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Benoît XVI et les musulmans : huit ans de relations contrastées
Un dialogue univoque entre gens de mauvaise foi ?
Faîtes ce que je dis, mais pas ce je fait chez moi !
L' Arabie Saoudite. Berceau de l’islam, le royaume d’Arabie est aussi la seule nation
musulmane qui parraine régulièrement des initiatives interreligieuses en Occident – tandis
qu’à domicile, la politique intérieure officielle de ce pays est de diaboliser et
persécuter les religions avec lesquelles il prétend vouloir entretenir un dialogue
interreligieux. Retour en 2008 (Back in 2008), par exemple, avec ce geste considéré comme
sans précédent du roi saoudien Abdallah qui « fit un vibrant plaidoyer pour le dialogue
entre les musulmans, les chrétiens et les juifs», allant même jusqu’à faire référence à
ces deux derniers comme «nos frères». Son objectif déclaré était de développer «le respect
entre les religions. » L’initiative la plus récente du monarque saoudien (most recent
initiative) s’est concrétisée le 26 Novembre 2012, lors de l’inauguration du Centre
International pour le dialogue interreligieux et interculturel du Roi Abdullah Bin
Abdulaziz, dans la capitale autrichienne, Vienne. Selon son propre site Web, le centre « a
été créé afin d’initier, d’habiliter et d’encourager le dialogue entre les adeptes des
différentes religions et cultures du monde entier. » Prêtant une légitimité internationale
à ce geste de bonne volonté de l’Arabie Saoudite, le Secrétaire Général des Nations Unies,
Ban Ki-moon était présent dans l’assistance lors de la séance d’ouverture. Tout cela
semble à première vue aller dans le bon sens, sauf à considérer les multiples
incongruités, les nombreuses absurdités – manifestées en premier lieu par le simple fait
que le Sheikh d’Arabie, Abdul Rahman Al-Sudais, congratulé pour le centre autrichien cité
comme preuve que «l’islam est une religion de dialogue et de compréhension et non pas une
religion de haine, de fanatisme et de violence », a lui-même désigné les juifs comme « des
singes et des porcs » et les chrétiens comme «les adorateurs de la croix. » Il n’est pas
un cheikh simple et banal: il est l’imam désigné par le gouvernement de la Grande Mosquée
d’Arabie Saoudite à la Mecque – le lieu le plus saint de l’Islam, où les chrétiens, les
juifs, et d’autres sont régulièrement condamnés et maudits (condemned and cursed) au cours
des prières des fidèles. Mais il n’y a rien de surprenant à cela. Même le plus récent des
rapports internes du Département d’Etat sur la liberté religieuse en Arabie Saoudite note
que «La liberté de religion n’est ni reconnue ni protégée par la loi et qu’elle est
sévèrement limitée dans la pratique. L’exercice public de toute autre religion que l’islam
est interdit, et il n’y a pas de séparation entre l’État et la religion. » Et c’est là le
point essentiel: l’Arabie saoudite a comme marque de fabrique l’intolérance religieuse qui
n’est ni un produit de la « rue arabe », ni celui du terrorisme ou de la violence
populaire. C’est un produit institutionnalisé, mis en pratique par l’Etat lui-même. En
d’autres termes, l’intolérance religieuse est pratiquée par ceux-là mêmes qui prétendent
rechercher un dialogue avec les chrétiens et les juifs sous l’égide de la «tolérance» et
du «respect mutuel».
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