindre la France cet été. Fin juin, la visite de Vanessa Redgrave à Vénissieux, co-fondatrice de la «Commission des droits de l'Homme à Guantanamo», a été l'occasion pour le maire d'annoncer la libération avant la fin de mois de juin. Parmi eux, Mourad Benchellali, et Nizar Sassi. Un mois plus tard, malgré le revers subi par l'administration Bush par la Cour suprême sur la question du statut des prisonniers, aucune modalité de retour n'a été évoquée.



Prés de trois ans après leur emprisonnement, sans inculpation, les détenus Français de la prison de Guantanamo ont une chance de rejoindre la France cet été. Fin juin, la visite de Vanessa Redgrave à Vénissieux, co-fondatrice de la «Commission des droits de l'Homme à Guantanamo»,  a été l'occasion pour le maire d'annoncer la libération avant la fin de mois de juin. Parmi eux, Mourad Benchellali, et Nizar Sassi. Un mois plus tard, malgré le revers subi par l'administration Bush par la Cour suprême sur la question du statut des prisonniers, aucune modalité de retour n'a été évoquée.

Seulement quelques prisonniers ont été libérés et ont pu témoigner des horreurs du camp de Guantanamo. De retour dans leur pays, certains ont passé quelques heures en garde à vue, à l'instar des britanniques. Pour les detenus Français, les familles craignent une probable mise en examen.

Le camp Guantanamo

Interdite d'accès aux caméras et aux journalistes, la prison de Guantanamo est sujette à de troublantes révélations d'anciens prisonniers. Selon Tarek Sergoul, un des six britanniques libérés en mars dernier, les prisonniers ont été victimes de violences et sévices qui ont toutes été filmées. Deux autres détenus ont affirmé que les prisonniers étaient forcés de se dévêtir et étaient enchaînés au sol durant des heures pour obtenir des aveux. D'autres prisonniers ont évoqué des tortures psychologiques, des passages à tabac, plusieurs tentatives de suicide.
Jamal El Harith, 37 ans, a été libéré après avoir passé 2 ans au camp X-ray et Delta à Guantanamo. Son témoignage est une longue liste de tortures, violences et humiliations. Selon ses propos, tous les moyens sont mis à l’œuvre pour détruire psychologiquement les détenus. Contre les plus pieux, une méthode vicieuse est utilisée : on les met face à des prostituées américaines nues et on les oblige à les regarder. Symbole de la violence, l''extrême réaction force', un commando constitué de 5 hommes l'a frappé à deux reprises suite à un refus d'une injection de substance inconnue. Pour les détenus Français, Colin Powel affirmait, il y a plus d'un mois, que leur libération devrait intervenir dans les prochains jours. Le ministre français de la justice parle en termes de semaine. Le maire de Vénissieux d'où sont originaires deux des détenus espérait une libération avant la fin du mois de juin. Les familles sans nouvelles s'inquiètent de leur état psychologique.

Revers pour Bush

La Cour suprême des Etats-Unis a infligé, fin juin, un nouveau revers à l'administration Bush. Elle reconnaît que les prisonniers de Guantanamo à Cuba ont le droit de contester leur statut devant les tribunaux américains. Suite à cette décision de la Cour Suprême, des initiatives sont prises. Des tribunaux militaires vont examiner le statut juridique des détenus et les informer de leur droit de contester leur détention devant un tribunal fédéral. Rachel Meerpool, du Centre pour les droits constitutionnels (CCR),  a qualifié la nouvelle procédure d''inadéquate et illégale', estimant que les autorités n'avaient 'pas réussi à se conformer à la décision de la Cour  suprême'.

Washington craint une libération des détenus dans leur pays d’origine, une fois libérés de Guantanamo. Selon certains analystes politiques, cela explique le retard dans la procédure de libération. Washington prend ses précautions et pose ses conditions.





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