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Crise de Dubaï : « Elle n’a rien à voir avec la finance islamique »

 F.K.T.
Mercredi 23 Décembre 2009

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Demander au président de la COFFIS si l'avenir de la finance islamique est remis en cause par la crise d'endettement de DubaÏ, c'est comme si on demandait à Sarkozy si la situation économique de la France était en voie d'amélioration.

La finance islamique à certes une place très faible lorsqu'on considère l'activité financière de Dubaï, mais dire qu'elle n'y est pour rien, c'est faire l'autruche. Le promoteur immobilier Nakheel, une filiale de Dubaï World le conglomérat publique de l'émirat est l'origine de la crise. Cette filiale à participer activement à la spéculation immobilière dénoncée, à juste titre, par M. Nouri. Spéculation qui a eu comme conséquence la chute des prix de l'immobilier de 50%. Dubaï World ne pouvait donc plus rembourser ses lourdes dettes, dont 6 milliards de dollars sous forme de sukuks (obligation islamique) supportés par Nakheel. La finance islamique a donc contribué à la spéculation sur l'immobilier de luxe.
Un deuxième problème se pose suite à cette crise, celui de la propriété des actifs tangibles/matériels adossés aux sukuks. " Toute la question est de savoir si les porteurs de sukuk ont un droit de propriété sur les actifs sous-jacents ou s'ils ont seulement le droit de percevoir les produits de ces actifs. Or il n'existe pas de précédent en la matière dans la justice dubaÏote" pouvait-on lire dans le Wall Street Journal.
Et une troisième question vient s'ajouter, celui de la dette de l'émetteur de produits financiers islamiques. Un grand flou existe autour du niveau réel de la dette de Dubaï World, seule certitude elle est écrasante.

Les fondements de la finance islamique ne sont pas remis en cause, mais la crise a fait apparaître des dysfonctionnements quant-aux domaines d'activités financés (dans le cas de DubaÏ ce sont des biens immobiliers de luxe et en plus fortement exposés à la spéculation) et quant-à la transparence juridique.
L'image de la finance islamique est d'ores et déjà touchée à en croire la presse et, à mon avis, la déresponsabiliser ne lui rend pas un grand service.