Le #nousSommesEnsemble et aussi contradictoire et malsain que le #jesuischarlie.
Il en est l'exact équivalent.
D'abord utiliser un hashtag twitter pour symboliser une opinion que l'on veut collective en imposant une mode provisoire est certes moderne en apparence, mais en fait horriblement daté, prétentieux, provincial et ridicule, vous verrez dans six mois.
Ensuite, "jesuischarlie" décidé avant l'attaque de la superette, veut défendre la liberté d'expression, alors que les tueurs fascistes n'ont vocation qu'à tuer sur commande d'une puissance étrangère, pour mieux terroriser les civils qu'ils oppriment au Moyen Orient, en Afrique et ... en France.
Il n'est donc que l'expression fétichiste d'une opinion parisienne, qui pense important de symboliser certaines valeurs (celles de la gauche) à l'occasion d'un drame. Une récupération égoïste et commerciale, dirigée sans le dire, on se permettra juste un petit blasphème la semaine d'après, vers les vilains musulmans, mais chut.
La conséquence est cinglante: zéro arabe, zéro mahométan dans les cortèges. Au passage zéro juif, on les a oublié, mais c'était pour mieux séduire.
NousSommesEnsemble est un oxymore parfait: porté par des musulmans minoritaires pour contrer les bobos blasphémateurs il est une tentative dérisoire de prendre pied sur un théâtre dévalorisé. Au nom de quoi ?
Une jeune avec une léger accent ce matin à France Culture a exprimé ce que les vrais citoyens de ce pays ont ressenti la semaine dernière: "ils auraient demandé de faire silence pour tous les morts, je l'aurais fait sans problème, mais "je suis charlie" je ne le pouvais pas".
L'expression du bon sens, de la dignité, de la vérité. Précisément les paroles qu'on attend des responsables, des sages, des adultes. Celles qu'on attendait, nous les républicains de souche, les athées de souche, les blasphémateurs de souche (dans l'espace privé).
Mais il faut le dire, je ne suis pas de gauche.