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Vers la loi anti-religion

Rédigé par El abed Fatima | Vendredi 7 Novembre 2003 à 00:00

           

Le Président Jacques Chirac et le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin semblent s'orienter vers une loi sur la laïcité. La décision sur ce sujet sensible ne sera prise qu’à la fin de l’année, suite aux conclusions de la Commission Stasi. Le principe d'une loi réglementant notamment la question du « foulard à l'école », reste controversée. Les différents points de vue exprimés, s’ils n’apportent pas de solution toute faite, révèlent néanmoins la taille des divergences sur la question religieuse en France.



Le Président Jacques Chirac et le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin semblent s'orienter vers une loi sur la laïcité. La décision sur ce sujet sensible ne sera prise qu’à la fin de l’année, suite aux conclusions de la Commission Stasi. Le principe d'une loi réglementant notamment la question du ' foulard à l'école ', reste controversée. Les différents points de vue exprimés, s’ils n’apportent pas de solution toute faite, révèlent néanmoins la taille des divergences sur la question religieuse en France.

Ceux qui préparent le terrain
La Commission Stasi est composée de 20 membres de différents horizons. On y trouve des gens venant de l’enseignement, du secteur associatif, des historiens, des sociologues… Chacun des ' acteurs ' répond et intervient en apportant des faits et une vision sur cette question. Ils remettront leur rapport au Président de la République avant la fin de l'année. Sur la base de ces conclusions, les décisions pourront être prises.

Jacques Chirac semble favorable à l’élaboration d’une loi. Il a assuré qu'il tirerait 'toutes les conséquences' des travaux de la Commission Stasi, 'en ayant recours, s'il le faut, à la loi'. M Chirac est suivi de près par Alain Juppé qui, devant la commission le 28 octobre, s'est déclaré favorable à une loi. M Juppé a expliqué qu’il ne fallait pas 'minimiser le signal que représente le port du voile islamique'

Autant de signes qui montent que le principe d'une loi interdisant le port de signes religieux visibles et de symboles politiques dans le service public est en voie de création. Cette loi serait 'très stricte' et 'assez large dans son champ d'application '. Pour renforcer cette idée de neutralité, les signes religieux seraient interdits pour les agents du service public, politiques et syndicaux.

La plupart des membres de la commission sont maintenant convaincus de la nécessité d'adopter des textes. L’expression des convictions religieuses et politiques des mineurs pourrait être limitée dans l'enceinte scolaire par le biais de la modification de l'article 10 de la loi d'orientation de l'école. Le port de signes religieux ou politiques pourrait être donc interdit dans la cour comme dans la classe.

Ce qu'ils en disent, ce qu'ils en pensent
Mercredi dernier, Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste de l'Assemblée, s'est déclaré favorable à une loi sur la laïcité afin d'interdire les signes distinctifs, religieux et autres, dans les écoles et au sein des services publics.

Les réactions de l'opposition mais aussi des instances religieuses ont été rapides. Ainsi le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Dalil Boubakeur, juge qu'une loi sur le port du foulard islamique 'tournait le dos à une solution de sagesse' et pourrait être ressentie par la communauté musulmane comme un signe de 'suspicion' à son encontre.

Les évêques français se déclarent également hostiles à une nouvelle loi sur la laïcité. Selon les propos de l'archevêque de Lyon et du cardinal Philippe Barbarin ' La France est le pays des droits de l'homme, mais c'est aussi un pays où la violence flambe vite et si le gouvernement légifère, ce sera à ses risques et périls '.
Pour l'évêque auxiliaire de Lille, Mgr Jean-Luc Brunin, ' on va légiférer à partir d'une représentation globale et fantasmatique de l'islam, Les musulmans sont des citoyens français avec qui on peut discuter '
Michel Dubost, évêque d'Evry estime que l’on ' ne combat pas le communautarisme en légiférant '

Marie-Hélène Aubert, porte-parole des Verts, n’estime pas nécessaire l’élaboration d’une loi ' en plus ' car le cadre actuel détermine assez bien les choses.
Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur dont relève aussi les questions de culte a plusieurs fois manifesté son désaccord avec l’idée d’une nouvelle loi. Il a aussi émis des réserves sur son application. Dominique Perben, ministre de la Justice, défend l'idée d'une 'règle modérée qui interdise les signes ostentatoires à l'école et dans l'espace de la puissance publique', préférant ainsi une 'charte de la laïcité' à une loi.

Les responsables d'associations tels que SOS Racisme, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) ou la Ligue des droits de l'homme ont confirmé qu'une telle loi serait jugée stigmatisante par les musulmans.





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