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De l'islam en Europe... Colloque à Strasbourg

 Djamel Dabeldi
Mardi 30 Mars 2010

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Juste un mot sur le CFCM : "Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, s'était saisi de la question en créant le CFCM (Conseil français du culte musulman), chargé de prendre le dossier en main".

Cette information est fausse, en aucun cas M. Nicolas Sarkozy n'a "créé" le CFCM. J'ai personnellement participé à plusieurs réunions de travail qui ont conduit à sa constitution, et en sa présence.

Le projet de CFCM a été initié par ses prédécesseurs au Ministère de l'Intérieur et à commencer par M. Chevènement ; ont suivi ensuite MM. Joxe, Vaillant et Sarkozy. Tous ont suivi de près les travaux de la future institution et les ont soutenus en y participant directement et personnellement, sans exception. En revanche, celui qui a voulu à tout prix - y compris celui d'une implication personnelle et d'une volonté indéniable - le faire aboutir en faisant coïncider la date de sa constitution effective (création) et le calendrier de son propre mandat ministériel, c'est bien M. Sarkozy.

Au regard de la sclérose constatée de l'institution, toute nouée et immobilisée par l'enjeu politique qu'elle peut représenter aux yeux des différentes institutions musulmanes qui la
parainne
et la compose, à force et à défaut de pouvoir individuellement la contrôler, l'adage peut donner ici toute sa voix :
c'est à ses fruits que l'on reconnaît l'arbre.


En effet, quels ont été les fruits de l'action finale et décisive de M. Sarkozy dans cette affaire du CFCM ? En premier lieu, au moment même , précisemment, de son assemblée constitutive, le projet funeste et scélérat du port du voile était jeté en pâture aux français(es), via tous les médias aux ordres, un ministre fusible de service (Ferry) et une commission-compromission paravent sous la houlette de M. Stasi (et toute honte bue par le parterre de sociologues, intellectuels sociétaux, et autres experts supposés) pour faire accepter l'inacceptable au regard du droit constitutionnel français et immortaliser l'imposture et son procédé par la désormais célèbre contorsion sémantique:
...sont interdits ... les signes ostensibles religieux ...


Et depuis, sous la généreuse houlette du même (M. Sarkozy), mais toujours à distance respectable de peur de se brûler sans doute, le fruit (pourri) a donné d'autres graines qui ont donné d'autres fruits tout aussi nauséabonds pour constituer un bosquet de l'imposture : notre i[
burqa
]i nationale et le débat sur l'identité nationale.

M. Alain Touraine qui a participé à cette compro-mission Stasi a expliqué indirectement plus tard - et j'étais également présent aussi - que : i[
le rôle de l'Etat est de permettre la continuité de ses institutions
]i.

Docte-donc, quand l'Etat légifère (ou tente plus exactement de légiférer : le voile simple à l'école hier, le voile intégral dans la rue aujourd'hui, et demain ? l'entérinement législatif du statut de seconde zone des français(es) issu(e)s des anciennes colonies en particuliers et de l'hémisphère sud en général ?) dans le sens d'une régression des libertés individuelles protégées par la constitution fondamentale, que fait-il au juste ? Il semble bien, qu'à contre courant du bon sens élémentaire et des faits implacables de l'évolution naturelle de notre société française, que certains représentants de l'Etat (M. Sarkozy en tête) veuillent à tout prix - ici encore - et comme une ligne directrice constante (cf. aussi le discours de Dakar du même) ressusciter la part d'ombre compulsive du passé de la France (le colonialisme et la discrimination des peuples locaux avec sa cohorte d'outils imposteurs et anti-civilisationnels : préjugés raciaux, stéréotypes discriminants, fausses représentations collectives, etc...) ; et ceci, au détriment bien sûr, de la part lumineuse du passé de la France et que le droit constitutionnel protège encore. Mais pour combien de temps encore ? Il est temps de faire preuve d'un peu plus de discernement quand il s'agit d'élire ceux et celles qui sont censés faire
progresser
notre beau pays.

Salutations fraternelles,

Djamel Dabeldi